Randonnée : vos chaussures polluent-elles la nature sans que vous le sachiez ?

Lors d’une randonnée en milieu naturel, peu de randonneurs pensent que leurs chaussures et vêtements peuvent devenir des vecteurs de pollution : pourtant, une étude inédite révèle que l’équipement des marcheurs contribue à l’introduction de microplastiques dans des zones pourtant presque vierges.

Rédigé par , le 10 Nov 2025, à 10 h 24 min
Randonnée : vos chaussures polluent-elles la nature sans que vous le sachiez ?
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Pour les randonneurs, le sujet ne doit plus être uniquement les déchets qu’ils peuvent laisser dans la nature, mais aussi ce que leurs vêtements et chaussures libèrent sur les sentiers et en pleine nature.

Une contamination insoupçonnée via les vêtements et les semelles de chaussures

On n’y pense pas automatiquement, mais si vous aimez la randonnée (et la nature, bien sûr), sachez que des éléments de votre équipement — chaussures, vêtements synthétiques — peuvent transformer l’expérience en source de pollution environnementale. Dans une étude menée dans les montagnes des Adirondacks, des chercheurs américains ont relevé une concentration d’environ 16,54 particules de microplastiques par millilitre dans le lac dont les abords sont fréquentés par les randonneurs, contre environ 0,73 particules/mL dans un autre lac qui, lui, est peu visité.

Cette différence d’un facteur ~23 met en évidence le fait que la randonnée, pourtant pratiquée hors des zones urbaines, n’est pas exempte d’impact. L’équipement des randonneurs joue un rôle clé : les chaussures à semelles souples et les vêtements synthétiques en sont les principaux contributeurs.

Privilégier les semelles en caoutchouc

Le phénomène est frappant : même dans un espace protégé et isolé, la présence humaine avec son matériel peut laisser une empreinte invisible mais tangible. Ce constat va également à l’encontre d’une idée répandue selon laquelle la pluie ou les dépôts atmosphériques seraient la principale source de microplastiques en milieu naturel. Ici, l’écart entre un lac fréquenté et un autre volontairement sans sentier suggère plutôt une cause liée à l’activité humaine. De fait, les semelles en élastomère souple d’une chaussure de randonnée peuvent se désagréger au fil du temps, libérant des fragments identiques en dimension à ceux observés dans l’eau.

Pour les adeptes de randonnée, ce constat implique de revoir non seulement son itinéraire mais aussi le choix de ses équipements. Selon les chercheurs, opter pour des chaussures dont la semelle est en caoutchouc plus dur peut permettre de réduire la quantité de microplastiques libérés. Dans la même veine, privilégier des vêtements en fibres naturelles plutôt qu’en fibres synthétiques peut limiter les fragments issus des tissus.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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