Biocarburants : l’enfer est pavé de bonnes intentions

Rédigé par Consoglobe, le 10 Nov 2011, à 16 h 03 min
Biocarburants : l’enfer est pavé de bonnes intentions
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Passer aux agrocarburants de deuxième génération

Puisque les biocarburants de première génération, et surtout celui produit à partir du maïs, présentent de graves inconvénients, certains suggèrent qu’il faut passer immédiatement aux carburants de seconde génération.

L’éthanol produit à partir de cellulose (déchets de bois, herbes, autres végétaux) émet de 82 % à 85 % de gaz à effet de serre de moins que l’essence. Plus rentable, plus écologique donc, la production de biocarburant à base de cellulose n’est pourtant pas tout à fait au point et ne devrait pas l’être avant une petite dizaine d’années.

C’est pourquoi certains sont favorables à une pause dans l’implantation d’unités de production d’éthanol de maïs ou de colza. Et expliquent qu’il sera difficile de ne pas exploiter des usines toutes neuves de première génération, même quand le biocarburant de cellulose sera au point. Rester « coincés » avec les filières de production de biocarburants pourrait être un piège… l’enfer des bonnes intentions initiales.

Les carburants de 2de génération vont exploser

Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), en 2013, la production de biocarburants devrait plus que tripler d’ici 2035. C’est la part des biocarburants de seconde génération, produits à partir de biomasse lignocellulosique comme les pailles ou le bois, qui va exploser, passant de 38 % à 60 %.

production-agrocarburants-2eme-generation-2035

 

Les bénéfices des agrocarburants de 2ème, 3ème et 4ème générations

Les biocarburants de 2ème génération

L’intérêt des biocarburants de 2ème génération est d’utiliser la plante entière en valorisant les différents constituants du végétal. A surface cultivée équivalente, la disponibilité en biocarburants augmente et les bilans seront améliorés y compris sur le plan environnemental.

A l’échelle mondiale, la molécule la plus produite et uniformément répartie est la cellulose, constituant numéro 1 des parois végétales. Pour la production des biocarburants de 2ème génération, le défi consiste à rendre la cellulose accessible à l’action d’enzymes qui dégradent la cellulose et la transforment en sucres simples.

Sur le plan économique, la réduction du coût des enzymes constitue le deuxième défi. Ainsi la filière Éthanol 2G utilise de nouvelles matières premières très diversifiées (plantes, bois, coproduits et résidus) par exemple :

  • Des plantes ligno-cellulosiques dřintérêt (sorgho, luzerne, miscanthus…)
  • Du bois et des résidus forestiers (plaquettes, rémanents, taillis à courte rotation (TCR),…)
  • Des coproduits de cultures agricoles et dřagro-industrie (paille de céréales, pulpes de betteraves…)
  • Des résidus verts urbains.

Les biocarburants d’avenir : les biocarburants de 3ème génération

biocarburants micro algues

Certaines espèces de micro algues sont très riches en huile et sont capables de se reproduire à grande vitesse tout en produisant tout en accumulant des sucres et des huiles. En termes de production de gaz à effet de serre, la culture des algues comme ressource d’énergie est intéressante car le bilan d’émission de CO2 à partir de la biomasse est égal à zéro. Elles absorbent le CO2 de l’atmosphère et peuvent donc s’appliquer à capturer les émissions de CO2 des installations industrielles.

Ces micro-algues offrent un rendement de 10 à 100 fois meilleur que la production de biocarburants de génération précédentes. Grâce à ce rendement élevé, les cultures de ces algues nécessiterait beaucoup moins d’espace. Reste à mettre au point une méthode permettant de les cultiver dans des conditions économiques acceptables.

La productivité par les algues (en litres biodiesel par hectare et an) est beaucoup plus élévée que celle du mais, du soja ou du colza (facteur 100 à 400, source : Kiplinger report, SolarBioFuels).

Les biocarburants « biologiques » de 3ème génération

Il faut aussi noter la recherche sur les biocarburants produits par des bactéries. Les bactéries de l’intestin des termites sont particulièrement intéressantes. Elles sont réputées pour leur capacité à digérer la lignine et la cellulose du bois, et pourraient contribuer à la fabrication de biocarburants nouvelle génération.

Les biocarburants de 4ème génération

Pas encore au point, ces biocarburants seraient produits à partir de micro-organismes génétiquement modifiés.

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Au sujet des biocarburants :

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54 commentaires Donnez votre avis
  1. Bonjour,
    Je suis très intéressé par le sujet mais n’y connaissant rien, j’aurai aimé avoir les sources qui ont permises d’écrire cet article afin d’avoir un oeil critique?
    Je vous remercie

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