Mésanges, abeilles… des espèces sentinelles qui deviennent de plus en plus hi-tech

Et si les animaux les plus sensibles aux dégradations de leur écosystème pouvaient nous prévenir en cas de pollution ? Et comment étudier ce que nous disent ces espèces sentinelles ?

Rédigé par Paul Malo, le 3 Jul 2021, à 15 h 14 min
Mésanges, abeilles… des espèces sentinelles qui deviennent de plus en plus hi-tech
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C’est une idée originale que celle du projet Econect : faire appel à des espèces sentinelles (ou sentinelles écologiques) pour mesurer la pollution autour de nous.

Faire appel aux espèces sentinelles

Dans une toute autre époque, les mineurs de fond emportaient avec eux des canaris et des pinsons pour donner l’alerte en cas d’émanation de monoxyde de carbone. Sans pour autant mettre en danger la vie des animaux, des chercheurs toulousains ont eu l’idée de compter sur des espèces sentinelles pour dresser en quelque sorte un état des lieux de la pollution des sols, de l’air comme de l’eau.
Nom de code de ce projet porté en commun par trois start-ups et six laboratoires de recherche : Econect.

Mais qu’est-ce qu’une espèce sentinelle ? Dans la nature comme sur la planète Pandora du film Avatar de James Cameron, toutes les espèces sont connectées au sein de l’écosystème grâce auquel et au sein duquel nous vivons.
Mais certaines espèces sont plus sensibles que d’autres aux changements dans cet écosystème. Si ces espèces qui sont des bio-indicateurs se portent mal, c’est que leur environnement aussi.

Ces espèces dites sentinelles nous préviennent et nous aident donc à détecter la pollution.

Trois espèces connectées sur douze sites

Ainsi, les chercheurs ont prévu d’implanter trois espèces différentes sur douze sites différents et pendant deux ans : des abeilles, des mésanges ainsi que des escargots aquatiques, des limnées (ou des algues d’eau douce).

 

espèces sentinelles

‘L’utilisation de bio-indicateurs est une approche pertinente, notamment pour appréhender les effets non létaux des contaminants chimiques, souvent présents à faibles concentrations mais sous forme de mélanges complexes pouvant inclure plusieurs dizaines (voire centaines) de polluants’ © MakroBetz

Lire aussi : Le hérisson, un formidable indice de la dégradation de la biodiversité

Dans les ruches connectées, des compteurs d’abeilles permettront de renseigner en temps réel une baisse du nombre d’insectes, signe de pollution.
Les fleurs connectées de la start-up BeeGuard permettront aussi de jauger leur santé et leurs habitudes.

Les limnées seront quant à elles placées dans une sorte d’écosystème aquatique connecté, de seulement quelques litres, flottant à la surface du milieu aquatique dont on souhaite étudier l’état.

Quant aux mésanges, elles seront baguées et dotées de mangeoires connectées en mesure tant d’identifier les oiseaux que de juger de leurs interactions et de leur façon de survivre durant l’hiver.
« La mesure de survie hivernale permettra d’étudier la dynamique des populations locales et de mieux comprendre le lien entre effets de la contamination chimique à faible dose, comportement, cognition et déclin des populations de passereaux en hiver », expliquent les initiateurs du projet.

Créer un système d’alerte en temps réel

Une fois toutes ces espèces placées sous surveillance connectée sur les différents sites, toutes les informations connectées seront centralisées dans une sorte de « Big data environnemental », un observatoire environnemental automatisé, associé à de l’intelligence artificielle.
Ainsi, avec les algorithmes appropriés, ce sont des alertes pollution quasi instantanées, a minima bien plus réactives que d’ordinaire, qui pourront être émises.

En effet, le but ultime de ce projet Econect est de prouver la viabilité du développement d’un système d’alerte en temps réel des pollutions, en fonction de la réponse au stress des organismes vivants. Et ainsi de gagner du temps en termes de réaction face à de nouvelles pollution de notre environnement.

Pour en savoir plus, rendez-vous ici

Illustration bannière : La ruche connectée apportera des informations sur l’état de santé des abeilles – © PETRUK VIKTOR
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