Et si on changeait de vie et on créait un écolieu ?

Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir changer de vie ; et si la vie en écolieu était la solution ? On fait le tour de la question.

Rédigé par Pauline Petit, le 4 Jun 2021, à 15 h 53 min
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Écolieu, éco-hameau, écovillage, écoquartier… Autant de lieux de vie alternatifs où se crée une nouvelle forme d’habitat, mais plus largement, un autre mode de vie. Que sont ces lieux, et comment y vit-on ?

Écolieu : tout savoir avant de sauter le pas

Il n’y a pas de définition « officielle » d’un écolieu, mais on pourrait le définir ainsi : un endroit où plusieurs personnes, ou plusieurs foyers, choisissent d’habiter et de travailler ensemble en partageant un certain nombre d’engagements écologiques ou sociaux.

Écoquartier des villes ou écovillage des champs ?

L’organisation d’un écolieu peut se faire au sein d’une même maison (« éco-colocation » par exemple) ou d’un ensemble de maisons. Ville ou campagne, on peut y trouver différents types d’organisation. En milieu rural, on trouvera plutôt des éco-hameaux ou des écovillages, et en milieu urbain, il s’agira plutôt d’écoquartiers ou d’immeubles partagés.

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Changer de vie ©Alena Ozerova

Avec la crise du Covid, de plus en plus de Français souhaitent changer d’environnement et le modèle « famille-travail-maison individuelle » est remis en question. Après le confinement, on aspire aussi à plus de collectif, plus de liens sociaux et à une vie plus écologique. Autant d’aspirations que l’on peut trouver dans une vie en écolieu.

C’est quoi la vie en écolieu ou en écovillage ?

Que l’on partage ou non le même toit, une certaine dose de collectif est nécessaire : jardins partagés, espaces communs (buanderie, salle de fêtes, chambres d’amis…), projets collectifs et travail partagé. Car si l’écolieu est un lieu de vie, il est aussi souvent un espace de travail et d’échanges. On y trouve donc souvent des espaces dédiés au travail : open spaces collectifs, ateliers de bricolage partagés, cuisines collectives…
On rejoint alors le concept de tiers lieu, « un espace physique pour faire ensemble » d’après le Ministère de la Cohésion des Territoires(1), et qui n’est ni la maison ni le lieu de travail.

Car un écolieu vise également à accueillir les personnes « du dehors », n’appartenant pas à la communauté d’habitants : à travers des lieux de travail partagé justement, mais aussi des lieux d’accueil pour les visiteurs de passage (gîtes, restaurants…) ou l’organisation d’événements visant à accueillir le public.

Les écolieux entre utopies et confrontation au terrain

La vie en écolieu est souvent menée par une perspective écologique et la quête de l’autonomie. On retrouve presque partout une volonté d’autonomie alimentaire avec la création de potagers, voire des projets d’autosuffisance complète à la campagne (élevage, transformation…) L’autonomie se fait également au niveau de l’habitat en lui-même avec une volonté partagée de créer un habitat écologique, parfois avec un volet autoconstruction et autonomie énergétique.

Cette volonté d’autonomie se traduit également par une remise en question de ses besoins financiers. Le plus souvent, les habitants d’écolieux choisissent de travailler moins, ou plus du tout, pour mettre son temps à profit au service du collectif. Il s’agit aussi de se centrer sur l’essentiel, qui diffère selon chacun : sa famille, ses projets artistiques, la vie dans la nature, le développement personnel…

Des aspirations profondes qui se confrontent parfois à la vie au quotidien : le collectif est parfois difficile à gérer, surtout chez des personnes habituées au confort et à l’individualisme. Tous les fondateurs d’écolieux évoqueront ce fameux PFH (le « putain de facteur humain » !) comme la principale difficulté, mais aussi la principale source de satisfactions d’un collectif !

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Pourquoi pas un écolieu au bord de la mer ? © Freedom_wanted

Lire aussi : Ce projet fascinant d’habitat partagé en montagne vient d’être primé

Comment faire pour intégrer un écolieu ?

Il convient d’abord de commencer à changer sa vie au quotidien : adopter un mode de vie plus écologique et plus basé sur le collectif. Adhérer à une association, monter des projets de jardin partagé ou d’éco-événements… sont autant de petits pas qui peuvent changer la vie. On peut également aller visiter des écolieux, l’idéal étant d’y passer quelques jours. On trouve des listes d’écolieux sur le site de Toits Alternatifs et sur la carte collaborative presdecheznous.fr . Le réseau Wwoofing est également une mine d’habitats alternatifs à la campagne. Un chantier participatif est également l’occasion de se lancer sur la construction écologique : on retrouve de nombreuses petites annonces sur le site Twiza.

Puis il convient de sauter le pas ! On rejoint un écolieu déjà existant à force de rencontres, de partages ou au premier coup de coeur, ou on crée soi-même son écolieu.

Les ressources pour se lancer

Il existe des groupes (réels ou virtuels) visant à créer des collectifs d’habitants pour monter des écolieux. Renseignez-vous auprès des associations d’habitat participatif de votre région, des groupes Facebook (le groupe « écovillages, écohameau, écoquartier, éco-colocation » réunit plus de 64.000 membres), parlez-en autour de vous…

Et « plus qu’à » trouver le lieu et les financements adéquats ! Hameau abandonné, vieille bâtisse à rénover, écoquartier neuf à construire, village de tiny houses… On touche là au coeur du projet, et les possibilités sont infinies.

Pour vous inspirer, vous pouvez loucher sur le réseau des Colibris, et notamment leur récent Tour de France des écolieux, ou le site de Passerelle éco qui présente des alternatives et diffuse des petites annonces. Bon changement de vie !

coup de coeur

écolieuVivre autrement – écovillages, communautés et cohabitats, de Diane Leafe Christian

Vivre autrement se base sur l’expérience de dizaines de pionniers-fondateurs pour proposer des outils concrets qui vous aideront à concevoir, organiser et poursuivre votre audacieux projet, en évitant les erreurs et les pièges pouvant mettre votre rêve en péril.

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Illustration bannière : Un écovillage de cabanes – © Sergey Zaykov
Références :
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