Pesticides : l’État assigné en justice

Les associations Pollinis, Notre Affaire à Tous, Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), Association Agréée pour la Protection de la Nature (ANPER) et Biodiversité sous nos pieds ont saisi le Tribunal administratif de Paris, accusant l’État français de manquement à ses obligations de protection de la biodiversité.

Rédigé par Anton Kunin, le 11 Jan 2022, à 11 h 25 min
Pesticides : l’État assigné en justice
Précédent
Suivant

Les cinq associations demandent à l’État français de revoir son processus d’homologation des pesticides.

Pour les plaignants, l’État français a failli à son obligation de protéger la biodiversité

Les débats autour des ravages causés par les pesticides se déplacent dans le champ judiciaire. Après avoir déposé auprès de l’État des injonctions en septembre 2021, qui n’ont reçu aucune réponse, les associations Pollinis, Notre Affaire à Tous, Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), l’Association nationale pour la protection des eaux & rivières (ANPER-TOS) et Biodiversité sous nos pieds viennent d’initier une action en justice contre l’État français pour inaction climatique. Le 10 janvier 2021, les cinq associations ont déposé une requête sommaire au Tribunal administratif de Paris.

« Face au refus d’agir de l’État, nous déposons le recours ‘Justice pour le vivant’ contre l’État français pour manquement à ses obligations de protection de la biodiversité au Tribunal administratif de Paris. […] L’État a le devoir de faire plus pour interdire les substances mortifères qui nous condamnent et condamnent les générations futures, » a fait savoir l’association Pollinis sur sa page Facebook.

Les plaignants font valoir que le processus d’homologation des pesticides actuel est inefficace

recours biodiversité pesticides

Les pesticides et herbicides agressifs sont en cause – © Paul Maguire

Avec cette requête, les cinq associations demandent à l’État de revoir le processus d’homologation des pesticides. « L’État français, malgré ses nombreux engagements, a failli à prendre des mesures élémentaires, comme la mise en place d’un système d’homologation des pesticides réellement protecteur des pollinisateurs et de la faune en général. Il est temps, pour notre avenir à tous, que l’État soit tenu responsable de l’effondrement du vivant et respecte ses engagements », expliquent les associations Notre Affaire à Tous et Pollinis.

« Toutes les études scientifiques montrent que la biodiversité dans notre pays est en train de s’effondrer, en grande partie à cause de certaines pratiques agricoles. Ce déclin généralisé des pollinisateurs et insectes, oiseaux, petits mammifères, poissons ou crustacés a des conséquences dramatiques sur les équilibres du vivant », rappellent les associations. Les plaignants font valoir que les trois plans de réduction des pesticides (Écophyto) ont tous échoué. En plus, les insecticides néonicotinoïdes, interdits en raison de leur toxicité, bénéficient année après année de nouvelles dérogations, tandis que les substances hautement toxiques pour le vivant, telles que le glyphosate ou les fongicides SDHI, sont maintenues sur le marché.

Illustration bannière : Recours biodiversité pesticides – © zhengzaishuru
Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
consoGlobe vous recommande aussi...



Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Rassurez moi, la plainte concerne surtout les pesticides agrées en agriculture « biologique », véritables désastres pour la biodiversité?

  2. notre Président est un VRP des grands lobbies au détriment de son peuple ! Il ne veut pas notre bien, il n’y a qu’à regarder sa politique sanitaire digne des pays les plus extrêmes (Autriche, Canada, Australie). Tout ce qu’on peut lui souhaiter pour 2022 ? un gros coup de pied dans les urnes !!

  3. Le député Belge au parlement européen face au discours d’Emmanuelle Macron a très bien cerné la façon de gouverner et cerné l’état d’esprit de ce dernier. Avantager les gros industriels coûte que coûte.

Moi aussi je donne mon avis