Pesticides : plus de leucémies pour les enfants vivant près de parcelles de vignes

Une étude de l’Inserm se penche sur le lien entre le risque de leucémie pédiatrique et le fait d’habiter à proximité de vignes.

Rédigé par Paul Malo, le 20 Oct 2023, à 9 h 07 min
Pesticides : plus de leucémies pour les enfants vivant près de parcelles de vignes
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La leucémie est une maladie rare chez l’enfant, son incidence étant de l’ordre de 45 cas pour 1 million d’enfants par an. Mais est-elle plus répandue chez les enfants vivant à proximité de vignes ?

Une augmentation modérée du risque de leucémie

C’est en cherchant à comprendre les conséquences d’une exposition environnementale aux pesticides que des scientifiques du laboratoire CRESS (Inserm/Université Paris Cité) en collaboration avec Santé publique France se sont penchées sur les risques de leucémies pour les enfants de moins de 15 ans résidant près de parcelles viticoles.

En effet, selon cette nouvelle étude de l’Inserm, le risque de leucémie n’augmente pas avec la simple présence de vignes à moins de 1000 mètres de l’adresse de résidence. Mais cette étude met en évidence une légère augmentation de ce risque en fonction de la surface totale des vignes présentes dans ce périmètre. « Nous mettons en évidence une augmentation modérée du risque de leucémie, qui nous incite à poursuivre nos travaux », résume Stéphanie Goujon, chercheuse Inserm et dernière autrice de l’étude.

vigne

La viticulture, puis les autres cultures

Les scientifiques ont ainsi observé une association entre le risque de développer une leucémie de type « lymphoblastique » et l’étendue de la surface couverte par les vignes, dans ce périmètre de 1000 mètres autour de l’adresse des enfants. Ce risque augmente de façon modérée en fonction de la surface couverte par les vignes : en moyenne, pour chaque augmentation de 10 % de la part couverte par les vignes dans le périmètre de 1000 mètres, le risque de leucémie lymphoblastique augmente de près de 10 %.

« Nous avons ici commencé par la viticulture qui est une culture pérenne plus clairement identifiable que des cultures soumises à des rotations, par exemple, et qui fait l’objet de nombreux traitements phytosanitaires, explique la chercheuse. Les analyses concernant les autres cultures sont en cours, de même que les analyses d’autres types de cancers. En parallèle, nous travaillons sur l’évaluation des expositions aux différents pesticides utilisés sur ces cultures. »

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