À priori, le concept d’agriculture est assez simple : tirer parti de la terre pour que celle-ci nous apporte de quoi manger. Mais aujourd’hui, les formes d’agriculture se multiplient : biodynamique, biologique, raisonnée, intégrée… De quoi déstabiliser le consommateur. Faisons le point avec consoGlobe.com
En crise perpétuelle depuis quelques décennies, nos modes de production agricoles sont souvent mis en cause à la fois dans leurs rapports à l’environnement et à la justice sociale.
Les différentes formes d’agriculture
Différentes formes d’agriculture font à présent parlées d’elles : des modèles plus durables et plus éthiques pour faire face aux inégalités alimentaires et à la nécessité de nourrir une population mondiale grandissante ?
Agriculture biologique : un mode de production reconnu
L’agriculture biologique est sans doute l’un des modes de production agricole les plus connus du consommateur puisqu’il est facilement reconnaissable par le logo AB.
Aujourd’hui, le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire définit l’agriculture biologique comme l’application de « pratiques culturales et d’élevage soucieuses du respect des équilibres naturels. Ainsi, elle (l’agriculture biologique, ndlr) exclut l’usage de produits chimiques de synthèse, des OGM et limite l’emploi d’intrants ».
L’agriculture biologique a plusieurs intérêts. Pour l’agriculteur et pour l’environnement, ce mode de production a pour avantage de préserver la qualité des sols, la biodiversité, l’air et la qualité de l’eau.
Côté consommateur, le logo AB permet d’assurer à l’acheteur un produit de qualité pour lequel les apports de produits phytosanitaires ont été limités, et les produits chimiques proscrits.
Pour pouvoir être labellisés, les agriculteurs et producteurs de viandes ou de produits transformés doivent se plier à une réglementation et un cahier des charges très stricts. Concernant l’élevage, les animaux doivent être élevés à l’air libre, et leur alimentation doit également être bio. Les animaux élevés de façon biologique ne reçoivent pas non plus d’hormones de croissance ou encore d’antibiotiques.
Les principes de l’agriculture biologique
- Une rotation des cultures pour une utilisation efficace des ressources du sol.
- Une limitation très stricte imposée à l’utilisation d’engrais de synthèse, d’antibiotiques ou autres intrants.
- Le refus des OGM (Organisme Génétiquement Modifié).
- L’utilisation de ressources de la ferme biologique (le fumier comme engrais par exemple).
- Un choix raisonné d’espèces animales et végétales correspondant aux conditions météorologiques locales, et résistantes aux maladies.
- Un élevage en plein air pour les animaux, et une alimentation biologique.
L’Agriculture Biologique se veut donc être une agriculture respectueuse de la terre, de l’environnement, des produits et des animaux afin d’offrir aux consommateurs une production de qualité, saine, et non transformée ou modifiée. La filière du bio est bien contrôlée.
Rappel :
Il est préférable de consommer les produits des producteurs locaux, qu’ils soient obtenus en agriculture bio ou non, plutôt que de consommer des produits bio venant de l’autre bout de la terre : l’impact écologique de ces derniers est très mauvais malgré un bon mode de production. Pour manger responsable, il est important de réduire au maximum le chemin parcouru par les aliments qui vont finir dans notre assiette.
L’agriculture raisonnée : un mix entre respect de l’environnement et rentabilité
L’agriculture raisonnée est à ne pas confondre avec l’agriculture biologique : il s’agit de deux conceptions différentes de l’agriculture, strictement définies par l’État.
Ainsi, le ministère de l’Agriculture définit l’agriculture raisonnée comme correspondant « à des démarches globales de gestion d’exploitation qui visent au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations ».
Concrètement, cela signifie que si les agriculteurs adeptes de l’agriculture raisonnée intègrent la protection de l’environnement et le respect du bien-être animal dans leurs techniques de production, ils ne s’interdisent pas par exemple l’utilisation de produits chimiques à certaines périodes critiques de l’année, afin d’assurer la rentabilité de leur production.
À côté de cela, l’apport d’intrants est contrôlé, et leur impact environnemental est étudié, pour être minimisé. Les exploitations agricoles raisonnées semblent en réalité être un mélange d’agriculture biologique et d’agriculture intensive, afin de proposer des produits sains, parfaitement intégrés dans leur environnement local, sans pour autant toucher à la productivité.
Les principes généraux de l’agriculture raisonnée
En 2002, un décret officiel émis par le Ministère de l’agriculture et de la pêche définissait l’agriculture raisonnée comme la mise en pratique d’un référentiel portant « sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux ».
Ce référentiel exige notamment :
- La mise en oeuvre d’un système d’enregistrement et de suivi des opérations effectuées et des produits utilisés pour les besoins des cultures et des animaux.
- La maîtrise des intrants agricoles ainsi que des effluents et des déchets produits par l’exploitation.
- L’usage justifié des moyens appropriés de protection des cultures et de la santé des animaux de l’exploitation.
- L’équilibre de la fertilisation des cultures.
- La mise en oeuvre de pratiques culturales permettant la préservation des sols et limitant les risques de pollutions.
- La participation à une gestion économe et équilibrée des ressources en eau.
- La prise en compte des besoins des animaux en matière d’alimentation et de bien-être.
- La contribution de l’exploitation à la protection des paysages et de la diversité biologique.
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