Pénuries : à quoi s’attendre ces prochains mois

Guerre russo-ukrainienne, sécheresse au Canada… : les pénuries de plusieurs ingrédients ne devraient pas s’alléger prochainement.

Rédigé par Anton Kunin, le 15 Jul 2022, à 11 h 30 min
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Exportations de blé et tournesol ukrainiens rendus impossibles par la guerre, arrêt du commerce avec la Russie, récolte de graines désastreuse au Canada à cause de la sécheresse… : les raisons des pénuries alimentaires que nous subissons actuellement en Europe sont multiples.

Blocus russe des ports ukrainiens : une solution semble être trouvée

Les pénuries d’ingrédients alimentaires ne devraient pas se résorber de sitôt. Cette situation, qui oblige les industriels à revoir une grande partie de leurs recettes en remplaçant les ingrédients devenus trop chers (comme l’huile de tournesol ou la farine de blé et de sarasin), est attribuable tant à la guerre russo-ukrainienne qu’à un facteur climatique.

La situation autour des exportations de blé commence tout juste à se résorber en Ukraine : le 12 juillet 2022, Yuriy Vaskov, le ministre adjoint des Infrastructures, a annoncé qu’au cours des quatre jours précédents, 16 navires chargés de blé ont pu quitter l’Ukraine via l’embouchure du Danube. Cette route commerciale constitue une alternative (faute de mieux) au port d’Odessa, qui disposait avant la guerre de capacités importantes, mais qui est aujourd’hui miné par les Russes et subit un blocus, contrôlé par leurs navires militaires.

Pénurie d’huile de cuisine – © BreizhAtao

Une lueur d’espoir jaillit également concernant un accord qui devrait être signé prochainement entre la Russie, l’Ukraine, la Turquie et l’ONU. Si tout se passe comme prévu, les parties contrôleront conjointement le chargement des navires quittant les ports ukrainiens, les hostilités autour des ports cesseront le temps de chaque passage d’un navire, et un centre de coordination serait établi en Turquie. La signature de cet accord est attendue avant le 25 juillet 2022. Et le temps presse : à l’heure actuelle, des dizaines de navires sont bloqués dans les ports ukrainiens, de même que 20 millions de tonnes de blé attendant leur tour dans les silos d’Odessa.

Du côté de la production de pois chiche, la production devrait diminuer de 20 % cette année, l’Ukraine n’a pas pu ensemencer sa récolte. Le prix du houmous dont les Français sont friands risque d’augmenter d’environ 12 %

SOS système D  : Comment faire un gâteau sans farine

Les importations en provenance de Russie ont chuté avec le début de la guerre

Concernant les tourteaux de tournesol (servant à fabriquer l’huile), dont l’Europe est dépendante à deux tiers d’Ukraine et de Russie, la pénurie est là aussi attribuable au blocus des ports ukrainiens par la Russie (l’Ukraine assurant 50 % des exportations mondiales de tourteaux de tournesol), mais aussi aux difficultés de faire le commerce avec la Russie. Certains importateurs ont décidé de rompre les liens commerciaux avec les exportateurs russes pour des considérations éthiques, d’autres se sont vus obligés de le faire, n’ayant aucune assurance d’être payés, le système financier de la Russie étant actuellement très isolé.

Astuces : quelles alternatives à la moutarde en pénurie ?

Concernant la moutarde, dont le prix a lui aussi augmenté dans les rayons, la raison de la pénurie est différente : il faut savoir que même si elle est estampillée « de Dijon » ou « de Reims », les semences proviennent pour 80 % du Canada. Or, la production canadienne de graines est en chute libre depuis plusieurs années à cause des épisodes de sécheresse. D’après un rapport du ministère de l’Agriculture canadien, elle a baissé de 28 % sur l’exercice 2021-2022.

Illustration bannière : Des rayons de supermarchés vides – © Jerome LABOUYRIE
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. cherchez un peu, il y a plein de moyens de trouver du blé et surtout de la farine non loin ! pour les huiles, contrairement à d’autres pays on a un choix incroyable en rayon qui nous permet de trouver des solutions pour remplacer un temps le tournesol, et la moutarde on peut bien s’en passer ! Parler de pénurie avec ses 3 éléments n’est pas approprié ! qui nous parle de cette pénurie savamment entretenue (des agriculteurs payés plus cher pour détruire leur récolte) et tout faire pour que la spéculation donne une inflation qu’on est sur le point de subir de plein fouet, on nous maintien dans l’ignorance depuis des mois, car on craint la réaction des gens… qu’est-ce qu’il se passe avec les agriculteurs et conducteurs de camions en Hollande ? même chose en Allemagne ?? pourquoi pourquoi on a pas toute l’information ??

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