Les biocarburants aux micro algues, ou algo-carburants, seraient l’avenir des carburants. Les micro-algues sont des matières premières et renouvelables proliférant très rapidement. Elles se nourrissent du CO2 et seraient donc parfaites pour l’éliminer de notre atmosphère. Qu’en est-il des avancées technologiques dans ce domaine ?
Du biocarburant aux algues, c’est possible !
L’algo-carburant, on en parle depuis un certain temps déjà. Pour certains, c’est le digne remplaçant des bio-carburants de 1ére et 2éme générations , pour d’autres un investissement à risque. On ne peut cependant pas ignorer les progrès accomplis dans ce domaine.
© CC t2ll2t
Les micro-algues représentent une matière première renouvelable et abondante dont la croissance est rapide. Leur culture a besoin de lumière et de CO2 (produit par les industries).
Leur seul rendement suffirait à produire assez de biocarburants pour la totalité de la demande mondiale avec seulement la moitié de la superficie française comme surface de production.
Un litre de micro-algue = 100 grammes d’huile de haute qualité énergétique et un rendement 30 fois supérieur aux plantes utilisées pour les biocarburants.
Fermentalg, leader européen dans la recherche sur les micro-algues
Fermentalg est une start-up créée en 2009 spécialisée dans le développement des micro algues.
Elle a fait rouler avec de l’algo carburant une voiture standard française, en décembre 2012.Le carburant contenait 7 % d’huile d’algues, cultivées à base de substrats carbonés issus de l’industrie. La voiture a parfaitement fonctionné sans avoir été modifiée. Une première en Europe !
lampadaire à micro algue
Pierre Calleja, fondateur et PDG de Fermentalg, a déjà créé un lampadaire à micro-algues permettant d’absorber une tonne de CO2 par an.
Ce projet n’est, malheureusement, que très peu exploité. Un défaut d’investissement tant financier que public ?
Faisant partie du programme EIMA, initié en 2011 pour 5 ans, Fermentalg a pour objectif de produire plusieurs molécules d’intérêt grâce à la digestion par des micro-algues de substrats alternatifs au glucose (dérivés produits laitiers, sous produits sucriers dérivés cellulosiques etc.).
Une étape clé validée !
Cette année 2013, la première étape du programme a été validée. Cette étape clé consistait à
- mettre en place l’organisation du consortium réuni autour de Fermentalg. Il rassemble des industriels tels que Lactalis, Pierre Guerin, Rhodia et Sanders, ainsi que des acteurs académiques (université de Bordeaux, CEA (1), CNRS(2), INSA (3), ITERG(4)).
- Créer et mettre en pratique les premiers protocoles d’analyse des molécules d’intérêt algosourcées et les protocoles de ciblage des micro-algues pertinentes.
- Et enfin, sélectionner les substrats carbonés utiles afin de cultiver les micro-algues à petite échelle.
8 couples capables de produire à grand échelle !
L’objectif final de l’EIMA est l’identification de 8 couples souches substrats capables de produire des molécules d’intérêt à l’échelle industrielle afin que toutes les voitures puissent rouler en algo-carburant. Sans devoir réinjecter du carburant fossile et sans entrer en compétition avec les denrées alimentaires destinés à l’Homme !
Fermentalg et Sofiproteol ont créé une co-entreprise destinée à la production à grande échelle d’huiles enrichies en Omega 3 (EPA-DHA).
(1) CEA = Commissariat à l’Energie Atomique, (2) CNRS = Centre National de Recherche Scientifique, (3) INSA =Institut National des Sciences Appliquées, (4) ITERG = Institut des corps gras
source : © CC Microphyt
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