Euthanasie : Emmanuel Macron prépare une convention sur la fin de vie

Autour de la question controversée de l’euthanasie, l’Élysée se préparerait à annoncer le lancement d’une convention citoyenne sur la fin de vie.

Rédigé par Paul Malo, le 8 Sep 2022, à 10 h 18 min
Euthanasie : Emmanuel Macron prépare une convention sur la fin de vie
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Au détour d’une rencontre avec la chanteuse Line Renaud, le président de la République a confié ses projets sur la question controversée de l’euthanasie.

Une loi sur l’euthanasie votée en 2023

Il avait déjà précisé ses intentions en avril dernier avant l’élection présidentielle. Emmanuel Macron a été on ne peut plus explicite sur ses projets sur la question de l’euthanasie. Lors d’une remise de décoration à l’actrice Line Renaud à l’Élysée le 2 septembre dernier, il a en effet déclaré devant une centaine d’invités : « votre combat pour le droit à mourir dans la dignité nous oblige. C’est le moment de le faire, nous le ferons ». Le même soir, il confiait à certains invités vouloir faire voter une loi en 2023, après une consultation sur le sujet.

Ainsi, l’Élysée se préparerait à annoncer le lancement d’une convention citoyenne sur la fin de vie. Elle devrait être organisée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese). L’ensemble des relais sont d’ores et déjà en place pour faire voter la future loi. La nouvelle présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, est prête à pousser le texte au Parlement. La Commission des affaires sociales prévoirait pour sa part une mission d’évaluation en parallèle de la Convention citoyenne. Par ailleurs, tant l’Élysée que ses soutiens, tels Richard Ferrand, reprennent l’expression du « droit de mourir dans la dignité » , choisi par Jean-Luc Romero comme nom de son association, et dont la marraine est justement Line Renaud.

Une décision qui semble déjà prise

Derrière le terme plus vague de « fin de vie », la question centrale demeure le fait d’autoriser l’euthanasie en France, à certaines conditions, et de revenir sur la loi Leonetti. Selon cette loi, « l’obstination déraisonnable » du corps médical et la « prolongation artificielle de la vie » du patient (articles 1 et 9) sont proscrites, même quand ce dernier est hors d’état d’exprimer sa volonté. La décision de cesser l’administration d’un traitement doit être collégiale et ne peut être prise qu’après consultation de la « personne de confiance », de la famille. Les opposants à l’importation en France du fonctionnement belge à la matière plaident pour leur part pour un vrai développement des soins palliatifs.

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Avant toute consultation citoyenne, il semble néanmoins claire que la décision est d’ores et déjà prise par le gouvernement. Le texte de loi sur ce sujet sociétal devrait même être adopté plus rapidement que celui sur la réforme des retraites. En novembre 2017, une proposition de loi concernant le droit à « une fin de vie libre et choisie » avait déjà été déposée à l’Assemblée nationale. Le CESE avait pour sa part rendu en 2018 un avis favorable à une « sédation profonde explicitement létale ».
Plus récemment, 300 députés avaient demandé en mai 2021 au premier ministre Jean Castex d’inscrire cette proposition de loi à l’ordre du jour. Mais le sujet avait été repoussé au lendemain de l’élection présidentielle. Reste à mesurer le niveau d’adhésion ou d’opposition de l’opinion sur le sujet : en juillet 2021, 82 % des Français se disaient favorables à l’organisation d’un référendum sur la fin de vie, selon un sondage Ifop commandé par le groupe Union Centriste au Sénat.

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3 commentaires Donnez votre avis
  1. Une convention citoyenne qui va durer 6 mois qui sera destinée, à défaut de nous aider à bien vivre, à nous aider à mourir. La situation actuelle est paraît-il insupportable car on a trouvé quelques exemples de personnes en fin de vie et qui souhaitent mourir mais que l’on maintient de force en vie. Toute la bêtise de la NUPES et de Macron est là puisque l’on aide déjà, officieusement, les personnes à mourir mais grâce à cette loi ce sera officiel puisque les personnes pourront dire : « Je veux mourir et j’ai la loi pour moi », personnes auxquelles on répondra : « Très bien, si tel est votre souhait, on va donc vous faire la piqure. ».

  2. JY2m n’a jamais vu un patient mourant d’un cancer extrèmement douloureux

  3. N’y a-t-il rien d’autre de plus important à faire en ces temps difficiles que de permettre à ceux qui le souhaitent de pouvoir mourir « officiellement » c’est-à-dire après en avoir exprimé clairement le souhait plutôt qu’officieusement comme c’est le cas jusqu’à présent ? En tous cas ceux qui se saisissent de ce sujet ont bien du temps à perdre.

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