Recycler les déchets électroniques : une richesse cachée dans nos tiroirs
Les déchets électroniques invisibles sont une richesse ignorée. Cuivre, lithium et aluminium dorment dans nos tiroirs, alors que leur valeur dépasse 10 milliards de dollars. À la Journée internationale des déchets électroniques du 14 octobre, l’appel est clair, vider les placards, rapporter les appareils, recycler.

La Journée internationale des déchets électroniques a mis l’accent sur les matières premières critiques contenues dans nos objets du quotidien. Ce rendez-vous mondial, initié par le WEEE Forum, rappelle l’urgence d’une économie circulaire où le cuivre, le lithium et l’aluminium sont récupérés au lieu d’être gaspillés, comme l’indiquent des instances onusiennes et des acteurs du recyclage.
Une « mine » de cuivre, de lithium et d’aluminium à portée de main
Première évidence, les déchets électroniques invisibles existent partout. Câbles, jouets motorisés, cigarettes électroniques, clés USB, petits électroménagers s’entassent sans être identifiés comme des DEEE. « On les appelle les déchets électroniques invisibles », rappelle Magdalena Charytanowicz du Forum DEEE, citée par Sciences et Avenir(1). Or, ces objets recèlent cuivre, lithium et aluminium, des matériaux indispensables à l’industrie. Ces invisibles pèsent 9 milliards de kilogrammes chaque année et renferment 10 milliards de dollars de matières premières, un gisement que le recyclage pourrait remettre en circulation.
Deuxième constat, l’enjeu dépasse la simple gestion des déchets. Les déchets électroniques concentrent des matières premières critiques nécessaires aux smartphones, aux batteries et aux énergies renouvelables. Le Secrétariat des Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm rappelle que l’édition 2025 insiste sur ces métaux, de l’or au cuivre et au nickel, récupérables dans les anciens appareils. Comme le souligne le WEEE Forum, ces matériaux deviennent une « nouvelle monnaie » et l’« urban mine » européenne représente un coffre-fort à exploiter légalement par la collecte et le recyclage.
Déchets électroniques : cap sur la récupération du lithium et de l’aluminium
Les volumes globaux des déchets électroniques progressent vite. En 2022, le monde a généré 62 milliards de kilogrammes d’e-waste et à peine 22,3 % ont été officiellement collectés et recyclés, rappelle Waste360 à partir du Global E-waste Monitor 2024. À ce rythme, le total atteindrait 82 milliards de kilogrammes d’ici 2030, indique le Geneva Environment Network. Cette tendance met sous tension l’accès au lithium et à l’aluminium, mais aussi la sécurisation des chaînes d’approvisionnement.
Pourtant, les filières avancent. ERP annonce avoir collecté et traité plus de 5 millions de tonnes de DEEE en vingt ans. L’industrie met en avant des solutions de réemploi et de recyclage pour les déchets électroniques, depuis l’effacement sécurisé des données jusqu’à la récupération des métaux de batteries au lithium. Et l’édition 2025 insiste sur la récupération sélective des matières premières critiques, où l’aluminium et le cuivre peuvent déjà être efficacement recyclés, tandis que le lithium exige des procédés dédiés.
Lire aussi – L’empreinte carbone des appareils électroniques
Comment transformer nos tiroirs en gisement de cuivre, de lithium et d’aluminium
Le message du 14 octobre est concret, chaque foyer peut agir sur les déchets électroniques. Les organisateurs et partenaires onusiens appellent à rapporter les appareils dormants aux points de collecte, à privilégier la réparation et le réemploi, puis le recyclage. « nous promouvons des solutions de prévention, de recyclage et d’élimination finale dans un modèle circulaire », insiste Rolph Payet, Secrétaire exécutif des Conventions, dans des propos rapportés par le communiqué de presse du Secrétariat des Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm (BRS). Cette mobilisation vise explicitement la remontée des cuivre, lithium et aluminium vers l’industrie, en réduisant les dépendances minières.
Les entreprises sont aussi interpellées. « Chaque Journée internationale des déchets électroniques est l’occasion de revoir ses politiques de durabilité », souligne Fredrik Forslund, vice-président et directeur général international du groupe Blancco Technology, sur Waste360. Stratégies de réemploi, marchés de seconde main certifiés, partenariats avec des recycleurs, autant de leviers pour transformer la gestion des déchets électroniques en avantage économique, tout en sécurisant l’accès aux métaux comme le cuivre et l’aluminium et en valorisant le lithium des batteries.
Lire aussi
Comment bien recycler vos déchets électroniques ?
A lire absolument






























