Environnement : pourquoi les méga-bassines font polémique

Les méga-bassines, ces énormes réservoirs d’eau servant aux agriculteurs, sont de plus en plus critiquées par les associations environnementales.

Rédigé par Stéphanie Haerts, le 19 Nov 2022, à 10 h 10 min
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La France pourrait bientôt compter une centaine de méga-bassines. Mais ces projets de retenues d’eau, remplies à partir de pompage dans les nappes phréatiques, sont de plus en plus critiqués par les défenseurs de l’environnement.

Des méga-bassines à l’encontre de l’environnement

De gigantesques piscines agricoles, nommées méga-bassines, se multiplient au milieu de parcelles agricoles sur le territoire français. Ces bassins à ciel ouvert peuvent contenir jusqu’à 700.000 mètres cubes d’eau. Ils ont pour but d’aider les agriculteurs à irriguer leurs cultures alors qu’ils font face aux changements climatiques. Les méga-bassines sont censées se remplir d’eau pendant l’hiver afin d’aider les agriculteurs à irriguer les champs pendant les périodes de sécheresse et lors de mesures de réduction d’eau. Toutefois, de nombreuses associations et défenseurs de l’environnement critiquent ce principe de pomper l’eau directement dans les nappes phréatiques. En effet, ces bassins sont reliés aux forages pour prendre l’eau des nappes en hiver.
Une méga-bassine peut s’étendre sur une superficie de huit hectares voire 18 hectares pour les plus grandes. Ces bassins artificiels et plastifiés ne plaisent pas aux associations qui luttent pour l’environnement. Pour lutter contre la création de nouveaux bassins géants, des manifestations ont eu lieu notamment à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) fin octobre, là où un deuxième bassin devrait être construit.

megabassine

Un impact sur le milieu naturel et le cycle de l’eau

Alors que de multiples canicules ont frappé la France cet été, les méga-bassines posent problème. Pour Greenpeace, « les méga-bassines ont un impact sur le milieu naturel et la biodiversité ». En effet, lorsque l’eau est retenue dans les bassins, elle ne peut pas s’infiltrer dans les sols et ne permet pas aux écosystèmes de se nourrir. Et l’eau est essentielle pour que les sols se régénèrent durant la période hivernale.

De plus, les méga-bassines soulèvent d’autres inquiétudes puisque l’eau stockée stagne et favorise la formation de bactéries. L’eau retenue dans ces bassins s’évapore également. Selon Christian Amblard, directeur de recherche honoraire au CNRS, l’évaporation de l’eau se situerait entre 20 et 60 %. Enfin, les associations en faveur de la planète reprochent aux méga-bassines d’entretenir un modèle d’agriculture qui dévaste la planète. Les bassins servent en effet à irriguer des cultures qui demandent beaucoup d’eau comme le maïs servant ensuite à l’élevage industriel. Réduire la production et la consommation de viande est donc une priorité pour ces associations.

Quelles sont les autres alternatives aux méga-bassines ?

Cela fait des millénaires que l’homme utilise l’irrigation pour ses cultures. L’eau est un élément vital pour faire pousser des denrées. Il est donc indispensable de trouver des solutions afin de la préserver notamment lorsqu’il s’agit d’irriguer les cultures. Les associations de défenses de l’environnement préconisent surtout « un changement de modèle agricole et de l’aménagement du territoire ». Pour Greenpeace, il s’agit de réduire l’artificialisation des sols. D’ailleurs cette pratique constitue l’un des volets du projet de loi climat qui prévoit de réduire de moitié cette artificialisation. Ces sols artificialisés comprennent les sols bâtis, revêtus, les sols enherbés et les sols stabilisés comme les voies ferrées, terrains vagues, chemins forestiers.

À lire aussi – La biodynamie : une agriculture en synergie avec la nature

L’une des alternatives pourrait être l’agro-écologie prônée par Pierre Rhabi. Alors que l’agriculture intensive est surtout fondée sur l’utilisation d’engrais chimiques et de pesticides, l’approche écologique de l’agriculture est tout autre. Elle est basée sur une production alimentaire agro-écologique avec fertilisation organique et traitements naturels contre les maladies. L’agro-écologie opte pour une utilisation rationnelle de l’eau avec des techniques de travail d’irrigation. Sur des terres arides, la technique des cuvettes en plantation ou zai est pratiquée. Il s’agit de creuser de petits trous circulaires autour de la plante afin de lui réserver de l’eau. Cette technique demande bien sûr une charge de travail importante. D’autres techniques sont utilisées comme la couverture des sols par le paillage par exemple, mais aussi des techniques d’ombrage.

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Rédactrice dans la finance, l'économie depuis 2010 puis l'environnement. Après un Master en Journalisme, Stéphanie écrit pour plusieurs sites dont...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Un impact sur le milieu naturel…
    Encore un impact ? Toujours un « impact » et encore et encore !!!
    Variez votre vocabulaire et SURTOUT utilisez les BONS MOTS à savoir « des CONSEQUENCES » !!!
    C’est vraiment agaçant vu le nombre illimité de fois où vous l’utilisez !!!

  2. Un modèle d’agriculture est celle sur Sol Vivant telle qu’appliquée par des micro fermes du style de la Ferme du Bec Hellouin ou encore la ferme de Cagnolles et bien d’autres. Il n’y a pas une seule goutte de pétrole, les vers de terre bêchent à votre place. On nourrit le sol et pas la plante ce qui évite maladie et pesticides, une économie d’eau aussi. Au final, 1 m2 rapporte 10 fois plus que 1 m2 que l’agriculture conventionnelle. C’est ce modèle que la PAC devrait financer. Je suis sûr que les agriculteurs ne demandent pas mieux. Consoglobe serait bien inspiré de faire un article sue ce genre de fermes et sur le Sol Vivant. Je n’en ai pas trouvé avec votre moteur de recherche.

    • Tout à fait d’accord avec vous Luc

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