Marée noire au Brésil : le pire est à venir, à qui la faute ?

D’où vient réellement le pétrole en train de se répandre sur les côtes du Brésil ? La marée noire qui a déjà touché plus de 200 plages du pays a également atteint des zones protégées.

Rédigé par Paul Malo, le 5 Nov 2019, à 9 h 34 min
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« Le pire est à venir », a estimé le président brésilien Jair Bolsonaro, alors que près de 200 plages du pays ont déjà été polluées par des galettes d’hydrocarbures.

Des traces d’hydrocarbures repérées fin juillet au large du Brésil

D’où vient réellement le pétrole en train de se répandre sur les côtes du Brésil ? Cela fait en fait trois mois que cette marée noire a été détectée au large, mais les autorités brésiliennes ont déjà mis 41 jours, selon le quotidien O Globo, à mettre en place le plan national d’urgence à appliquer pour ce genre de catastrophe… « Les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances et les facteurs de ce déversement (accidentel ou intentionnel), précise un communiqué officiel brésilien, et pour mesurer le volume de brut répandu. »

petrole bresil

Un habitant observe une nappe de pétrole sur la plage de Vera Cruz, à Bahia © Joa Souza Shutterstock

La nappe d’hydrocarbures a été détectée le 29 juillet dernier par des touristes à plus de 700 km au large de l’État de Paraïba, situé au nord-est du Brésil. Elle a commencé à toucher les côtes le 30 août, et a souillé depuis plus de 2 500 kilomètres de côtes. Des premières analyses ont permis de prouver que ce pétrole venait du Venezuela. Reste à trouver le responsable exact de cette fuite ou de ce dégazage sauvage.

Cette marée noire est un « acte criminel environnemental »

En se fondant sur des données satellitaires, les autorités brésiliennes accusent un tanker grec, le Bouboulina, en route vers l’Afrique du Sud. Pour l’instant, 3 000 tonnes de mazout, soit l’équivalent de 20.000 barils de pétrole, ont été récupérées sur 201 plages. Dans son intervention télévisée, Jair Bolsonaro a estimé que  « ce qui est arrivé et a été ramassé jusqu’à présent est une petite quantité de ce qui a été déversé », parlant d’un « acte criminel environnemental ».

Le président climatosceptique du Brésil, déjà attaqué pour ses réactions aux incendies ayant ravagé l’Amazonie, n’a pourtant pas pris les mesures suffisantes pour faire face à la catastrophe. Ce sont les habitants qui se sont mobilisés les premiers pour nettoyer les plages, sans attendre la mobilisation des services environnementaux ou des autorités.

Et c’est un fait, cette marée noire va sans aucun doute être un véritable désastre pour certaines zones protégées du Brésil. Ainsi, dans le Nordeste, la région d’Abrolhos, dans l’État de Bahia, est un sanctuaire pour les baleines à bosse et recèle des formations corallines uniques au monde. Le pétrole a d’ores et déjà atteint cette zone et de nombreux animaux, dont des tortues de mer, ont été retrouvés morts sur les plages. L’ONU a regretté « les dégâts incalculables pour les écosystèmes marins et terrestres, ainsi que dans la vie des populations locales ». 

Illustration bannière : Une femme ramasse le pétrole sur les côtes du Brésil © Joa Souza Shutterstock
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