Nutri‑Score et additifs : le fast‑food aux abonnés absents
Les géants du fast-food nous régalent-ils autant qu’ils nous mystifient ? Derrière les menus appétissants, une autre réalité se dessine : celle d’une transparence nutritionnelle largement lacunaire, que dénonce aujourd’hui l’UFC-Que Choisir.

Les enseignes de fast-food font face à de vives critiques pour leur manque de transparence. McDonald’s, Burger King, KFC et Quick ne communiquent pas de manière claire sur les ingrédients, les additifs et les valeurs nutritionnelles de leurs produits.
Fast-food : quand la composition des menus devient un secret bien gardé
L’UFC-Que Choisir(1) vient de lever le voile sur un sujet aussi discret que fondamental : le manque criant de transparence des grandes chaînes de restauration rapide sur la composition réelle de leurs produits. McDonald’s, Burger King, KFC et Quick sont directement visés pour leur refus manifeste d’informer pleinement les consommateurs sur les ingrédients et additifs présents dans leurs recettes. Une enquête au goût amer, menée au niveau européen, qui révèle de sérieuses disparités entre pays.
Si l’on s’en tient aux affichages français, un simple hamburger chez McDonald’s ne contiendrait que six ingrédients. Une affirmation pour le moins… simpliste. Car à quelques kilomètres de là, en Suisse, la même enseigne en énumère 44 pour le même produit. L’association de défense des consommateurs y voit une démonstration claire des « limites criantes du volontariat » en matière d’information nutritionnelle. Quant à Burger King, même silence gêné : alors que ses nuggets suisses affichent fièrement une composition détaillée de 31 ingrédients, les « King Nuggets » français, eux, n’en présentent aucun. Pas un seul. « S’agissant de la composition précise de leurs produits, les quatre enseignes font preuve ici d’une regrettable opacité avec de vagues compositions très génériques sans intérêt pour le consommateur », alerte l’UFC-Que Choisir.
Ce n’est pas qu’une question de forme. Derrière l’omission, il y a parfois de lourds enjeux de santé publique. De nombreux additifs, dissimulés ou à peine mentionnés, sont « suspectés d’augmenter selon le cas les risques de problèmes digestifs, d’inflammations de l’intestin, de diabète ou de cancer du côlon ». C’est le cas notamment de certains émulsifiants comme l’E471 ou l’E481, absents des menus français, mais visibles sur les étiquetages suisses. Un paradoxe, alors même que l’Union européenne encadre strictement les additifs alimentaires via le règlement UE 1333/2008. Mais ce dernier ne s’applique pas à la restauration hors foyer, un vide juridique habilement exploité.
Nutri-Score : entre absence totale et affichage biaisé
Autre sujet qui fâche : le Nutri-Score. Alors que cet outil d’évaluation nutritionnelle est désormais bien connu du grand public, seules deux chaînes — McDonald’s et KFC — l’affichent partiellement. Chez Burger King et Quick, c’est l’écran noir. Et même quand il est présent, l’affichage ne garantit pas la fiabilité. Selon l’UFC-Que Choisir, McDonald’s utilise un algorithme obsolète pour calculer le score, ce qui permet à certains produits d’obtenir des notes plus favorables que celles réellement méritées. Résultat : des menus affichant un « B » au lieu d’un « D », induisant les consommateurs en erreur. L’association dénonce une manoeuvre qui mine la confiance dans un outil pourtant essentiel à l’information du client.
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Allergènes : la confusion en supplément
L’enquête s’est aussi penchée sur l’affichage des allergènes, et là encore, le bilan est accablant. Si McDonald’s et Burger King proposent une information — souvent cantonnée aux bornes de commande — elle reste imprécise ou ambiguë. Burger King, par exemple, mélange dans son étiquetage les allergènes ajoutés et ceux potentiellement présents à l’état de traces. De quoi semer la confusion, voire mettre en danger les clients allergiques. Quant à Quick, il décroche la palme de l’opacité. « Pas la moindre information sur les allergènes en bornes », dénonce l’UFC-Que Choisir. Pour en savoir plus, il faut interroger le personnel ou fouiller un tableau général peu accessible. KFC, de son côté, propose un fichier si complexe qu’il en devient inutilisable.
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