Violences économiques : une femme sur quatre concernée en France

Difficulté d’accès à un compte bancaire, absence d’économies personnelles, dépendance financière au conjoint… : en France, une femme sur cinq est aujourd’hui concernée par des pratiques de domination économique exercée par son partenaire affectif.

Rédigé par , le 26 Nov 2025, à 11 h 05 min
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Les jeunes femmes apparaissent comme les premières victimes de ce phénomène, plus d’un tiers des 18-35 ans ayant déjà vécu une relation amoureuse marquée par des contraintes financières exercées sur elles.

30 % des femmes ne disposent pas d’une source de revenus autre que celle de leur conjoint

C’est un phénomène dont on parle encore peu, mais qui est pourtant présent dans la vie de nombreuses femmes. En cette Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, un sondage IFOP pour Crédit Mutuel Alliance Fédérale et la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) met en lumière les violences économiques au sein du couple. À en croire ce sondage, une femme sur cinq est concernée. Dans le détail, 21 % des femmes ne gèrent pas leurs finances personnelles, 28 % n’ont pas d’économies personnelles pour faire face à une urgence financière, et 30 % ne disposent pas d’une source de revenus autre que celle de leur conjoint. De plus, 28 % des femmes déclarent ne pas avoir l’usage d’un compte bancaire personnel. Ce dernier pourcentage s’inscrit d’ailleurs en hausse, puisqu’il était de 23 % en 2024.

Les violences économiques frappent plus durement les plus jeunes. En effet, 37 % des femmes âgées de 18 à 35 ans ayant déjà été en couple déclarent avoir subi des violences économiques. Autrement dit, au sein de cette génération, plus d’une jeune femme sur trois est confrontée, tôt dans son parcours affectif, à des pratiques de contrôle ou de privation financière. Cette réalité contribue à normaliser des comportements toxiques qui s’inscrivent dans une continuité de violences conjugales, où le conjoint devient à la fois partenaire intime et gestionnaire autoritaire des ressources. Dès lors, les violences économiques apparaissent non seulement comme un symptôme, mais aussi comme un moteur de l’enfermement.

Les violences économiques, un frein majeur à l’autonomie face au conjoint

Les violences économiques impactent directement la capacité des femmes à subvenir à leurs besoins essentiels, et donc à envisager une sortie de la relation de domination. Ainsi, 57 % des femmes victimes de violences économiques déclarent avoir rencontré des difficultés pour couvrir leurs besoins de base. Plus dramatique encore, ces violences peuvent engendrer des situations de précarité : 15 % se sont retrouvées en situation de surendettement ou en interdit bancaire (9 %).

Au-delà de ces difficultés immédiates, les violences économiques compromettent aussi la capacité à se projeter hors du couple violent, car l’absence de ressources propres rend toute séparation matériellement risquée. L’édition 2024 du même sondage nous apprenait que 40 % des femmes estiment qu’elles ne pourraient pas payer seules un loyer si elles quittaient le foyer conjugal, tandis que 44 % déclaraient qu’elles ne pourraient pas partir sans aide financière extérieure. Ainsi, les violences économiques fonctionnent comme un verrou matériel, et même lorsque la volonté de partir existe, le risque de précarité agit comme un puissant facteur de dissuasion.

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