Une entreprise française fabrique du bioéthanol à l’aide de bactéries

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 14 May 2014, à 10 h 46 min
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Un carburant à base de bactéries déinocoques

Jusqu’à présent, aucun procédé ne parvenait à exploiter de façon économiquement compétitive la biomasse dite lignocellulosique.

picto-etoile-paragrapheDeinove, une petite entreprise montpelliéraine développe depuis 2009 un procédé unique au monde pour produire du bioéthanol.

deinococus-roseElle utilise des bactéries, les déinocoques, qui se nourrissent de déchets organiques tels que des résidus agricoles, des copeaux de bois et même une partie du contenu de nos poubelles ! Ces bactéries apparues il y a plus de 3 milliards d’années présentent des propriétés génétiques et métaboliques rares qui les rendent capables de fabriquer des molécules de bioéthanol en exploitant les composants de ces matières premières très diverses : cellulose, glucose, amidon, xylan, xylose, arabinoxylan, etc.

Les déinocoques sont des « super bactéries », d’une résistance extrême, capables de survivre dans n’importe quelle condition (sécheresse, froide, famine, oxydation, acidité, toxicité, etc.) et même de se réparer toutes seules.

Voyez cette vidéo sur le déinocoque : il est plus que surprenant !

Des résultats prometteurs

Emmanuel Petiot, Directeur Général de Deinove n’est pas peu fier des résultats : « Avec un titre à 9 %, nous sommes bien au-delà des objectifs que nous nous étions fixés au lancement du programme Deinol. Nous sommes ravis d’avoir obtenu des résultats qui pourraient imposer un nouveau standard de production sur un marché mondial aussi important que celui des biocarburants de 2ème génération.» Il ajoute : « Les industriels du monde entier sont séduits par notre solution et, au vu des discussions engagées avec plusieurs d’entre eux, nous pensons être prochainement en mesure d’annoncer des partenariats dans plusieurs domaines de la chimie du végétal. »

Deinove démontre ainsi qu’il est tout à fait envisageable de développer des carburants propres sans épuiser les ressources et à un coût moindre. Ce procédé bactérien devrait offrir aux industriels des coûts de production très nettement réduits, encourageant de cette manière le développement d’une filière qui peine. L’entreprise a perçu une aide de l’Etat de 6 millions d’euros en début d’année pour soutenir ce projet. Elle espère bien pouvoir lancer son procédé à l’échelle industrielle d’ici 2015.

conclusions-consoglobeLa solution développée par cette petite entreprise française ouvre ainsi la voie à une alternative à la fois renouvelable, responsable et rentable aux carburants fossiles.

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Bravo à cette société et à ses chercheurs. Ainsi notre pays sera moins dépendant des pays « producteurs de pétrole ».

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