Nos lacs et rivières regorgent-t-ils de perturbateurs endocriniens ?

Un rapport de Générations Futures dénonce la présence de substances chimiques, possibles perturbateurs endocriniens, dans nos lacs et rivières : les trois qui arrivent le plus fréquemment en tête sont le glyphosate, l’atrazine-déséthyl et le métolachlor. Or, ces deux derniers sont interdits dans l’Hexagone depuis près de dix ans.

Rédigé par MEWJ79, le 17 Apr 2019, à 11 h 43 min
Nos lacs et rivières regorgent-t-ils de perturbateurs endocriniens ?
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L’ONG Générations Futures a publié un rapport répertoriant la présence de pesticides perturbateurs endocriniens d’origine agricole dans les eaux de surface en France. Tous les départements sont concernés.

Des perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface françaises

Les rivières, les lacs, les fleuves et les étangs français regorgent-t-ils de perturbateurs endocriniens ?  Dans un rapport publié mardi 16 avril, l’ONG Générations futures révèle la présence de plusieurs pesticides et perturbateurs endocriniens suspectés(1). L’organisation avait déjà mené des études précédentes, où elle dénonçait la présence de ces produits chimiques dans l’eau du robinet, les aliments et l’organisme.

Tous les départements sont concernés par la présence de pesticides et de perturbateurs endocriniens dans les eaux de surface © NcVW

Lire aussi : L’atrazine, ennemi sournois de l’eau du robinet

Pour mener à bien ces travaux-ci, l’ONG s’est appuyée sur des données officielles des agences de l’eau françaises regroupées dans la base de données Naïades. Et le rapport « a nécessité de travailler plusieurs millions de résultats d’analyses », précise Générations Futures. La synthèse réalisée montre que le territoire français comptabilise en moyenne par département 41 substances actives de pesticides ou de métabolites supposées perturbateurs endocriniens par département en moyenne.

Des traces de deux herbicides interdits dans l’Hexagone depuis près de dix ans

Tous les départements sont touchés mais il existe de fortes disparités  : de 4 substances détectées en Corse du sud, on passe à 90 dans le Calvados.

Les trois substances qui arrivent le plus fréquemment en tête sont le désormais célèbre glyphosate (37 départements), l’atrazine-déséthyl (30 départements) et le métolachlor (15 départements). Pourtant, ces deux derniers herbicides sont interdits dans l’Hexagone depuis près de dix ans.

Pour tenter d’améliorer la situation, l’ONG propose la mise en place de quatre actions :

  • travailler pour que l’UE garantisse une protection des citoyens et de leur environnement aux dangers de ces polluants
  • adopter une nouvelle Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2)
  • ne plus mettre sur le marché les pesticides perturbateurs endocriniens avérés et suspectés
  • interdire les épandages de pesticides à proximité des lieux de vie et de tout point d’eau

Même s’il semble évident que ces actions ne peuvent être que salutaires, les résultats sont toutefois à prendre avec précaution : les données de Naïade ne sont pas toujours complètes d’une année sur l’autre ce qui peut compliquer les comparaisons. Par ailleurs, l’ONG ne précise pas le concentré des résidus retrouvés. Affaire à suivre donc !

Illustration bannière : Rivière en Dordogne – © Gareth Kirkland
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Journaliste, je fais le grand écart entre football et littérature jeunesse.

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