Environnement : quel héritage nous laisse Jacques Chirac ?

Quel héritage nous laisse Jacque Chirac ? Qu’a fait notre président en faveur de l’environnement ? Consoglobe dresse un état des lieux au lendemain de son décès.

Rédigé par Audrey Lallement, le 27 Sep 2019, à 11 h 40 min
Environnement : quel héritage nous laisse Jacques Chirac ?
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Jacques Chirac, président de la République française de 1995 à 2007, homme du terroir, proche du peuple, est décédé le 26 septembre 2019. Entre la Charte de l’environnement et les essais nucléaires dans le Pacifique, son bilan écologique est très contrasté. Souvenirs.

Le président qui a vu naître la Charte de l’environnement

Alors que les hommages se multiplient dans la presse et les réseaux sociaux, l’heure est au bilan. Que nous a laissé feu le Président Jacques Chirac en héritage, d’un point de vue environnemental ? Que faut-il retenir de cet homme qui a été plusieurs fois ministre (ministre délégué aux Relations avec le Parlement de 1971 à 1972, ministre de l’Agriculture et du Développement de 1972 à 1974, ministre de l’Intérieur en 1974, Premier ministre de 1986 à 1988) et a dirigé la France pendant presque 12 années ?

Jacques Chirac

Jacques Chirac a fait rentrer l’écologie dans la Constitution © Oxana Photography / Shutterstock

En septembre 2002, à l’occasion du 4e sommet de la Terre devant l’ONU à Johannesburg, il tente de mobiliser les dirigeants du monde à ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et prononce une phrase restée dans les annales : « Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. Et nous ne pourrons pas dire que nous ne le savions pas. Prenons garde que le 21ème siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un crime de l’humanité contre la vie »… Un beau discours qui n’a pas été suivi de mesures concrètes en faveur de l’écologie. Toujours terriblement d’actualité !

Quels sont les droits et les devoirs de chacun à l’égard de l’environnement ? La réponse se trouve dans la Charte de l’environnement, projet que Jacques Chirac a vu naître et dont le texte de loi a été adopté le 28 février 2005. Lors de son deuxième mandat, le président a affirmé les principes fondamentaux de cette Charte en mars 2002 à Avranches : le principe de l’intégration, le principe de précaution, le principe de responsabilité écologique, le principe de prévention, le principe d’information et de participation.

Écolo auto-proclamé

Lors qu’il est maire de Paris pendant 18 ans de 1977 à 1995, Jacques Chirac se fait l’avocat du tout-voiture, et lance les célèbres motocrottes pour plus de propreté dans la capitale. Il souhaite également pouvoir se baigner dans la Seine dès 1990 mais en vain : « Au dernier recensement, plus de 25 poissons différents trouvaient des conditions de vie adéquates dans la Seine. Voilà pourquoi j’affirme qu’on peut rendre un fleuve propre, et j’ai d’ailleurs indiqué que dans trois ans, j’irai me baigner dans la Seine devant témoins pour prouver que la Seine est devenue un fleuve propre ».

Coqueluche du Salon de l’Agriculture, il sera le ministre d’une agriculture productiviste et se pose en fervent défenseur des OGM, déjà décriés à l’époque.

Jacques Chirac a annoncé l’arrêt et le reprise des essais nucléaires

Bien que l’environnement lui ai tenu à coeur, Jacques Chirac a, a contrario, soutenu les essais nucléaires dans le Pacifique. Alors qu’il avait annoncé leur arrêt définitif le 29 janvier 1996, il est revenu sur sa décision plusieurs années après, en juin 1995. « Objectif : compléter les données scientifiques et techniques pour passer définitivement à la simulation » expliquent nos confrères de Sciences et Avenir.

Tollé général, à la date anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki.

Dans une allocution à la télé, en réponse aux voies qui s’indignaient, il reconnaissait : « Je n’ai pas été insensible à ces mouvements d’opinion. Ils témoignent de l’attachement croissant des habitants de la Terre à la sécurité collective et à la sauvegarde de l’environnement. Et ces préoccupations sont aussi les miennes ». Et neuf ans plus tard, il expliquait : « Face aux inquiétudes du présent et aux incertitudes du futur, la dissuasion nucléaire demeure la garantie fondamentale de notre sécurité ».

Il n’en reste qu’il était un amoureux de l’Outre-Mer ; en témoigne le musée du quai Branly consacré aux civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques et qui porte son nom. En hommage à son fondateur, le musée sera gratuit pendant une dizaine de jours.

Illustration bannière : jacques Chirac en 2004 – © 360b / Shutterstock

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