Peut-on vendre les récoltes de son potager ?

Avez-vous déjà envisagé de vendre les fruits et légumes de votre jardin ? Transformer votre passion pour le jardinage en une source de revenus complémentaires est possible, mais il y a des règles à suivre.

Rédigé par Stéphanie Haerts, le 8 Dec 2023, à 10 h 20 min
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Beaucoup de jardiniers cherchent à tirer le meilleur parti de leur jardin en vendant leurs propres produits, tels que de délicieuses carottes fraîches ou des pommes juteuses. Si vous aussi vous envisagez de vendre vos fruits et légumes du jardin à vos voisins, il est essentiel de bien connaître les aspects légaux liés à cette vente.

Vendre ses fruits et légumes : c’est possible à condition de suivre ces règles

Juridiquement, il est tout à fait permis à un individu de vendre les produits de son potager ou de son verger. Cette vente est autorisée tant qu’elle représente un complément à une activité professionnelle principale et qu’elle se fait directement, sans intermédiaire, dans un cadre de vente en circuit court. Dans ce contexte, aucune autorisation spécifique n’est nécessaire.

Toutefois, qu’il s’agisse de légumes croquants ou de fruits juteux, vous devrez déclarer officiellement ces revenus. Ces revenus sont traités comme des revenus complémentaires imposables. La fiscalité applicable varie en fonction de plusieurs critères, notamment la localisation de votre potager, sa superficie, ainsi que le total des revenus qu’il génère.

Le potager est-il accolé à la propriété ?

D’après le site du Service Public, si votre potager est directement accolé à votre maison et ne dépasse pas une superficie de 500 m², les revenus générés par la vente de ses produits ne sont pas imposables. Si votre jardin potager n’est pas attenant à votre résidence principale, les revenus supplémentaires issus de la vente de vos légumes sont soumis à l’impôt conformément à l’article 63 du Code général des impôts.

Si vos recettes annuelles moyennes, calculées sur trois années consécutives, ne dépassent pas 85.800 euros hors taxes, vous relevez du régime micro-BA (micro-bénéfice agricole), selon l’article 69 du Code général des impôts. Dans ce cas, un abattement de 87 % est appliqué sur la moyenne de ces recettes. Dans le cadre de votre déclaration annuelle de revenus, vous êtes tenu de remplir deux formulaires spécifiques. Le formulaire 2042-C-PRO, qui est une déclaration complémentaire des revenus professionnels, et le formulaire n°2342, qui sert à calculer le bénéfice imposable.

Quant est-il de la vente de miel et d’oeufs ?

Concernant la vente de produits spécifiques, il est intéressant de noter que certaines catégories, comme le miel et les oeufs, sont soumises à des règles plus strictes. Pour vendre du miel, par exemple, une déclaration d’entreprise est obligatoire. « En cas de vente ou cession de miel ou de produits de la ruche hors du cadre familial (activité commerciale ou agricole), un numéro SIRET est nécessaire », peut-on lire sur le site de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF). Cette exigence s’explique par la nécessité de garantir la qualité et la sécurité des produits alimentaires. L’acquisition de ce statut se fait par une déclaration auprès du Centre des Formalités des Entreprises (CFE) de la chambre d’agriculture de votre département. Le CFE pourra également vous informer sur les démarches supplémentaires nécessaires. Il est important de noter que la quantité maximale de miel pouvant être vendue directement par le producteur au consommateur final, ou à un commerce de détail local servant directement le consommateur, est limitée. Cette quantité ne doit pas dépasser la production issue de 30 ruches par an.

Les oeufs, quant à eux, ne peuvent être vendus que par des professionnels, principalement pour des raisons de traçabilité et de conformité sanitaire. La vente d’oeufs par un particulier est interdite, car cette activité nécessite des contrôles sanitaires spécifiques. Les oeufs produits par des particuliers doivent être consommés sur place. Les producteurs d’oeufs, détenteur de moins de 250 poules pondeuses doivent déclarer cette activité. « Afin d’assurer la traçabilité des oeufs commercialisés, ces derniers doivent obligatoirement être classés, marqués et emballés par des centres d’emballages agréés par les pouvoirs publics. Cependant, pour les producteurs d’oeufs de poules souhaitant vendre leurs oeufs directement au consommateur (vente à la ferme, marchés locaux…), une déclaration est suffisante pour l’exercice de cette activité », peut-on lire que sur le site du ministère de l’Agriculture.

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Rédactrice dans la finance, l'économie depuis 2010 et l'environnement. Après un Master en Journalisme, Stéphanie écrit pour plusieurs sites dont Economie...

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