Hausse du prix de l’eau potable : ce que dénonce l’UFC-Que Choisir

La facture d’eau potable grimpe partout en France. Alors que les consommateurs s’inquiètent, l’UFC-Que Choisir pointe des responsabilités claires et réclame une refonte du financement de la dépollution, afin de mettre fin à un système considéré comme injuste et inflationniste.

Rédigé par , le 19 Nov 2025, à 10 h 35 min
Hausse du prix de l’eau potable : ce que dénonce l’UFC-Que Choisir
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Depuis le 18 novembre 2025, l’alerte lancée par l’UFC-Que Choisir sur l’augmentation du prix de l’eau potable secoue le débat public. Le sujet, d’autant plus pressant que la pollution progresse et que les infrastructures vieillissent, met en lumière un modèle fragilisé, dont les coûts explosent. Alors que l’association parle d’une hausse rapide et durable, elle propose de nouvelles solutions fiscales pour soulager les ménages.

Une eau potable plus chère, plombée par la pollution et l’énergie

Le prix de l’eau potable augmente à un rythme inédit, et l’UFC-Que Choisir tire la sonnette d’alarme, car la pollution renforce cette trajectoire. L’association observe une hausse de +16 % du prix du mètre cube d’eau sur les trente derniers mois, un niveau particulièrement élevé pour un service essentiel. Cette inflation s’explique notamment par le coût du traitement de l’eau, désormais dopé par la prolifération des pesticides et des nitrates. L’UFC-Que Choisir rappelle que « pour rendre cette eau potable, les traitements sont toujours plus complexes et plus coûteux ». Plus d’un milliard d’euros par an est ainsi consacré à la dépollution des pesticides et des nitrates.

Le poids de l’énergie, indispensable aux stations de traitement, accentue encore cette spirale. À Paris, Eau de Paris indique que le tarif 2025 atteint 4,0913 €/m³ TTC, contre 4,0021 €/m³ en 2024, soit une hausse de 2,2 %, largement attribuée à l’augmentation du prix de l’électricité. Dans plusieurs départements, la facture grimpe encore plus vite, et TF1 Info rapporte qu’elle pourrait bondir de 74 % d’ici 2031 dans certaines zones comme la Vienne.

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Conformité en recul et ressource menacée : un cocktail explosif pour le prix de l’eau potable

Au-delà du prix, la qualité de l’eau potable se dégrade, même si elle reste majoritairement conforme. Selon l’UFC-Que Choisir, « une très large majorité des consommateurs reçoit une eau du robinet conforme », mais l’association précise que cette conformité a « un prix », en soulignant que rivières et nappes phréatiques sont fortement touchées. L’ONG révèle par ailleurs qu’en 2025, seuls 85 % des réseaux sont pleinement conformes, soit 10 points de moins qu’en 2021, un recul préoccupant. Le phénomène découle en grande partie des pollutions agricoles. Le dernier rapport du SGPE indique qu’un tiers des nappes affiche des teneurs élevées en nitrates, tandis qu’un cours d’eau sur deux présente un risque toxique majeur. Ces atteintes se répercutent sur le prix de l’eau potable, car chaque dépassement impose des traitements supplémentaires, donc plus coûteux.

Même la disponibilité de la ressource joue désormais un rôle clé. Le SGPE estime qu’en France, 15 % de l’eau renouvelable est prélevée chaque année, mais que seulement 2,5 % est réellement consommée. Pourtant, cette ressource pourrait reculer de 25 à 50 millions de m³ par an d’ici 2050, conséquence directe du changement climatique. Cette pénurie progressive impose aux collectivités des investissements massifs : interconnexions de réseaux, sécurisation des captages, renforcement des usines de traitement.

L’UFC-Que Choisir réclame l’application stricte du principe pollueur-payeur

Face à la hausse continue du prix de l’eau potable, l’UFC-Que Choisir avance des solutions concrètes. Sa principale revendication porte sur le renforcement du principe pollueur-payeur, qu’elle juge largement théorique en France. Aujourd’hui, les coûts de dépollution liés aux pesticides, estimés à plus d’un milliard d’euros annuels, sont répercutés quasi intégralement sur les factures des ménages. L’association estime que cette situation revient à faire payer les citoyens pour une pollution dont ils ne sont pas responsables. Elle demande donc un relèvement significatif de la taxe sur les pesticides agricoles, afin de réorienter le financement vers les acteurs réellement à l’origine des contaminations.

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