Les épurateurs d’air ne seraient ni efficaces ni sans danger

Ni l’efficacité, ni l’innocuité des différents épurateurs d’air disponibles sur le marché n’est à ce jour prouvée, met en garde l’Anses.

Rédigé par Anton Kunin, le 19 Oct 2017, à 11 h 40 min
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Catalyse, photocatalyse, ozonation, ionisation… Aucun de ces procédés de purification d’air intérieur, que vantent les industriels, n’est réellement efficace. Pire, certains d’entre eux peuvent même être dangereux, prévient l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Les purificateurs d’air faciliteraient la formation de polluants nouveaux

Peintures et revêtements dépolluants, ionisateurs USB, sprays, désodorisants sous forme de gels, climatiseurs équipés de fonctions d’épuration… Les dispositifs d’épuration de l’air intérieur disponibles sur le marché sont d’une grande diversité, et pourtant, rien ne permet d’affirmer qu’ils ont les propriétés dépolluantes que leurs fabricants leurs attribuent.

épurateurs d'air

Les épurateurs d’air sont courants dans les grandes villes polluées d’Asie © Hung Chung Chih

Après une analyse de 189 articles scientifiques sur la question et des tests réalisés dans des conditions les plus proches de celles d’un logement, les spécialistes de l’Anses constatent que suite à une dégradation incomplète des polluants dans des purificateurs d’air électroniques, des sous-produits nouveaux sont susceptibles de se former à l’issue de la soi-disant purification (formation de formaldéhyde du fait d’une dégradation incomplète de l’éthanol par photocatalyse, par exemple).

De plus, les interactions physiques, chimiques et biologiques entre les polluants piégés dans l’épurateur et les polluants de l’air intérieur peuvent produire des émissions secondaires, ce qui rend le procédé de purification totalement contre-productif.

Épuration de l’air : l’aération reste pour l’instant la solution la plus fiable

Concernant les sprays « biocides », l’Anses recommande de porter une attention particulière aux effets de l’inhalation de composés organiques volatils (COV) qu’ils contiennent, certains d’entre eux (les COV terpéniques par exemple) pouvant être nocifs pour la santé. L’Agence appelle à la plus grande vigilance, d’autant plus que ces produits sont souvent recommandés aux personnes allergiques et asthmatiques par leurs fabricants, alors même que leur utilisation peut provoquer une aggravation de la pathologie. En attendant des recherches plus poussées sur la question, l’Anses recommande aux personnes souffrant de ces maladies de n’utiliser ni sprays « assainissants », ni appareils électroniques pouvant générer de l’ozone.

L’innocuité des épurateurs à base de produits photocatalytiques, quant à elle, n’est pas prouvée, l’effet du vieillissement de ces produits sur l’émission de nanoparticules n’étant pas suffisamment étudiée.

En attendant de nouvelles données scientifiques, pour réduire l’exposition aux polluants de l’air intérieur, l’Anses recommande en priorité de limiter les émissions à la source et d’aérer les espaces intérieurs des bâtiments.

Illustration bannière : Air pur dans la maison – © KPG_Payless
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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