Stupeur : le financement des énergies fossiles par les banques ne faiblit pas !

Après un net recul en 2016 du financement des énergies fossiles suite à la signature de l’Accord de Paris sur le climat, en 2017 les grandes banques ont inversé la tendance en augmentant de 11 % les financements de ce type.

Rédigé par Anton Kunin, le 29 Mar 2018, à 10 h 55 min
Stupeur : le financement des énergies fossiles par les banques ne faiblit pas !
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Selon des ONG, en 2017, les 35 plus grandes banques mondiales ont consacré l’équivalent de 115 milliards d’euros au financement de forages en Arctique et en eaux profondes, de l’exploitation de sables bitumineux, de mines et centrales à charbon et de l’exploitation de gaz liquéfié.

Sur les 35 plus grandes banques finançant les énergies fossiles, 4 sont françaises

Après une nette diminution des financements des énergies fossiles par les banques en 2016, la tendance semble s’être à nouveau inversée en 2017(1).

Ainsi, sur les 35 plus grandes banques étudiées par les ONG Rainforest Action Network, BankTrack, Indigenous Environmental Network, Oil Change International, Sierra Club et Honor The Earth, soutenues par 50 autres organisations dont Les Amis de la Terre, quatre sont françaises, et toutes détiennent des actions ou obligations d’entreprises oeuvrant dans le secteur des énergies fossiles, ou alors les financent via des prêts. Les financements alloués aux projets de « combustibles fossiles extrêmes » ont atteint 115 milliards de dollars en 2017. Une hausse de 11 % due essentiellement aux banques américaines, chinoises et canadiennes.

financement énergies fossiles

© Hans RW Goksoyr

Énergies fossiles : 4 banques françaises dans le palmarès des mauvais élèves

Première place parmi les banques françaises (20e dans le palmarès mondial) : la Société Générale. La banque est surtout active dans l’exploitation de gaz liquéfié, mais a aussi des intérêts non négligeables dans le forage en eaux profondes. BNP Paribas vient juste après : la banque finance l’exploitation de sables bitumeux, le forage en eaux profondes, les centrales à charbon et l’exploitation de gaz liquéfié. Le Crédit Agricole a des intérêts quelque peu modérés par rapport à ses deux confrères français (en termes de fonds consacrés), ce qui ne l’empêche pas pour autant de se classer 24e dans le palmarès mondial. Dernière banque française dans la liste : le groupe BPCE (31e sur 35).

Énergies fossiles : les banques françaises n’ont pas augmenté leurs financements

Au total, en 2017, les 35 plus grandes banques mondiales ont consacré l’équivalent de 115 milliards d’euros au financement des énergies fossiles. Sur ces 93,3 milliards, les banques françaises pèsent pour 4,3 milliards. À noter que le secteur bancaire français dans son ensemble n’a pas augmenté ses financements des énergies fossiles entre 2016 et 2017… Ce qui n’empêche pas quatre banques tricolores de figurer dans le palmarès mondial.

Retrouvez le chiffres des subventions publiques pour financer les énergies fossiles dans le monde,  sur le Planetoscope

Les ONG ayant préparé ce rapport estiment que BNP Paribas a fait évoluer de manière positive sa politique vis-à-vis des investissements dans les énergies fossiles, la Société Générale et le Crédit Agricole n’ont pas fait de progrès et le groupe BPCE a même reculé sur ce point. Bien que relativement peu importants en volume, les montants que le groupe BPCE consacre aux forages en eaux profondes et à l’exploitation de gaz liquéfié lui ont valu un « F » (sur une échelle de notes de A à F). La Société Générale et le Crédit Agricole ont quant à eux reçu un « D », BNP Paribas recevant un « D » pour le forage en eaux profondes et un C pour l’exploitation de gaz liquéfié.

Si « Verdir la finance » est un slogan repris à tout va, surtout à l’occasion des grands sommets sur le climat, comme le One Planet Summit ou encore les différentes COP, les banques ont encore du chemin à parcourir pour aller au-delà du greenwashing…

Illustration bannière : Le financement des énergies fossiles par les banques – © welcomia
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

3 commentaires Donnez votre avis
  1. Et le recul de 2016 n’a rien à voir avec les accords de Paris. Il pourrait être intéressant de faire des analyses économiques, financières et chiffrées autre que de la littérature à la scpo. Le recul de 2016 est lié au ralentissement de la croissance mondiale en 2016.

  2. Les gens ont-ils changés leurs modes de vie? -> Non.
    La france déploie-t-elle correctement ses energies renouvelables? ->Non, on va six fois moins vite que les scénarii de l’agence internationale de l’énergie qui sont faux et en dessous de ce qu’il faudrait faire comme tout le monde le sait.
    Les banques financent ce qu’il y a financer, i.e. pour répondre aux besoins des gentils consommateurs qui ne sont jamais responsables de rien et les projets que les industriels proposent donc s’il n’y a rien de vert à financer… la banque ne va pas l’inventer ex-nihilo.
    Donc je ne vois pas ce qu’il y a de surprenant.

  3. Bref, la SocGen est bien gérée et pas les BCPE!

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