Argent de poche : les inégalités commencent dès l'enfance et se creusent avec l'âge

Le rapport de Pixpay, présenté à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, montre que les jeunes garçons reçoivent en moyenne 6,70 euros de plus par mois que les filles. Ce rapport met également en avant une différence régionale dans ces inégalités, notamment dans les Hauts-de-France, où l’écart peut atteindre 14 euros par mois, alors qu’il est moindre dans d’autres régions.

Argent de poche : des disparités qui persistent et se renforcent avec l’âge

Le baromètre « Argent de poche et inégalités » 2025, publié par le Teenage Lab de Pixpay, illustre des écarts persistants entre garçons et filles en matière d’argent de poche. Les résultats montrent qu’à partir de l’âge de dix ans, les jeunes garçons commencent à recevoir plus d’argent de la part de leurs parents que les jeunes filles, et cette tendance s’accentue avec l’âge. Alors que l’écart moyen est de 6,70 euros par mois, il atteint jusqu’à 15,50 euros entre 16 et 18 ans. Cela représente une différence annuelle de 186 euros, exacerbée par des différences régionales.

Dans certaines régions comme les Pays de la Loire ou la Corse, ces écarts sont moins visibles, avec une différence inférieure à deux euros par mois. En revanche, en Bourgogne-Franche-Comté et en Normandie, les écarts dépassent régulièrement les 14 euros mensuels. Cette situation, comme le souligne Caroline Ménager, cofondatrice de Pixpay, reflète des biais culturels et sociologiques profondément enracinés qui perdurent dans la vie des filles et des garçons au-delà de l’enfance.

Tâches domestiques rémunérées : les parents perpétuent les stéréotypes de genre

Outre les montants reçus, le baromètre s’intéresse également à la manière dont les adolescents tentent de négocier des compléments d’argent en réalisant des tâches domestiques. Bien que les garçons soient légèrement plus nombreux à solliciter ces opportunités (51 %), une différence se dessine dans la nature des tâches effectuées. Les filles rendent des services traditionnellement associées à leur genre, comme le ménage ou la cuisine, tandis que les garçons s’orientent vers le jardinage. Ils peuvent également surveiller leurs frères et soeurs pendant des absence de leurs parents.

Ces inégalités précoces, ancrées dans les pratiques familiales, risquent de se prolonger dans la vie adulte, perpétuant ainsi une inégalité financière durable entre hommes et femmes. Il est donc essentiel de sensibiliser les familles et les enfants eux-mêmes à ces écarts afin d’aboutir, espérons-le, à une société plus juste.