Une bouteille en plastique recyclé des océans

Rédigé par Jean-Marie, le 19 Nov 2012, à 16 h 06 min
Une bouteille en plastique recyclé des océans
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Les océans sont gangrénés par les milliards de particules de plastique que l’activité humaine y déverse. A tel point qu’on a appelé l’immense agrégat de plastiques de l’Océan Pacifique, un « continent« , un « vortex » gigantesque plus grand que la France. Ecover, le spécialiste des détergents écologiques, en rachetant l’inventeur d’une bouteille fabriquée avec le plastique recyclé des océans, ouvre la voie à une nouvelle filière d’emballage écologique

Les océans sont un gisement de plastique

On le sait,  les océans agonisent sous les déchets et l’idée de récupérer les millions de tonnes de plastique qui y flottent devait bien émerger un jour. C’est chose faite en Californie où une entreprise, Method, a eu la bonne idée de ramasser les débris plastiques sur les plages pour les recycler et en faire des bouteilles. Method est donc la première société qui  à San Francisco a lancé la première bouteille dont l’emballage est fabriqué à partir de plastique ramassé sur les plages : « Ocean plastic ».

L’entreprise belge de produits d’entretien écologiques est l’un des tout premiers utilisateurs de cette bouteille conçue aux Etats-Unis. Et pour cause, elle a racheté Method  avec l’intention d’utiliser cette nouvelle filière, certes encore très modeste à l’échelle du problème, mais qui y apporte une réponse originale. Pour la première fois, cette initiative donne un peu d’espor à ceux qui se demandent comment freiner l’invasion des déchets plastiques partout dans les océans.

« En tant que petite entreprise de produits de nettoyage, nous savons que nous ne pouvons pas nettoyer tous les océans du monde. Mais nous pouvons renforcer la prise de conscience et utiliser notre business pour démontrer des manières ingénieuses d’utiliser et de réutiliser les plastiques qui sont déjà présents sur la planète. Nous pensons que la meilleure manière de le faire est de prouver que des solutions existent, même à petite échelle » explique l’un des promoteurs de la démarche.

Comment le plastique est-il récupéré et recyclé ?

Method récupère le plastique grâce au volontariat de ses salariés et avec l’aide de 2 associations, Sustainable Coastlines Hawaii et Kokua Hawai’i Foundation. Ils ramassent le plastiques sur les côtes de Hawaï  et en retour, une fraction des ventes de l’Ocean Plastic leur sera reversée. Le but est de pérenniser la collecte de plastique échoué.

Les déchets plastiques sont ensuite mélangés à d’autres plastiques de seconde main par le fabricant de plastiques recyclés Envision Plastics, pour en tirer le polyéthylène qui sert à emballer les savons. Ocean Plastic est vendu à 4,99 dollars dans la chaîne de magasins biologiques Wholefood Markets.

De son coté  Ecover commercialise son nouveau produit de lavage «deux en un» (vaisselle et mains) d’Ecover avec cette bouteille originale.  Ecover compte donc parmi  les tout premiers utilisateurs de ces «premières bouteilles au monde faites avec du plastique des océans».

ecover produits entretien

Le plus : le flacon « deux en un » fait office de savon et de produit vaisselle, et est enrichi aux sels minéraux marins !

Ce n’était pas la première fois qu’Ecover s’essayait au plastique végétal :

La société Ecover, en 2011 avait mis sur le marché une bouteille fabriquée avec du plastique végétal, un polyéthylène conçu à partir d’éthanol de canne à sucre. Ce bioplastique est fabriqué par la marque Brasken à partir de canne à sucre cultivée au Brésil, une culture n’est en concurrence ni avec des cultures vivrières ni avec la forêt amazonienne.  Cette bouteille permet une réduction de l’empreinte carbone, passant de 95 à 28 grammes de CO2 émis pour une bouteille d’un demi-litre

Le passage au plastique végétal ne se limite pas aux produits d’entretien écologiques mais s’étend progressivement à toute la filière Emballage sous l’impulsion de grands groupes agro-alimentaires comme Danone, (Volvic vendue dans des bouteilles contenant 20 % d’éthanol de canne à sucre),  ou encore avec Coca-Cola avec sa Plant Bottle et Pepsi, qui mettent sur le marché des bouteilles contenant des proportions variables de matières végétales. Avec ces bouteilles en plastique végétale, ce sont les 1sous-produits divers de l’agriculture (écorces de pin, enveloppes de graines, peaux d’oranges, de pommes de terre, etc…) qui trouvent de nouveaux débouchés

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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

24 commentaires Donnez votre avis
  1. bonjour je suis fabriquant de cosmétique biologique et n’avons pas d’autre solution pour le moment que d’utiliser du plastique, ou puis-je trouver le fabricant des ces plastiques qui a défaut de solutionner complètement le problème permet au moins de lutter contre la pollution des océans.

  2. Merci pour ces infos claires sur le plastique et ce que nous pouvons faire.

  3. Merci pour ces infos claires sur le plastique et ce que nous pouvons faire.

  4. Excellent!! Enfin une très bonne nouvelle. Dommage qu’il faille que se soit toujours des petites entreprises qui montre l’exemple. Le principal est que le résultat soit là. Magnifique!!! continué comme celà!!

  5. A Lisbeth et d’autres qui se posent la question sur les îles de plastiques.
    En fait cet article ne mentionne que l’île située au large de Hawaï.
    Il faut savoir qu’au total c’est aujourd’hui 8 grandes îles de plastiques qui sont répertoriées dans les océans (je ne parle là que des plus grandes), si on les accumulaient en une seule sa surface serait au moins équivalente à celle de l’Afrique. c’est ce qu’on appelle communément le 7ème continent!… Une véritable catastrophe mais qui ne date pas d’hier, même si on en parle beaucoup depuis quelques temps, le premier phénomène de ce type était déjà décrit dans les années 70 au milieu de la mer des Sargasses (en atlantique). C’est dès l’apparition du plastique que les problèmes de ce type ont commencés, seulement voilà qu’on à bien fait en sorte pendant 40 ans de regarder ailleurs. Aujourd’hui on mesure le résultat de cette politique de l’autruche. Merci à la chimie qui fait de belles pubs à la télé pour montrer son utilité…

  6. Enfin une bonne nouvelle !
    Alors que cela fait déjà des années que je propose que l’on utilise cette nouvelle « ressource » que sont les millions de tonnes de plastiques qui se balladent dans nos océans, je considère cette initiative comme une véritable avancée dans la lutte contre les macros-déchets.
    Exemple qui sera suivi par de nombreuses entreprises je l’espère.

    Pour autant cela n’exclue pas le fait qu’il faut entièrement revoir la conception de nos emballages pour limiter le plastique…

    Simtof, président de l’association Simohé.
    http://pagesperso-orange.fr/simtof

  7. Voici une merveilleuse nouvelle. Chacun a son échelle peut apporter la pierre à cet édifice. Par exemple pour ma part, circulant beaucoup par nécessite, je m’arrête régulièrement sur des zones de stationnement sur le bord de routes « de campagne » Je ramasse aux alentours les déchets de toutes sortes (dont les plastiques : bouteilles, emballages…)laissés par des personnes indélicates. J’ai ain si collecté parfois près de 400 litres de déchets divers que je mets dans des containers poubelle prévus à cet effet. C’est un faible moyen (pour moi) de servir l’humanité. Suivez-mon exemple et ne jetez plus rien dans la nature. Elle vous remerciera. Christiane

  8. Quelle bonne idée, vite, vite pendant qu’il en est encore temps

  9. le plus simple est de revenir à la bonne bouteille en verre « consignée » et 95 % du problême sera résolu car pour récupérer
    quelques centimes d’Euros les gens feront des efforts comme nous le faisions auparavant (c’était notre « argent de poche »)…… une bonne idée entre autres !!!!

  10. Bonjour,
    je trouve que fabriquer des contenants pour des produits d’entretien tout en dépolluant les océans est une très bonne démarche, à encourager.
    La vraie démarche écolo étant bien sûr de commencer par réduire notre consommation de plastiques… par exemple, pourquoi utilise-t-on encore des bouteilles plastique pour boire ?
    Je me pose une question : les flacons fabriqués à partir de l’ocean plastic sont-elles recyclables à nouveau ? Et en quel pourcentage ?

  11. enfin une petite entreprise s’attaque au 6 ieme continent et quand les grands trusts vont-ils aider et financer une grande campagne de nettoyage.
    que leurs milliards servent a une cause noble pour une fois
    cordialement

  12. ahhh enfin une bonne nouvelle doublée d’une bonne idée… bravo et merci pour cet encouragement… depuis que je sais ex: que les tortues meurent en mangeant les plastiques en croyant que ce sont des méduses… merci et très bonne continuation à votre site….

  13. Sans changement dans nos modes de consommation, le serpent finit toujours par se mordre la queue.Réduction de la consommation, modification de celle ci, approche plus physiologiques de nos besoins (au lieu d’une approche émotionnelle)et nous aurons beaucoup moins besoin de produits emballés dans du plastique, fut-il marin.L’eau chaude, ça marche pour dégraisser, l’argile lave les cheveux et les dents, et pas besoin de plastique…

  14. Que sont devenus les millions sinon centaines de milliers de bateaux coulés lors des deux guerres mondiales ?
    Personne n’a jamais parlé des innombrables plages de rêves polluées lors de ces tueries mondiales…
    Même pas les vacanciers congès payés qui se sont rués sur les côtes Françaises dès les années 1950 …et se sont tués en masse sur les routes pour en profiter!
    Aucun bouquin écolo ou autres pour faire du fric sur ce thème!
    Vous ne trouvez pas cela étonnant?
    Tout est relatif, même les excès!
    GRINDESEL

    • mais si, quelqu’un en parle ; abonnez-vous à la newsletter de Robin des bois ; c’est une association écolo ;ils parlent non seulement de pollution marine mais aussi terrestre par les armes et munitions des 2 guerres

  15. J’ai entendu dire que suivant les courants, le plastique se retrouve concentre à un endroit de l’océan et forme une immense île, cela représente donc une réserve de plastique à récupérer et à recycler, mais c’est peut être plus facile à dire qu’à faire

    • Oui Madame, l’article le dit une île plus grande que la France, c’est plutôt terrible non ???? Et à la fois assez incroyable. Je souhaite longue vie à cette Société qui serait bien avisée de supprimer de la surface de la mer, ce problème énorme pour la faune marine et pour nous aussi d’ailleurs.

  16. @Eveline : on trouve les produits Ecover dans toutes les boutiques bio. On y trouve leur « plant bottles », leur lessive, etc. Sachant quand même que bien que tout le processus de production et la biodégradabilité de leurs produits soient exemplaires, Ecover utilise de l’huile de palme et des dérivés de palme dans ses produits (tout comme leurs concurrents).
    Le vinaigre, le bicarbonate de soude et les savons noirs Marius Fabre, Solibio ou Etamine du Lys sont donc de bon compléments pour faire le ménage à partir de produits réellement écologiques.

    @Astrid : Ecover prétend que les cannes à sucre qu’ils utilisent sont cultivées près des zones côtières et dans des zones déjà plantées (donc non liées à la déforestation ou à l’expulsion de populations) mais c’est à vérifier. Je suis aussi hyper sceptique sur l’utilisation de végétaux pour fabriquer des bouteilles si cela requiert d’utiliser aussi la partie comestible de la plante et non des déchets verts, surtout si cela provient de pays du Sud… on voit ce que ça donne avec les « biocarburants », sans parler des plantations de soja pour nourrir le bétail européen.

    On a besoin de faire de bouteilles en plastique pour les produits d’entretien ou autre, mais clairement, comme Walili le dit, on peut commencer par réduire drastiquement notre conso de plastique (sacs plastiques, sachets individuels, bouteilles d’eau et canettes, gels douches liquides au lieu de savons, suremballages, etc. tout cela pourrait être drastiquement réduit)

  17. Bonjour,
    J’ai été très intéressée par votre article sur le plastique des océans. Deux questions : où et quand pourra-t-on trouver les produits en question en France ? Pourquoi la télévision française n’a-t-elle pas encore abordé cette question ? (à moins que je n’aie zappé ces programmes).Merci d’avance de votre réponse.nCordialement.nnE.L

  18. Lorsque vous dite dans cet article :  » Ce bioplastique est fabriqué par la marque Brasken à partir de canne à sucre cultivée au Brésil, une culture qui n’est en concurrence ni avec des cultures vivrières ni avec la forêt amazonienne » c’est entièrement faux !
    Qui plus est, les paysans, à qui l’ont a volé les terres, sont obligés de travailler, pour un salaire très bas, dans la canne à sucre afin de nourrir leurs familles. Ces sociétés emplois des mineurs en toute illégalité …

  19. Bonne initiative ! Par contre, cela pose le problème de la consommation actuelle de déchets plastiques… et si chacun adoptait une gourde en inox durable, on limiterait d’autant la pollution des océans. L’inox est bien meilleur pour la santé que le plastique ou l’aluminium et c’est très rapidement moins cher aussi que de consommer de l’eau en bouteilles, ce qui n’est pas négligeable actuellement !

  20. je suis tres heureux de savoir que meme a Hawai,le probleme est pris en compte,mais le gaspillage genere par les zones cotieres pauvres est alarmant!

  21. récupérer le plastique dans les océans, très bonne idée. Fabriquer de nouveau d’autres bouteilles en plastique l’idée me paraît moins bonne : c’est déjà malsain de boire l’eau contenue dans les bouteilles en plastique, mais en faire d’autres avec du plastique complètement pollué par les contenants ; il vaudra mieux boire l’eau du robinet qui finalement n’est pas plus dangereuse et qu’il n’y ait plus d’objets en plastique rejetés dans la mer – C’est peut-être utopique –

    • Jean-Marie

      Aina, vous avez tout à fait raison, mais ici il s’agit, non pas d’eau à boire, mais de produit d’entretien… et donc, moins sensibles et de toutes façons déjà emballés dans du plastique

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