Les micro-algues : nouveau carburant ?

Face à la raréfaction des ressources pétrolières, les scientifiques recherchent les carburants de demain. Et s’ils se trouvaient dans les micro-algues ?

Rédigé par Elwina, le 31 Oct 2018, à 8 h 00 min
Les micro-algues : nouveau carburant ?
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L’avenir est dans l’algue ! Elles font en tout cas rêver les industriels et les chercheurs qui voient leur potentiel dans l’alimentation, dans la cosmétique ou le domaine médical. Mais c’est en tant que carburant qu’elles pourraient faire parler d’elles, pour remplacer le pétrole à plus ou moins long terme.

Les micro-algues sont pleines de promesses

Les micro-algues, diverses et foisonnantes, vivent dans l’eau douce ou de mer et poussent uniquement grâce au soleil, à l’eau et au gaz carbonique. Certaines espèces de micro algues produisent des réserves de lipides allant jusqu’à 70 % de leur masse en acide gras. C’est cette richesse en lipides qui est intéressante pour produire des biocarburants. Les micro-algues accumulant entre 60 % et 80 % de leur poids en acides gras, elles laissent espérer une production annuelle, par hectare, d’une trentaine de tonnes d’huile.

microalgues

Une culture de micro-algues © AJCespedes

À l’inverse des agrocarburants issus des sous-produits agricoles (canne à sucre, colza…) elles demandent peu d’énergie pour être produites et ne consomment pas de terres fertiles.

« La production à grande échelle de biodiesel à partir d’algues arrivera beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine », prédit Juan Wu, de la société de conseil en biotechnologies Alcimed. Les chercheurs traquent aussi le « Graal » des micro algues, celle qui parmi les 200.000 à un million d’espèces existantes proposera la meilleure production lipidique. « Nous sommes en compétition avec des scientifiques d’Amérique, du Japon, d’Allemagne, d’Angleterre, chacun cherche la bête de course ! », poursuit-il.

Les micro algues, futur biocarburant ?

Les avantages de ce biocarburant de « troisième génération » sont nombreux :

  • Les micro-algues sont riches en sucres, pigments, vitamines, lipides, protéines et antioxydants.
  • Elles offrent un excellent rendement par rapport aux plantes terrestres. Elles produisent 5 à 10 fois plus de litres d’huile par hectare que le colza ou le palmier. Leur rendement à l’hectare est au moins 30 fois supérieur aux oléagineux.
  • Les micro-algues peuvent être cultivées en milieu marin et ne nécessitent aucune consommation d’eau supplémentaire. Mieux, leur croissance par photosynthèse permet de recycler et valoriser le traitement d’effluents liquides et de fumées industrielles (CO2, nitrates, phosphates entre autres).
  • Les biocarburants provenant des céréales sont souvent contaminés par des pesticides et des engrais alors que la culture des micro algues en serre est saine.
  • Cette culture est un gain de place par rapport aux cultures oléagineuses terrestres.

Chercheurs et industriels sont optimistes concernant ce nouveau gisement d’énergie. Une centaine de projets sont déjà élaborés aux États-Unis, mais aussi en Australie, en Chine ou en Israël. En Europe, une quinzaine de programmes de recherche sont en cours.

Un projet de l’université du Michigan, financé par le Département des énergies américain à hauteur de 2 millions de dollars, a rendu en octobre dernier ses dernières observations dans cette course au carburant de demain.

Les chercheurs mélangent les espèces dans des bassins d’expérimentation pour déterminer quel est le meilleur cocktail pour fabriquer du bio-carburant. « Aucune espèce seule ne peut être bonne à tout faire. », note Bradley Cardinale, professeur de biologie et directeur du Cooperative Institute for Great Lakes Research. Cette étude n’est pas la première à se pencher sur les algues comme carburant ; la nouveauté est qu’elle souhaite le faire pour un rendement à grande échelle.

Les algues ne concernent pas seulement les voitures : les avions s’y mettent aussi ! La société AlgaeLink, basée aux Pays-Bas, a indiqué qu’elle a signé un accord avec la compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France/KLM pour le développement et la production de carburant à partir d’algues qui alimentera les avions.

Lire page suivante : le biocarburant aux micro algues, c’est pour bientôt

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20 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour,
    Est il possible de citer les sources de votre article ? Je réalise une étude bibliographique sur les biocarburants de troisième génération et votre aide serait précieuse.
    Bien cordialement.

  2. De très grandes perspectives !! En espèrant que le lobby du pétrole ne bloque pas la progression en achetant les brevets!

  3. proute

  4. il faudra donc produire du CO² pour disposer de ces algues 😉

  5. Encore un moyen de piller la nature…sans aucune réflexion sur la sobriété qui devrait s’imposer à nous tous…
    Quand le dernier arbre aura été abattu – Quand la dernière rivière aura été empoisonnée – Quand le dernier poisson aura été péché – Alors on saura que l’argent ne se mange pas.

    • Bonjour audrey,

      Je pense que c’est tout le contraire! Ces micros algues se reproduisent quasiment toutes seules! juste de la lumière et du co2. La lumière est disponible en abondance et le co2, encore plus ;)! Cela evitera de détruire des forêts pour le petrole, ou de polluer les mers !
      bonne journée.

    • avez vous lu l article

  6. Energie du désespoir et du refus du changement quand tu nous tiens. Il faut juste oublier la bagnole, et l’énergie abondante et peu chère. C’est du passé. Adios

    • il faut aussi de l’énergie pour rouler en transport en communs.
      a defaut d’électricité nucléaire abondante et peu chère pour charger des batteries de bus, il faudra bien une énergie pour faire avancer les bus.
      vu qu’il n’y aura plus de pétrole dans quelques décennies, il faudra bien une solution alternative.
      avec l’idée de tendre vers la suppression des véhicules particuliers.
      les toits des habitations, immeubles, etc, peuvent parfaitement servir de support pour la production d’algues. comme 18% de la surface terrestre fançaise en métropole est occupée par des constructions, cela fait 9 900 000 hectares disponibles qui peuvent produire 118 800 000 000 de litres. soit 118 milliards 800 millions de litres.

      admettons que pour des raisons de contraintes techniques, vu que les routes sont incluses dans la surface construite, on ne puisse produire que 10%, cela représente déjà 11 milliards 800 millions de litres.
      ce qui représente 10% de la consommation de pétrole en 2010 en france. et permettrait donc d’alimenter les bus au moins. sachant qu’il y aussi des tramways qui roulent à l’électricité qui peut provenir du solaire terrestre sur les surfaces ou on ne peut pas mettre d’usine à algues, et de l’éolien offshore et on utiliserait pas de terres agricoles pour produire du carburant.

      et sinon d’après cette source en euros constants, le pétrole a toujours été cher. pendant le crack pétrolier dans les années 70, il était même bien plus cher qu’aujourd’hui.

  7. Les maths on dirait que c’est pas le fort des journalistes, ni des lecteurs…Ni la réalité matérielle de notre planète…

  8. Rendement 10x sup au Colza = 35tonnes/ha. Les champs de colza produisent 1 200 litres de biodiesel par hectare et par an. Ca voudrait dire que les algues en produiraient 12 000Litres/ha. Et le coût d’une installation? Et la quantité d’espace nécessaire si on remplaçait la consommation totale de pétrole par ça? 32Milliards de barils de pétrole/an (=capacité actuelle de production) soit 5000 Milliards de litres de pétrole/an. Donc il faut 424Millions d’hectares de ce truc. Sachant que la planète a 5Milliards d’hectares de SAU. Donc il faut 8% de la surface agricole mondiale. La France c’est 55Millions d’hectares. Les USA c’est 983Millions d’hectares. Donc il faut la moitié des USA couverte de champs d’algues…. Ou autrement dit, 3fois la surface agricole utile des USA. Bon courage d’ici 10ans!!! Moi, je préfère construire un cercueil à ma voiture…

    • ridicule tout cela ………………. les solutions existent depuis longtemps – des aveugles – non ils savent ……….

  9. je cherche un stage PFE dans le domaine de la production de biocarburant a partir des algues en Australie.pouvez vous m’aidez??

  10. tout ca c’est tres bien,mais va t on payer moins cher?….a mon avis faut pas rever…

  11. @Francois
    Le problème aujourd’hui encore est l’apport de Co2 aux petites merveilles d’algues dont nous parlons. J’aime beaucoup l’idée en tout cas et je trouve dommage qu’on ne puisse pas l’aider facilement (dons d’argent ou financement via FCPI par exemple)

    Pourrait on avoir le positionnement globale de la france sur le sujet?

    Cordialement

  12. tu es foutu le monde est foutu ON EST TOUS FOUTU !!!!!!!!!

  13. tu es foutu la monde est foutu ON EST TOUS FOUTU !!!!!!!!!

  14. CACAPOUETTEPOUETTE !!!!

  15. a quand des ferme pour cultive cette algue car pour avoir une production massive et comment cela sera réglemente

  16. L’île de La Réunion, « Terre d’innovation », acceuil depuis 2008 un projet prometteur de production de Biodiesel par culture de micro algues. Ce projet est porté par la société Bioalgostral qui est une Jeune Entreprise Innovante installée dans les laboratoires du Cyroi Réunion.

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