Des scientifiques créent une abeille plus résistante, mais il y a un risque

Une nouvelle espèce d’abeille plus résistance au Varroa destructor a été développée par des chercheurs américains. Cette mutation n’est toutefois pas sans risque, alerte l’Inrae.

Rédigé par Audrey Lallement, le 18 Apr 2022, à 10 h 14 min
Des scientifiques créent une abeille plus résistante, mais il y a un risque
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Des scientifiques américains sont parvenus à concevoir une nouvelle espèce d’abeille. Celle-ci est plus résistante au froid et à son principal ennemi, le Varroa destructor. Néanmoins, la sélection des abeilles n’est pas sans conséquences génétiques.

Le Varroa destructor est l’ennemi des abeilles

Les abeilles sont un maillon essentiel de la biodiversité, car elles permettent la pollinisation des cultures et des arbres fruitiers. C’est pourquoi leur nombre comme leur état de santé font l’objet de toutes les attentions. Si les abeilles doivent faire face aux insecticides qui augmentent leur taux de mortalité, elles ont aussi un ennemi naturel : le Varroa destructor.

Aussi appelé « pou des abeilles », le Varroa destructor est un acarien qui tue les abeilles en se fixant sur elles pour s’en nourrir. Non seulement il peut les tuer, mais il est aussi vecteur de virus et est capable de détruire une ruche entière. Le Varroa destructor est la plus grande menace pour les colonies d’abeilles domestiques et les produits chimiques qui sont utilisés par les apiculteurs ne parviennent pas à l’éliminer.

une ruche

Le Varroa destructor est une grande menace pour les ruches tout entière – © iStock.

Des abeilles plus résistantes

Pour protéger les abeilles domestiques du Varroa destructor, des chercheurs des universités de Louisiane et d’Exeter, et le Service de recherche agricole du Département américain de l’agriculture ont lancé un programme de reproduction sur vingt ans. Celui-ci a permis aux scientifiques de développer une nouvelle abeille mellifère, capable de résister au pou des abeilles. La survie des colonies de cette nouvelle espèce aurait été multipliée par deux.

Pour développer cette nouvelle espèce d’abeille, les chercheurs ont procédé à une sélection des individus. En plus de résister à son ennemi naturel, cette nouvelle espèce serait aussi plus résistante au froid. Alors que le taux de survie à l’hiver des abeilles atteint 26 % en moyenne, celui des nouvelles grimperait à 60 %.

Un risque de consanguinité

Cette amélioration génétique permettant d’accroître la rusticité ne présenterait pas que des avantages. Dans un article publié le 8 avril 2022, l’Inrae explique que la sélection des abeilles qui consiste à inséminer artificiellement les reines avec un seul mâle réduit la diversité génétique au sein de la ruche, puisque les ouvrières ont toutes le même père.

La méthode de reproduction décrite par l’Inrae permet d’obtenir des colonies très homogènes, mais augmente « le niveau de consanguinité des reines au cours des générations successives de sélection ». Après avoir réalisé des simulations, les scientifiques ont fini par conclure que « la pratique d’insémination à un mâle envisagée par certains apiculteurs-sélectionneurs pour améliorer leurs souches sur certains caractères difficiles à sélectionner comme la résistance au parasite Varroa destructor n’est en fait pas une voie à privilégier, puisqu’elle ne permet pas un progrès plus rapide et fait courir un risque génétique fort à leurs populations d’abeille en réduisant fortement leur diversité génétique et leurs capacités d’adaptation sur le long terme ».

Illustration bannière : la nouvelle espèce d’abeilles est capable de résister aux parasites – © iStock.
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour,
    C’est quand qu’on va comprendre qu’à jouer à l’apprenti sorcier on court en même temps à la destruction de notre espèce…
    C’est pas demain : les cours de la bourse veillent….
    Bonne journée.

  2. Comment cela vous avouez que le Varroa destructor est la pire menace pour les abeilles? et pas les insecticides? Avez vous abusé des oeufs de Paques?

    Rappelons que les principaux responsables de l’apparition du Varroa en Europe… sont certains apiculteurs peu scrupuleux

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