Éco-école : le développement durable, ça s’apprend

Au terme de la COP21, 195 États ont adopté un accord mondial sur le climat. En parallèle de ce grand évènement diplomatique, des acteurs de la société civile agissent eux aussi en faveur de l’environnement, à un niveau plus local. C’est le cas de nombreux établissements scolaires qui sensibilisent les plus jeunes, et bénéficient de différents labels, dont celui-ci d’éco-école.

Rédigé par Elise Racque, le 16 Dec 2015, à 13 h 00 min
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« Des mésanges sont nées au Collège Guy Mollet », s’exclame avec fierté Grégory Deleplanque, professeur de Sciences et Vie de la Terre. Ici, on installe des nichoirs dans la cour, les bacs de recyclages longent les couloirs, et le cuisinier contrôle la consommation d’eau en faisant des statistiques informatiques. Il y a même une mare.

Et pour cause. Le collège Guy Mollet de Lomme (59) cumule tous les labels en matière d’éducation au développement durable : le label européen Éco-école ; le label E3D (Établissement en démarche de développement durable) de l’académie lilloise, et plus récemment le label Agenda 21 du programme départemental d’actions de développement durable pour le XXIe siècle.

Que sont vraiment ces labels et qu’est-ce qu’une éco-école ?

Chaque label correspond à un niveau géographique et administratif.

  • Le label Éco-école est un label international. Actuellement, environ 45.000 écoles, collèges et lycées ont obtenu la labellisation. Pour cela, l’établissement doit traiter pendant l’année de la demande l’un des six thèmes mis en avant par le label : l’alimentation, la biodiversité, les déchets, l’eau, l’énergie et les solidarités. Pour que le programme éco-école soit relativement homogène selon les pays, il est coordonné au niveau international par la FEE (Foundation for Environmental Education), ainsi que le réseau Eco-Schools qui propose des outils pédagogiques à destination des enseignants.             Le Label Eco-école met particulièrement en avant la coopération des établissements avec les collectivités territoriales. Ce point est même une condition préalable à l’obtention du label. En effet, un éco-établissement est par exemple amené à modifier ses infrastructures afin qu’elles soient plus écoresponsables. La contribution de la collectivité gérant l’école, le collège ou le lycée, est alors indispensable.

 

  • Le label E3D est un label national délivré par chaque académie française. Il a été mis en place par le Ministère de l’éducation le 29 août 2013. Il encourage lui aussi l’éducation au développement durable, et la mise en place de partenariats avec les collectivités locales. Le label ne donne droit à aucune subvention, et les établissements profitent donc des animations gratuites mises en places par les villes, les départements ou les régions. Certains redonnent même leurs déchets aux collectivités pour produire le biogaz utilisé dans les transports en commun par exemple.

 

  • Chaque établissement scolaire peut participer à un Agenda 21  : communal pour une école, départemental pour un collège, régional pour un lycée. Un Agenda 21 est un programme d’actions environnementales pour le XXIe siècle. Cela fait écho à l’Agenda 21 mondial adopté au Sommet de la Terre Rio de Janeiro en 1998, qui avait encouragé la création d’agendas locaux.

Être en éco-école : des enseignants engagés

Concrètement, comment cela se passe-t-il au quotidien pour les élèves des établissements labellisés en éco-école ? Des éco-délégués sont élus ou se portent volontaires. Ils créent des affiches pour apprendre les bons gestes aux autres élèves, et nettoient la cour de récréation par exemple. Ils sont aussi responsables d’un éco-code, que tout l’établissement doit respecter.

Mais ce qui soutient tous ces projets, c’est aussi un « engagement de tout le personnel, assez rare dans les collèges », souligne une professeure de français du collège Guy Mollet. En effet, chacun de ces labels insiste sur le fait que les projets doivent être collectifs, portés par l’ensemble du personnel. « Celle qui coordonne tout, c’est la secrétaire. Le prof de SVT aborde la biodiversité. La prof de latin a lancé un potager avec des plantes du Moyen-Âge. Et si je lance une collecte alimentaire costumée, je sais que la principale va me demander le thème pour choisir un costume en raccord ! »

Par ailleurs ces démarches ne touchent pas que les élèves : « Les jeunes prennent des habitudes et en parlent à leurs parents », ajoute-t-elle.

Le changement passe par l’éducation

Dans ces éco-écoles, on part du concret pour éduquer la génération qui vient à l’éco-responsabilité, pendant que la génération aux commandes tente de trouver des réponses politiques aux changements climatiques.

Lors d’une journée consacrée à l’éducation au développement durable la Directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a mis en avant l’importance de ces actions locales proches des plus jeunes. Elle a déclaré que le « changement passe par l’éducation, car l’éducation apporte à la fois des compétences et des valeurs dont les jeunes ont besoin pour réussir la révolution énergétique et climatique ».

Photo de bannière : Éco-école © Pressmaster – Shutterstock
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Journaliste en formation, j’ai le sentiment de vivre une période charnière où l’information sur les modes de vie alternatifs et l’environnement prend...

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