Corse : L214 demande la fermeture de l’abattoir de Porto-Vecchio

Une nouvelle vidéo choc dévoilée par l’association met en lumière les souffrances évitables infligées aux animaux dans le plus ancien abattoir de l’île.

Rédigé par , le 2 Aug 2025, à 11 h 00 min
Corse : L214 demande la fermeture de l’abattoir de Porto-Vecchio
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L214 vient de publier une enquête sur les conditions d’abattage des animaux au sein de l’abattoir public de Porto-Vecchio en Corse.

Une viande vendue partout en Corse

Des infractions graves, des méthodes de mise à mort des animaux qui enfreignent la réglementation, des services vétérinaires qui les approuvent… Encore une fois, le constat dressé par L214 sur les souffrances animales et les infractions au sein de l’abattoir de Porto-Vecchio, en Corse, sont parlantes. L’association a demandé la fermeture immédiate de l’abattoir et saisi la justice d’une plainte le 30 juillet dernier pour sévices graves et mauvais traitements. Suite à cette plainte déposée auprès du procureur de la République du tribunal judiciaire d’Ajaccio. Le procureur a ouvert une enquête préliminaire, et la gendarmerie de Porto-Vecchio est en charge de cette enquête.

Construit en 1984, l’abattoir de Porto-Vecchio est le plus ancien de l’île. Près de 6000 animaux provenant d’élevages corses y sont abattus chaque année. La viande qui en provient est vendue partout en Corse : en supermarchés, en vente directe chez les éleveurs comme dans des boucheries. Pourtant, en abattage conventionnel, des vaches et des veaux sont suspendus et saignés encore conscients après des étourdissements ratés. En abattage rituel, notamment pour la viande halal, des veaux et vaches sont égorgés sans maintien de leur tête. Ils sont suspendus ou relâchés du piège avant d’être inconscients. Mais les services vétérinaires de la préfecture de Corse-du-Sud ne font pas appliquer la réglementation, laissant perdurer ces souffrances évitables.

Les services de l’État complice

Dans la nouvelle vidéo diffusée par l’association, la vétérinaire de la préfecture dit explicitement au responsable de l’abattage  « Là on n’est pas du tout conforme aux exigences réglementaires », avant de poursuivre : « On va faire comme ça car je comprends qu’il y a une commande qu’il faut respecter, mais c’est pas conforme à la réglementation »…. L’absence d’immobilisation appropriée des bovins et des ovins lors de l’abattage sans étourdissement est pourtant identifiée par la vétérinaire de la préfecture… Pour Bérénice Riaux, chargée des enquêtes chez L214, « qui peut protéger les animaux des dérives des abattoirs lorsque les services censés faire respecter la réglementation sont complices des infractions ? Ils choisissent de privilégier le business au respect de la réglementation. Il faut fermer cet abattoir, faire condamner ces pratiques cruelles et réaliser un audit de tous les abattoirs en France. »

Selon l’association, « les installations, les équipements et les modes opératoires ne répondant pas aux exigences réglementaires en matière de protection des animaux au moment de leur mise à mort. » Les défaillances majeures observées décuplent la souffrance des animaux. L214 a déjà publié sept enquêtes en abattoir depuis un an. « À chaque fois, les images montrent sans appel des dysfonctionnements entraînant des souffrances supplémentaires pour les animaux. » C’est pourquoi l’association demande à Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, un audit généralisé des abattoirs et la publication des rapports de contrôle de cet audit.

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