Fin des chaudières à gaz : le scénario est jugé irréaliste par les artisans du bâtiment

Face à un gouvernement déterminé à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre en France, la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) hausse le ton. Le projet de remplacement massif des chaudières à gaz d’ici 2026 semble, selon elle, irréalisable.

Rédigé par Anton Kunin, le 25 May 2023, à 11 h 10 min
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La CAPEB met en avant la ‘réalité pratique’ du secteur face à l’ambition écologique du gouvernement : la fin des chaudières à gaz.

Le remplacement des chaudières à gaz dans un délai court jugé irréaliste par la CAPEB

Remplacer toutes les chaudières à gaz par des pompes à chaleur ? La piste figure bien dans le plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, que le gouvernement présentera fin juin 2023. Même si les contours de la mesure et les éventuelles exceptions restent à préciser, d’ores et déjà, les professionnels du bâtiment sont vent debout. Pour la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises (CAPEB), le calendrier envisagé n’est « pas tenable », a déclaré son président, Jean-Christophe Repon, lors d’une conférence de presse à Paris. Selon ses calculs, cet effort de remplacement nécessiterait de former 200.000 chauffagistes à l’installation de pompes à chaleur. Et cela, en seulement quatre ans. Autant dire que le défi est irréaliste.

Jean-Christophe Repon souligne par ailleurs que cette mue ne peut être réalisée sans une augmentation significative de la production d’électricité. Il demande donc au gouvernement de prendre en compte ce facteur dans ses projets, notamment par la construction de nouveaux EPR. Sans une planification claire et réaliste, la transition énergétique tant souhaitée risque de rencontrer de sérieux obstacles.

D’ores et déjà, l’usage uniquement du gaz pour le chauffage de logements neufs est interdit

Pour rappel, c’est lors d’une réunion avec les dirigeants d’organisations patronales le 22 mai 2023, dédiée au futur plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, qu’Élisabeth Borne a évoqué 2026 comme date possible pour l’interdiction des chaudières à gaz. Les chaudières à gaz sont en effet dans le collimateur du gouvernement. Depuis le début de l’année 2022, l’usage de chauffage exclusivement au gaz est interdit dans les constructions neuves. L’interdiction sera étendue aux logements collectifs en 2025, où seules les solutions hybrides, comme les pompes à chaleur électriques ou les chauffe-eau thermodynamiques, seront autorisées.

Ce bannissement du gaz est susceptible de mettre en danger la filière du biogaz. En effet, depuis une bonne décennie, les éleveurs avaient été poussés à adopter la méthanisation au sein de leurs exploitations. Si demain les logements ne sont plus autorisés à l’utiliser, cela mettra en question les débouchés de la filière.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Ben voyons il faut des EPR en plus (construction en 15-20 ans) qui coutent une fortune alors que les énergies renouvelables sont moins chères et déployées en 2-3 ans… omg

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