Un gigantesque trou d’ozone s’ouvre au-dessus de l’Antarctique

Le trou d’ozone au-dessus de l’Antarctique connaît une croissance rapide, atteignant une taille record en 2023, annonce L’Agence spatiale européenne (ESA).

Rédigé par Anton Kunin, le 10 Oct 2023, à 11 h 15 min
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Le trou, qui mesure plus de trois fois la taille du Brésil, pourrait être lié à l’éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en 2022.

La faute aux chlorofluorocarbones (CFC), encore et toujours

C’est une vidéo dérangeante qu’a publiée l’Agence spatiale européenne (ESA) le 4 octobre 2023. On y voit les dimensions et la localisation, jour par jour, entre le 19 août et le 24 septembre 2023, du trou d’ozone. Et il y a de quoi s’inquiéter : ce dernier expose complètement l’Antarctique. Bien que la fluctuation de la taille du trou d’ozone soit courante entre août et octobre, les mesures de cette année, prises par le satellite Copernicus Sentinel-5P, sont sans précédent. « La formation du trou d’ozone de 2023 a commencé tôt et s’est étendu rapidement depuis la mi-août. Le 16 septembre, sa taille dépassait les 26 millions de km², soit plus que la superficie totale de l’Amérique du Nord », a indiqué Antje Inness, chercheure principale du Service de surveillance de l’atmosphère Copernic (CAMS).

« L’éruption a injecté une grande quantité de vapeur d’eau dans la stratosphère. Cette vapeur d’eau pourrait avoir favorisé la formation de nuages stratosphériques polaires, où les chlorofluorocarbones (CFC) peuvent réagir et accélérer l’épuisement de l’ozone. De plus, cette présence accrue de vapeur d’eau pourrait refroidir la stratosphère antarctique, renforçant ainsi la formation de ces nuages et intensifiant le vortex polaire. Toutefois, les recherches concernant l’impact de l’éruption du Hunga Tonga sur le trou d’ozone de l’hémisphère sud sont toujours en cours », commente Antje Inness.

 

À l’origine de ce phénomène, une différence de température

La variabilité de la taille du trou d’ozone est principalement déterminée par la force d’une bande de vent puissante entourant l’Antarctique. Cette bande est le résultat de la rotation de la Terre et des différences de température entre les latitudes polaires et modérées. Si cette bande est robuste, elle agit comme une barrière, empêchant l’échange d’air entre les latitudes, isolant ainsi les masses d’air polaire qui se refroidissent pendant l’hiver. Les effets cumulés de ces phénomènes naturels, couplés aux possibles conséquences de l’éruption, pourraient expliquer les dimensions extraordinaires du trou d’ozone en 2023.

Dans les années 1970 et 1980, l’utilisation généralisée de chlorofluorocarbones nocifs dans des produits tels que les réfrigérateurs et les bombes aérosols a endommagé l’ozone en altitude, ce qui a provoqué un trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. En réponse à cette situation, le protocole de Montréal a été mis en place en 1987 pour protéger la couche d’ozone en éliminant progressivement la production et la consommation de ces substances nocives, ce qui a permis à la couche d’ozone de se reconstituer.

Sur la base du protocole de Montréal et de la diminution des substances anthropiques appauvrissant la couche d’ozone, les scientifiques prévoient actuellement que la couche d’ozone mondiale retrouvera son état normal d’ici 2060 environ.
commente Claus Zehner, le chef de mission de l'ESA auprès de Copernicus Sentinel-5P.

 

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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