Pouvoir d’achat, carburants et énergie : voici combien vous avez en moyenne perdu, malgré les aides

En dépit de mesures de soutien mises en place par le gouvernement, les ménages ruraux et modestes ont été particulièrement touchés par la perte de pouvoir d’achat en France, entre janvier 2021 et juin 2022, révèle une étude de l’Insee publiée ce lundi 19 décembre.

Rédigé par Cecile, le 20 Dec 2022, à 9 h 45 min
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Principalement en raison de « la reprise du commerce mondial après la crise économique causée par la pandémie de Covid-19 » et de « la guerre en Ukraine »,  la période comprise entre janvier 2021 et juin 2022 a été marquée par une perte de pouvoir d’achat pour l’ensemble des Français, souligne l’étude de l’Insee. En effet, les prix moyens de l’essence et du diesel ont augmenté respectivement de 20 % et 24 % par rapport à l’année précédente, tandis que les prix de l’énergie ont augmenté de 18 % sur la même période, avec des hausses de 37 % pour le gaz, 5 % pour l’électricité et 41 % pour le fioul domestique.

Des aides gouvernementales pour tenter de minimiser la hausse des prix du carburant et de l’énergie

Face à cette hausse des prix, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures de soutien. En septembre 2021, un « bouclier tarifaire » a été instauré pour limiter l’augmentation des prix du gaz et de l’électricité. En fin d’année, un bonus exceptionnel de 100 euros du « chèque énergie » a été distribué aux 6 millions de foyers les plus modestes, tandis que les 38 millions de Français gagnant moins de 2 000 euros net par mois ont bénéficié d’une « indemnité inflation » de 100 euros.

En avril 2022, le gouvernement a également instauré une remise à la pompe de 15 centimes hors taxe par litre (18 centimes après TVA) sur tous les carburants. Cet automne, l’Etat a aussi annoncé l’envoi d’un chèque de 50 à 200 euros pour les Français se chauffant au bois, ainsi qu’une aide de 100 à 200 euros pour les 1,4 million de ménages modestes se chauffant au fioul, qui n’étaient pas couverts par le « bouclier tarifaire ». A noter que ces deux dernières aides, postérieures à juin 2022, ne sont pas prises en compte dans l’étude de l’Insee.

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Les ménages parisiens ont été les moins touchés par ces hausses de prix

En modélisant les dépenses supplémentaires liées à la hausse des prix de l’énergie et des carburants et en tenant compte des aides apportées par l’Etat, l’Insee estime que les ménages français ont perdu en moyenne « 720 euros » entre janvier 2021 et juin 2022, à consommation égale. Cependant, cette perte de pouvoir d’achat n’a pas été la même pour tous les ménages. En effet, selon l’étude de l’Insee, la baisse de pouvoir d’achat des ménages ruraux vivant hors unité urbaine « est plus grande que celle des autres ménages », avec une perte moyenne de 830 euros sur la période.

Les ménages parisiens, en revanche, ont été les moins touchés, avec une perte moyenne de 670 euros. Une situation qui s’explique notamment par une utilisation plus restreinte de la voiture à Paris, avec la réalisation de trajets beaucoup plus courts. Autre facteur d’explication : des chauffages fonctionnant majoritairement au gaz et à l’électricité en ville, tandis que les chauffages au bois ou au fioul sont plus répandus hors agglomération ; deux modes de chauffage ayant fait l’objet d’aides gouvernementales plus tardives, dont l’étude ne tient pas compte.

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Les ménages ruraux et modestes plus impactés que les autres

La perte de pouvoir d’achat liée à la hausse des prix de l’énergie et des carburants a eu un impact particulièrement important sur les ménages modestes et ruraux, qui ont déjà été durement touchés par la crise économique causée par la pandémie de Covid-19. En effet, ces ménages sont souvent les plus dépendants des transports en commun et de l’utilisation de véhicules individuels pour se déplacer, ce qui a amplifié l’impact de la hausse des prix des carburants. De plus, ces foyers qui utilisent davantage le bois et le fioul pour se chauffer et alimenter leur logement sont souvent les plus exposés aux hausses des prix de l’énergie, ce qui a également contribué à leur perte de pouvoir d’achat.

A noter également : une perte de revenu disponible deux fois supérieure pour les 30 % de ménages les plus modestes, par rapport aux 30 % de foyers les plus favorisés. Comment l’expliquer ? Car, toujours selon l’Insee, les dépenses de carburants et d’énergie « représentent pour les ménages les plus modestes une plus grosse part de leur revenu disponible que pour les autres ménages ».

Une situation qui souligne l’importance de mettre en place des politiques économiques et sociales visant à atténuer l’impact des hausses des prix de l’énergie et des carburants sur les ménages les plus vulnérables, notamment en favorisant l’accès à des modes de transport alternatifs et en soutenant les ménages dans l’amélioration de l’efficacité énergétique de leur habitat.

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