Impact environnemental : les jeux vidéo sont-ils polluants ?

Le passage des jeux vidéo d’un modèle centré sur les consoles à un service de streaming en ligne sur abonnement va-t-il ou non rendre cette industrie moins polluante ?

Rédigé par Paul Malo, le 6 Oct 2019, à 8 h 00 min
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Entre consoles, accessoires et streaming vidéo, se pose la question de l’impact environnemental des jeux vidéo.

De gigantesques data centers pour les jeux vidéo streaming

Le jeu vidéo est en train de vivre à son tour la révolution que la télévision a déjà connu il y a quelques années de cela : le passage au streaming, avec des projets tant du côté de Google (Stadia) que d’Apple (Arcade), entre autres. Le jeu vidéo devient massivement en ligne, multijoueurs et dématérialisé, plus encore avec le lancement de ces services de jeux vidéo en streaming sur abonnement.

Jusque-là, au fil des générations d’équipements, chaque console était remplacée par une machine encore plus puissante. Mais ces nouveaux systèmes, comme Internet en général ou le streaming vidéo, reposent sur la puissance de calcul de gigantesques serveurs. Des serveurs dont l’impact environnemental est tout sauf négligeable : ils représenteront à terme des millions de tonnes d’équivalent CO2.

Plus de joueurs, plus d’énergie consommée

Une pollution qui, du fait de l’essor du streaming, devrait aussi aller croissante. En effet, si l’on compte environ 250 millions de joueurs sur console à travers le monde, la levée du frein à l’achat que constitue le coût d’une console, remplacé par un abonnement en apparence plus indolore, représente un potentiel de 2 milliards de joueurs. Le succès de Netflix en est la preuve.

impact environnemental jeux vidéo

L’offre par abonnement sans console aura un impact négatif sur l’environnement  © Lenscap Photography / Shutterstock

L’avantage du passage au streaming permettra une réduction drastique de la pollution du fait de l’absence de plastique et de composants. Seule demeure la consommation électrique inhérente au jeu, et bien sûr les manettes qui ne sont bien évidemment pas dématérialisées.

Des jeux vidéo avec un débit bien plus gourmand que les séries

Certes, les géants du web, à commencer par Google, affirment compenser l’énergie produite par leurs gigantesques data centers. Ils affirment même les faire fonctionner à partir d’énergie 100 % renouvelable. Fin septembre, en parallèle du sommet des Nations Unies pour le climat, une vingtaine de grandes entreprises du jeu vidéo (Sony, Ubisoft, Google, Microsoft, Twitch…) se sont engagées pour un jeu vidéo plus écologique. Cette décision a été prise lors de l’initiative Playing for the planet, visant à réduire l’empreinte carbone de cette industrie.

Mais Sony a beau affirmer que sa PlayStation 5, attendue pour fin 2020, consommera 17 fois moins que l’actuelle PS4, l’essor du jeu vidéo en streaming, avec plus de joueurs en ligne, exigera aussi un débit bien plus élevé que celui qu’une simple série télé. On a besoin de 15 Mbit/s contre 3 à 8 Mbit/s pour la vidéo à la demande… Une réactivité et une vitesse, elles aussi, très gourmandes en énergie.

Illustration bannière : L’impact environnemental des jeux vidéo est important. Le monde de la manette en streaming consomme des tonnes de gaz à effet de serre © Mary Merlyn
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