L’Europe, une plaque tournante du commerce d’ailerons de requin

Le Fonds international pour la protection des animaux dénonce le rôle majeur et grandissant de l’Union européenne dans le commerce de produits à base d’ailerons de requins.

Rédigé par Paolo Garoscio, le 3 Mar 2022, à 9 h 45 min
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Le « shark finning, » la pêche aux ailerons de requins, est interdite depuis près de 10 ans en Europe, et pourtant le Vieux Continent continue de vendre ces ailerons partout dans le monde, et notamment en Asie. Un paradoxe que dénonce l’IFAX, le Fonds international pour la protection des animaux, dans un rapport rendu le 1er mars 2022.

La France : quatrième exportateur d’ailerons de requins

Malgré l’interdiction de la pêche aux ailerons de requins, l’Union européenne est un acteur majeur du commerce international de ces morceaux de poisson, très appréciés dans les pays asiatiques. L’IFAW dénonce le double discours de l’Union européenne dans son rapport rendu le 1er mars 2022  : 45 % des « produits liés aux nageoires de requin importés » par Hong Kong, Singapour ou encore Taïwan, souligne l’IFAW, proviennent de l’Union européenne.

Un commerce qui n’est pas caché, par ailleurs : afin d’analyser la provenance des produits à base d’ailes de requins, l’IFAW n’a eu qu’à étudier les registres des douanes. Et, surprise : la France fait partie des grands exportateurs. Elle arrive quatrième au classement des pays européens qui exportent le plus de ces produits, derrière l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas.

Les exportations européennes en hausse depuis des années

ailerons de requins

Ailerons de requins sur un marché chinois – © dangdumrong

Si l’IFAW publie ce rapport et demande un changement dans la réglementation, c’est que l’Union européenne pèse de plus en plus lourd sur ce marché : entre 2003 et 2020, 28 % des produits importés à base d’ailerons de requins ont eu pour origine l’UE, mais cette part est en augmentation constante. En 2020, l’UE représentait à elle seule 45 % des exportations vers Hong Kong, Singapour et Taïwan.

L’inquiétude pour les requins est grande : « plus de 50 % des espèces de requins sont menacées ou quasi menacées d’extinction, et les requins pélagiques (espèces de requins vivant en haute mer) ont vu leurs populations diminuer de plus de 70 % en seulement 50 ans », rappelle le Fonds international pour la protection des animaux. L’IFAW demande donc que l’UE, impose « des critères de durabilité pour le commerce de requins, » à défaut de l’interdire complètement et définitivement.

Illustration bannière : la pêche aux ailerons de requins est interdite depuis 10 ans mais l’Europe continue d’exporter – © Alessandro De Maddalena
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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.

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