COP30 à Belém : tout savoir sur le sommet mondial pour le climat
Du 6 au 21 novembre 2025, la ville amazonienne de Belém accueillera la COP30, un rendez-vous déterminant pour la diplomatie climatique mondiale. Dix ans après l’Accord de Paris, la conférence de Belém doit mesurer l’écart entre promesses et réalité, dans un contexte géopolitique tendu et face à une planète qui franchit le seuil symbolique de +1,5 °C.

La COP30, ou 30ᵉ Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), se déroulera à Belém, au Brésil, du 6 au 21 novembre 2025. Cet événement international rassemblera 197 pays et l’Union européenne autour d’un objectif commun : réaffirmer l’ambition climatique mondiale, dix ans après l’adoption de l’Accord de Paris. La conférence de Belém s’annonce comme une étape charnière dans la lutte contre le réchauffement planétaire.
COP30 à Belém : un rendez-vous symbolique pour l’Amazonie et la planète
Située au coeur de l’Amazonie, la ville de Belém a été choisie pour incarner l’un des enjeux majeurs de cette COP30 : la protection des forêts tropicales, véritables poumons du climat mondial. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva souhaite placer la préservation des écosystèmes forestiers au centre des discussions. Il promeut notamment la création d’un nouveau fonds international, le “Tropical Forever Forest Facilities” (TFFF), dédié à la lutte contre la déforestation. Selon Clément Helary, chargé de campagne forêts à Greenpeace, cité par Toute l’Europe, ce fonds viserait à « réunir 125 milliards de dollars, placés ensuite sur les marchés financiers », dont les bénéfices seraient reversés aux pays abritant des forêts tropicales en Amazonie, dans le bassin du Congo ou en Asie du Sud-Est. Le Brésil a déjà promis 1 milliard de dollars, rejoint par la Chine et les Émirats arabes unis. Ce mécanisme, encore à l’état de projet, illustre la volonté de Lula de transformer l’Amazonie en un levier diplomatique autant qu’écologique.
Dans un contexte de crise climatique aggravée et de tensions internationales, cette initiative pourrait redonner souffle au multilatéralisme climatique. Mais accueillir la conférence de Belém représente aussi un défi logistique. Face au manque d’infrastructures, le gouvernement brésilien prévoit d’affréter des bateaux de croisière pour loger certaines délégations. Plusieurs pays africains et insulaires, confrontés à la flambée des prix sur place, ont annoncé qu’ils réduiraient la taille de leurs délégations, menaçant de restreindre la diversité des voix entendues sur place. Malgré ces contraintes, le Brésil a maintenu son engagement à organiser la COP30 sur son sol, symbole de son rôle croissant dans la gouvernance climatique.
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Chefs d’État, institutions et société civile : la planète se réunit à Belém
La COP30 rassemblera les 197 pays membres de la CNUCC, aux côtés de l’Union européenne et de nombreuses organisations internationales. Les 6 et 7 novembre, un sommet de haut niveau réunira plusieurs dirigeants, parmi lesquels Emmanuel Macron, Friedrich Merz (Allemagne) et Keir Starmer (Royaume-Uni). D’autres, comme les chefs d’État de Colombie ou d’Afrique du Sud, hésitent encore à se rendre sur place. L’absence des États-Unis de Donald Trump, déjà remarquée lors de la conférence sur l’océan à Nice, suscite de nombreuses réactions diplomatiques. L’Union européenne sera représentée par une large délégation issue de la Commission, du Parlement européen et du Conseil, aux côtés du Comité économique et social européen et de la Banque européenne d’investissement. Le commissaire au climat, Wopke Hoekstra, dirigera les négociations européennes.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré le 5 novembre, dans des propos rapportés par Toute l’Europe : « À la COP30 de cette semaine, nous soulignerons notre ferme attachement à l’Accord de Paris. La transition mondiale vers une économie propre est en cours et irréversible ». Autour des délégations officielles, la société civile sera également présente : ONG, syndicats, chercheurs, élus locaux et entreprises participeront à des journées thématiques consacrées à l’énergie, à la biodiversité ou encore à la justice climatique. Ce dialogue entre acteurs publics et privés reste un marqueur essentiel des COP, où se jouent à la fois des décisions diplomatiques et des mobilisations citoyennes.
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Les grands enjeux de la COP30 : entre réalisme et urgence climatique
Dix ans après la COP21 de Paris, le constat est sans appel. La planète vient de connaître son année la plus chaude, 2024, avec un réchauffement moyen dépassant pour la première fois +1,5 °C. Ce seuil symbolique, censé ne jamais être franchi, met en lumière les limites des politiques actuelles. La conférence de Belém doit donc raviver une ambition collective mise à mal par la fragmentation géopolitique et le retour des nationalismes. Le Brésil, pays hôte, appelle à faire de cette édition une « COP de la vérité », centrée sur la mise en oeuvre concrète des engagements pris depuis Paris. En amont du sommet, la Chine a annoncé sa première cible absolue de réduction d’émissions, tandis que la France et plusieurs pays européens ont réaffirmé leur soutien à la transition énergétique mondiale.
Près d’une centaine d’États ont profité de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies pour mettre à jour leurs plans climatiques nationaux. Cependant, selon Marta Torres-Gunfaus, chercheuse à l’Iddri, citée par Toute l’Europe, il ne faut « pas s’attendre cette fois à des annonces fortes ou à de nouveaux accords sur de gros sujets ». L’objectif de la COP30 sera plutôt de préparer le bilan des engagements nationaux (CDN) à l’horizon 2035, en vue du dixième anniversaire de l’Accord de Paris qui sera célébré le 12 décembre 2025. Ces contributions déterminées au niveau national, revues tous les cinq ans, sont censées traduire l’effort individuel de chaque pays dans la réduction des émissions.
My message to leaders at the #COP30 Climate Conference :
We can choose to lead – or be led to ruin.
Choose speed, scale & solidarity.
Choose to make this the turning point.
Stand with science.
Stand for justice & future generations. pic.twitter.com/WRztSxIUlE
— António Guterres (@antonioguterres) November 6, 2025
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