Vent debout contre les élevages de pieuvres, une véritable aberration en Europe

Les pratiques d’élevage industriel des pieuvres ne permettent pas à ces animaux d’exprimer leurs comportements naturels les plus essentiels, alerte le rapport réalisé par l’association CIWF.

Rédigé par Paul Malo, le 11 Oct 2021, à 10 h 05 min
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Alors que les projets d’élevage de pieuvres se multiplient, l’association CIWF souligne à quel point un tel élevage est aussi cruel que contre-nature.

La pieuvre commune, la principale espèce élevée en Europe

C’est un fait : on mange de plus en plus de pieuvres, et cet hausse de la demande a entraîné une diminution des populations sauvages. Ainsi, en Europe, 130.000 tonnes de poulpes sauvages sont consommées chaque année, dont plus de 60.000 tonnes par an en Italie et 7.000 tonnes en France. C’est pourquoi l’on assiste au développement d’élevages industriels de cet animal pourtant solitaire.
À l’occasion de la Journée mondiale du poulpe, l’association CIWF a publié un rapport soulignant la cruauté d’un tel projet d’élevage intensif des pieuvres.

« La pieuvre commune, Octopus vulgaris, est la principale espèce élevée en Europe ; des chercheurs, principalement en Espagne, ont travaillé au développement de cages dans l’océan et de bassins sur terre, explique l’association. En dehors de l’Europe, des projets d’élevages voient le jour au Japon et au Mexique ».
Or, de telles pratiques d’élevage industriel « ne permettent pas aux animaux d’exprimer leurs comportements naturels les plus essentiels et entraînent de nombreuses souffrances aiguës, quelle que soit l’espèce ».

élevages de pieuvres en Europe

La locomotion rapide des pieuvres confinées dans des espaces réduits les rend prônes aux blessures en se cognant contre les parois du bassin ou des cages © Vladimir Wrangel

Lire aussi : Des scientifiques tirent la sonnette d’alarme contre l’élevage de poulpes

Aucune loi pour protéger le bien-être des pieuvres en élevage

Connues pour être intelligentes et curieuses, solitaires par nature, leur élevage peut engendrer « un fort mal-être qui génère un risque d’agressivité et de territorialisme pouvant entraîner des cas de cannibalisme ».
De plus, les pieuvres n’ayant pas de squelette interne ou externe pour les protéger, et leur peau étant très fragile, « leur locomotion rapide à propulsion implique qu’elles puissent se blesser facilement en se cognant contre les parois du bassin ou des cages », insiste l’association.

Par ailleurs, si des méthodes d’abattage sont aujourd’hui à l’étude, aucune n’a été scientifiquement approuvée comme n’impliquant aucune forme de cruauté.

Même s’il n’existe actuellement aucune loi pour protéger le bien-être des pieuvres en élevage, l’élevage de pieuvres n’est toutefois pas compatible avec les orientations stratégiques de l’Union européenne en termes d’aquaculture durable, insiste CIWF.
En effet, « ces orientations encouragent la réduction de la dépendance de l’aquaculture vis-à-vis des farines et des huiles de poisson produites à partir de poissons sauvages ».

Et comme le rappelait Reporterre : « Produit haut de gamme consommé par des populations loin de mourir de faim, la pieuvre ne répond pas à un besoin de sécurité alimentaire. Alors, à quoi bon ajouter de la souffrance évitable par dessus un océan de souffrance ? »
C’est pourquoi CIWF appelle le secteur de l’aquaculture à renoncer au développement de l’élevage de pieuvres afin d’éviter tant la souffrance animale que des dommages à l’environnement.

Illustration bannière : Les pieuvres ne sontpas des animaux d’élevage ! – © man2000k
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