Dépassements d'honoraires : les patients continuent de surpayer leurs consultations

Des disparités géographiques marquées et une augmentation constante des dépassements interrogent sur l’équité du système de santé français

Dépassements d’honoraires : attention aux gynécologues et dermatologues

Les dépassements d’honoraires continuent de plomber le système de soins français, rendant l’accès aux médecins spécialistes plus compliqué. Dans une nouvelle étude publiée le 22 février 2024 intitulée « Dépassements d’honoraires : Stop à la médecine spécialisée à deux vitesses », l’UFC Que Choisir met en lumière l’ampleur des dépassements pratiqués par certaines spécialités et dans certains départements.

L’analyse des tarifs pratiqués par huit spécialités médicales montre des écarts considérables d’un département à l’autre, avec des dépassements pouvant atteindre 2,5 fois le tarif de base. Par exemple, les honoraires moyens d’un anesthésiste varient du simple au double selon les départements, avec un dépassement moyen de 29,20 euros dans le département le plus cher), reflétant une inégalité d’accès qui ne se limite pas aux zones rurales mais touche également les grandes agglomérations et les départements littoraux. Chez les dermatologues, le dépassement moyen est encore plus important : 40,30 euros dans le département le plus cher. Mais les champions des dépassements d’honoraires sont les gynécologues, avec 50,50 euros de dépassement dans le département le plus cher.Dépassements d’honoraires

Honoraires de médecins : une tendance à la hausse préoccupante

La part des spécialistes pratiquant des dépassements d’honoraires s’est envolée en cinq ans, selon l’UFC-Que Choisir. Cette évolution, qui concerne toutes les spécialités étudiées, risque de s’accentuer avec le vieillissement de la population médicale et l’arrivée de nouveaux praticiens moins enclins à respecter le tarif conventionné. La situation est aggravée par la répartition géographique patients-médecins clairement défavorable aux patients : ces derniers tendent à résider soit dans un « désert géographique » (peu de médecins), soit dans un « désert financier » (médecins relativement plus nombreux, mais aux tarifs très élevés), et donc à être pris au piège d’une manière ou d’une autre.

Face à cette situation, l’UFC-Que Choisir appelle à des mesures concrètes pour freiner l’envolée des dépassements d’honoraires et garantir un accès équitable aux soins pour tous les Français. L’association propose notamment de limiter l’accès au secteur 2 à honoraires libres et de favoriser l’adhésion au dispositif OPTAM, qui vise à modérer les dépassements.