L’impact du changement climatique au Bangladesh : reportage photo de Jules Toulet

Rédigé par Stephen Boucher, le 6 Jun 2015, à 11 h 55 min
L’impact du changement climatique au Bangladesh : reportage photo de Jules Toulet
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Au milieu du plus grand Delta du monde, celui du Gange, longé par le fleuve Pasur, Chalna, le principal village de la région voit ses digues emportées, ses sentiers inondés, et les cyclones se multiplier. Pour les habitants du Bangladesh, lutter contre la nature est un combat perdu d’avance. Ici le revenu moyen n’excède pas 1 dollar par jour. Posséder un toit en tôles est un luxe que peu peuvent s’offrir. Et qui est de plus en plus souvent balayé par les vents violents. Le Bangladesh subit localement le dérèglement climatique global.

Le reportage exceptionnel que consoGlobe vous présente, réalisé par Jules Toulet en août 2013 au Bangladesh dans la région de Dacope Upazila, offre un témoignage frappant du changement climatique, rendant tangible les effets locaux d’un dérèglement mondial. Cette région du delta est l’une des plus exposées du Bangladesh. Elle subit de plein fouet la montée des eaux, des moussons particulièrement fortes, l’effondrement des berges et des digues, l’inondation des terres, la salinisation des sols mais également la multiplication des cyclones.

Jules-Toulet-Bangladesh-1 Effets du changement climatique au Bangladesh : le sol n’absorbe plus les excédents d’eau © Jules Toulet

D’ici 2100, le GIEC, le groupe scientifique des experts du climat des Nations Unies, prévoyait dans son rapport de 2007 une augmentation du niveau moyen des mers de 18 à 59 cm. L’estimation a été revue à la hausse dans le rapport de 2013 : jusqu’à 98 cm. Or le Bangladesh est le pays le plus directement affecté par le changement climatique, selon plusieurs rapports[Source]German Watch, Climate Risk index[/Source]. Situé au confluent des fleuves du Gange, du Brahmapoutre et Meghna, alimenté par quelque 57 rivières transfrontalières venant d’Inde et du Myanmar, le pays n’a aucun contrôle sur les quantités d’eau qui sont déversées sur son territoire. Sans compter un taux de pauvreté très élevé : plus de 50 %.

Les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont rendu début fin 2013 leur 5ème rapport sur le changement climatique. Le lien entre l’activité humaine et l’augmentation des températures moyennes sur le globe est à présent indiscutable. Au Bangladesh, les plaines et les rizières sont en proie à de violentes averses que le sol ne parvient plus à absorber. Situées à l’opposé de la rivière, protégées par la digue, ces immenses étendues permettent de nourrir la région, de produire du riz destiné à l’exportation.

Jules Toulet est né en 1988 à Beauvais. Il étudie d’abord l’architecture d’intérieur à Saint-Luc à Bruxelles, puis se prend de passion pour la photographie en 2008 lors d’un séjour en Inde et au Népal. De retour chez lui, il approfondit ses connaissances dans le domaine de la photographie argentique noir et blanc à l’académie des beaux-arts d’Ixelles. Il entreprend son premier reportage en Espagne sur la situation des immigrés ouest-africains en 2010.

Il s’engage ensuite dans un cursus en photographie à l’école Agnès Varda. Il co-fonde dans le même temps les projets « Clichés 2 Quartiers » en 2011 puis « Contre-clichés » en 2012, ateliers qui visent à sensibiliser les enfants à la photographie.

Il travaille aujourd’hui dans un laboratoire photo à Bruxelles, tout en continuant à s’investir dans son travail personnel axé sur le documentaire.

Son travail peut être vu sur son site : http://julestoulet.com

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Stephen Boucher est anciennement directeur de programme à la Fondation européenne pour le Climat (European Climate Foundation), où il était responsable des...

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