Nous venons de vivre l’hiver le plus chaud jamais enregistré

Après une année 2023 la plus chaude depuis que l’on mesure les températures mondiales, au tour de l’hiver de battre des records de chaleur.

Rédigé par Paul Malo, le 10 Mar 2024, à 20 h 43 min
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Hélas, on peut déjà l’affirmer : en termes de chaleur mondiale, on se dirige vers une année 2024 record. En effet, alors que l’hiver météorologique dans l’hémisphère nord aura été le plus chaud dans le monde, la température des océans a atteint un nouveau record absolu.

Des températures mondiales sans précédent

Déjà, selon le service Copernicus sur le changement climatique (C3S), les températures mondiales en 2023 avaient atteint des niveaux exceptionnellement élevés. L’année passée a d’ailleurs été confirmée comme l’année civile la plus chaude dans les relevés de températures mondiales depuis 1850. On aura ainsi constaté « des conditions record telles que le mois le plus chaud jamais enregistré et des moyennes journalières de température globale dépassant brièvement les niveaux préindustriels de plus de 2°C. » Ont ainsi été mesurées « des températures mondiales sans précédent à partir de juin (qui) ont fait de 2023 l’année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant largement 2016, la précédente année la plus chaude. »

Dans son bulletin mensuel tout juste publié, l’observatoire financé par l’Union Européenne montre bien que la tendance est loin de s’inverser, bien au contraire. En effet, les trois derniers mois auront été les plus chauds jamais enregistrés dans le monde. Ainsi, avec une température de l’air de 13,54°C en moyenne, le mois de février qui vient de s’achever s’est inscrit 1,77°C au-dessus d’un février moyen sur la période 1850-1900.

L’hiver météorologique le plus chaud

Sur quatre journées, du 8 au 11 février, les températures constatées auront même été supérieures de 2°C à l’ère pré-industrielle. Avec un neuvième record mensuel consécutif battu, Copernicus souligne que, après les trois mois d’automne et d’été déjà les plus chauds, l’hiver météorologique dans l’hémisphère nord aura donc également été le plus chaud dans le monde, de décembre à février. On ne peut qu’y voir l’effet des émissions des gaz à effet de serre qui se poursuivent.

Mais à cela s’ajoute un autre phénomène climatique bien connu : le retour d’El Niño. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), ce phénomène naturel a atteint son pic en décembre. La hausse de la température moyenne des océans, avec 21,06°C enregistrés en février à la surface des mers, bat elle aussi des records, mettant directement en danger une bonne part de la vie marine. Et ce alors que les océans, qui recouvrent 70 % de notre planète, absorbent 90 % de l’excès d’énergie de l’activité humaine.

Seul espoir : le retour de la Niña

Pour Carlo Buontempo, directeur du service Copernicus sur le changement climatique, « les extrêmes que nous avons observés ces derniers mois témoignent de façon dramatique de la distance qui nous sépare du climat dans lequel notre civilisation s’est développée. Si nous voulons gérer avec succès notre portefeuille de risques climatiques, nous devons de toute urgence décarboniser notre économie tout en utilisant les données et les connaissances climatiques pour préparer l’avenir. »

Comme l’avait récemment souligné Samantha Burgess, directrice adjointe du service Copernicus sur le changement climatique, « les températures enregistrées en 2023 dépassent probablement celles de n’importe quelle période depuis au moins 100 000 ans. » Seul espoir, au fond, pour que l’année 2024 ne batte pas à son tour des records de chaleur : que La Niña, l’inverse d’El Niño, vienne faire baisser les températures mondiales. Après un état neutre en termes de température entre avril et juin, il se pourrait que son influence se fasse sentir plus tard dans le courant de l’année afin de réduire les températures, selon Copernicus.

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