Des peaux de poisson pour traiter les brûlures

Fini, les bandages à la pommade: un hôpital brésilien renoue le lien avec la nature et teste une peau de poisson en tant que remède. Et ça fonctionne !

Rédigé par Anton Kunin, le 7 Mar 2017, à 10 h 40 min
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Et si ce qu’on qualifie habituellement d’un retour aux sources serait en réalité une méthode de soins moderne et technologique ? C’est ce qui est en train de se passer à Fortaleza, au Brésil, où, pour soigner les brûlures, une équipe de médecins-chercheurs teste la peau de tilapia, un poisson très répandu aux quatre coins du globe.

Le tilapia, un poisson extrêmement riche en collagène

Selon le docteur Edmar Maciel, le spécialiste des brûlures en charge de cet essai clinique, cité par Statnews, la peau de ce poisson est riche en protéines de collagène de type 1 et 3 : ce sont précisément ces substances qui assurent la cicatrisation. La peau de tilapia en contient même plus que la peau humaine ou d’autres peaux animales. De plus, c’est une peau bien plus résistante que la peau humaine, tout en possédant des qualités hydratantes.

Chez les patients atteints de brûlures légères au deuxième degré, un seul bandage en peau de tilapia suffit, tandis que chez les patients présentant des brûlures plus importantes, il doit être changé plusieurs fois au cours du séjour à l’hôpital, qui peut prendre jusqu’à trois semaines. Dans tous les cas, la durée du traitement est considérablement réduite et le recours aux antidouleurs est moins important.

Le tilapia pour soigner des brûlures : vers une production à l’échelle industrielle ?

Les spécimens de peaux de tilapia utilisés dans le cadre de cette étude ont parcouru un long chemin avant de pouvoir être utilisés sur des patients. Ils ont d’abord été préparés au sein de l’Université fédérale de Céara à l’aide d’agents stérilisants, puis ont été envoyés à Sao Paolo pour être irradiés afin de tuer les virus, avant d’être emballés et réfrigérés. Dans cet état, les peaux peuvent se conserver pendant un maximum de deux ans.

Parallèlement aux peaux de tilapia, des chercheurs brésiliens sont également en train d’étudier les peaux de cochon et de grenouille. Si les essais cliniques continuent à présenter des résultats positifs, l’équipe espère qu’une entreprise prendra en charge le traitement de ces peaux à une échelle industrielle, en vue de leur vente aux hôpitaux.

Illustration bannière © Capture d’écran Youtube

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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