Les biocarburants, ce serait un peu comme les médicaments : d’un côté, ils soignent, mais de l’autre, ils ont des effets secondaires. Qui sont d’ailleurs parfois plus préoccupants finalement. Ainsi, l’étude menée par les chercheurs de l’université de Lancaster, en Grande Bretagne a-t-elle soulevée une menace écologique potentiellement grave. L’exploitation à outrance d’arbres comme l’eucalyptus, le peuplier et le saule choisis pour leur croissance rapide et cultivés pour produire des biocarburants aurait, à grande échelle, de graves conséquences sur la qualité de l’air et sur les autres récoltes.
Comment l’exploitation de biocarburant devient polluante ?
Les biocarburants dits de « deuxième génération » sont issus de source ligno-cellulosique, c’est-à-dire le bois, les feuilles, la paille, etc. L’avantage par rapport aux biocarburants de première génération est qu’on parvient à exploiter le végétal en entier, et pas seulement ses graines. De cette manière, on améliore le bilan énergétique.
Des conséquences sur la qualité de l’air
Cependant, une récente étude révèle que l’empreinte écologique est beaucoup plus importante que prévu ! La culture d’arbres comme l’eucalyptus, le peuplier ou le saule pour produire des biocarburants entraînerait le rejet d’isoprène, un composé chimique s’avérant toxique à forte dose. L’isoprène est présent naturellement dans les stomates des feuilles des arbres. Une fois dans l’air, il est converti en particules pour former des aérosols. Ces aérosols contribuent à créer des gouttelettes d’eau. Ce mécanisme sert à éviter la surchauffe des feuilles exposées aux UV.
Or, l’isoprène devient toxique dès lors qu’il se trouve en contact avec d’autres polluants. L’équipe de recherche a conclu dans son rapport que la présence d’isoprène en larges quantités dans l’atmosphère pourrait causer près de 1 400 décès prématurés par an en Europe d’ici 2020. Avec forcément une incidence sur l’économie puisque le phénomène coûterait 7 milliards de dollars. L’Europe pourrait même avoir à déprécier la production de blé et de maïs si leur croissance venait à être altérée à cause de la présence de ces polluants.
Repères : betteraves et bioéthanol
> La France est le premier producteur mondial de sucre de betterave. 26.000 planteurs répartis sur 29 départements produisent en France en moyenne 34 millions de tonnes de betteraves sucrières, soit près de 4 millions de tonnes de sucre.
> Le bioéthanol est présent dans tous les carburants essences et notamment dans le SP95-E10 (jusqu’à 10 % de bioéthanol) et le Superéthanol E85 (jusqu’à 85 % de bioéthanol).
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La suite p.2> Les conclusions de l’étude