Tout le monde semble faire plus attention à consommer « durable », « responsable », à avoir un comportement plus respectueux de la planète. Tout le monde deviendrait ce « nouveau consommateur », plus soucieux de valeurs, qui choisit et maîtrise sa consommation. Tout le monde ? Et bien pas vraiment
L’écorésistant extrémiste
L’écorésistant est un consommateur qui trouve que la consommation responsable et les nouveaux comportements de consommation ne sont pas vertueux, ne vont pas assez loin. Pour lui ce qui contient le mot consommation est encore trop suspect. Consommer est pour lui un acte politique tout autant que moral.
Cet écorésistant extrémiste se trouve dans le rang des écologistes « durs » dont les éco-warriors anglo-saxons sont des figures emblématiques. En France, on le trouve chez les partisans de la décroissance, de la sobriété volontaire et dans le noyau central des militants écolo. Pour eux, il ne faut pas réformer la consommation, il faut l’éliminer au maximum.
Dans le discours de l’éco-résistant ultra écolo, on voit bien qu’il a conscience de faire partie d’une minorité agissante par opposition à une masse de consommateurs passive qui « passe sa vie dans les hypermarchés ».
Consommer moins et surtout, consommer mieux
C’est parmi les consommateurs écolo-extrêmistes (et les « intellos ») qu’on va trouver la conviction qu’il faut consommer moins, mais surtout consommer mieux ; par exemple en recyclant les matériaux renouvelables (comme le verre, l’aluminium, …) ou bien les ressources naturelles en voie d’extinction.
Pour lui, la voiture électrique n’est pas un progrès car elle reste une voiture à acheter : la réaction de Denis Beaupin, responsable écologie de la Mairie de Paris, à l‘apparition de l’auto-partage de voiture électrique à Paris en octobre 11 est presque caricaturale. Alors que la majorité applaudit, lui trouve que la Blue car, la voiture électrique parisienne, n’est pas un progrès car elle « n’incite pas les gens à prendre les transports en commun ».
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L’écorésistant agnostique
C’est un peu le Saint Thomas des consommateurs : il doute et se pose beaucoup de questions. Les produits responsables et les nouveaux comportements ne le convainquent pas.
Ses principales interrogations sont autant de frein au changement : le manque de crédibilité de la promesse environnementale chez certains produits, favorisé par le Greenwashing. La perte de confiance que provoque le greenwashing nuit à l’ensemble du secteur et trouble les néophytes.
« Les lampes fluo-compactes sont certes intéressantes en terme de consommation d’énergie à l’usage mais pas autant qu’on voudrait nous le faire croire ce qui nuit inutilement à leur image ! L’écologie, je suis 100 % pour à condition qu’elle soit fondées sur des faits scientifiques et pas sur du « pipeautage » commercial dont on est constamment inondé dans nos sociétés de consommation. » Steve, commentaire sur un article sur les ampoules sur consoGlobe (D’autres commentaires de ce type dans cet article, pris parmi d’autres)
- la confusion de différentes sources d’information, accentuée par la prolifération des blogs ou sites plus ou moins improvisés qui ne font que recopier l’information, y compris les idées reçues.
- les doutes sur la justification d’un prix plus élevé, renforcées par la réalité prix de l’alimentaire bio ou du textile bio…
- le manque de clarté du marché, concrétisé par la prolifération des vrais et des pseudos labels à destination du consommateur. Notre annuaire des labels recense plus de 70 labels utilisés sur le marché français !
« C’est vrai que c’est troublant cette guéguerre des labels : je ne suis pas sur que la lutte contre la déforestation y gagne … » Marco
Toutes ces questions sont au centre du débat sur la consommation verte
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La suite : Le plus paradoxal des rétifs au changement