Vaccin et cancer du col de l’utérus : un succès historique dans les pays pauvres

Grâce à des campagnes intensives dans les pays pauvres, le vaccin contre le cancer du col de l’utérus ne relève plus seulement de la promesse scientifique : il a déjà évité plus d’un million de décès, protégé des dizaines de millions de jeunes filles et ouvert, pour la première fois, la voie à l’élimination d’un cancer évitable par la prévention.

Rédigé par , le 17 Nov 2025, à 9 h 45 min
Vaccin et cancer du col de l’utérus : un succès historique dans les pays pauvres
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Le 16 novembre 2025, Gavi, l’Alliance du vaccin, a rendu publiques des données qui marquent un tournant dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus grâce au vaccin ciblant le papillomavirus humain. En trois ans, les campagnes menées dans les pays pauvres ont permis d’éviter plus d’un million de décès, alors que ce cancer reste l’un des plus meurtriers chez la femme, surtout dans les régions où le dépistage est rare.

Vaccin et cancer du col de l’utérus : un succès pour la prévention dans les pays pauvres

En l’espace de trois ans, le vaccin contre le papillomavirus humain a profondément modifié la trajectoire du cancer du col de l’utérus dans les pays pauvres. Selon les données présentées par Gavi, le renforcement des campagnes de vaccination dans les pays à faible revenu a déjà permis d’éviter plus d’un million de décès liés à ce cancer du col de l’utérus, comme l’a rapporté le Journal de Montréal. Dans le même temps, environ 86 millions de jeunes filles sont désormais protégées contre la principale cause de ce cancer, un chiffre qualifié d’historique par les responsables de l’alliance. « Plus d’un million de décès par cancer du col de l’utérus ont été évités », a indiqué l’organisation soulignant le rôle décisif du vaccin dans la prévention pour les pays pauvres.

Cette réussite reste d’autant plus frappante que le cancer du col de l’utérus concentre l’essentiel de sa charge dans les pays à faible revenu, où le vaccin est longtemps arrivé trop tard. D’après les chiffres cités par Bluewin, environ 350 000 femmes meurent chaque année de ce cancer, et près de 90 % de ces décès surviennent dans des pays pauvres dépourvus de dépistage systématique. Gavi estime désormais qu’au total, les efforts engagés autour du vaccin ont permis d’éviter environ 1,4 million de décès par cancer du col de l’utérus, principalement dans les pays en développement, selon cette même dépêche.

Comment les campagnes de vaccin transforment la prévention dans les pays à faible revenu

Si l’impact du vaccin est aujourd’hui mesurable sur le terrain, c’est parce que les pays pauvres ont mis en place des campagnes d’une ampleur inédite. Gavi et ses partenaires ont soutenu l’introduction du vaccin contre le papillomavirus humain dans plus de cinquante pays à faible revenu, couvrant des États qui concentrent près de 89 % des cas mondiaux de cancer. Dans ces contextes, l’accès au traitement est souvent limité, mais l’organisation a misé sur une stratégie de prévention de masse : écoles, centres de santé communautaires et campagnes mobiles ont été mobilisés pour proposer le vaccin aux adolescentes avant le début de la vie sexuelle, moment clé pour empêcher l’infection initiale.

La mécanique de ces résultats tient à la fois à la puissance du vaccin et à la façon dont les campagnes ont été structurées dans les pays à faible revenu. D’une part, le vaccin vise le papillomavirus humain, responsable de la quasi-totalité des cancers du col de l’utérus, ce qui en fait un outil de prévention extrêmement ciblé. D’autre part, les campagnes ont été pensées pour lever les obstacles sociaux, économiques et géographiques : actions dans les zones rurales, partenariats avec les autorités locales, information des parents, mais aussi financement international pour rendre le vaccin gratuit au point de service dans plusieurs pays pauvres. « Cet effort collectif contribue à des progrès mondiaux majeurs vers l’élimination de l’une des maladies les plus mortelles pour les femmes », a insisté Sania Nishtar, citée par le Journal de Montréal.

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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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