Vêtements : les marques devront plus participer aux coûts de collecte et tri
La filière du tri et recyclage des vêtements usagés est en crise mais le gouvernement a opté pour un petit coup de pouce.

Depuis le 15 août 2025, un arrêté ministériel officialise la revalorisation des contributions financières des marques de mode pour soutenir la filière française de collecte et de tri des textiles usagés. Une décision attendue, alors que le secteur traverse une crise profonde.
Vêtements usagés : une contribution revalorisée pour soulager une filière en difficulté
L’arrêté publié au Journal officiel le 15 août fixe à 223 € par tonne la contribution des marques de textile pour 2025, contre 156 € auparavant. Cette mesure représente un apport de 49 millions d’euros supplémentaires pour la filière. Dès 2026, ce montant sera porté à 228 € par tonne, soit 57 millions d’euros injectés dans le système, selon Les Echos. Cette hausse, financée via l’éco-organisme Refashion, s’inscrit dans le cadre de la responsabilité élargie des producteurs (REP) imposée aux industriels de l’habillement.
La décision intervient dans un contexte critique. Depuis 2024, les structures de collecte et de tri – comme l’entreprise d’insertion Le Relais – alertent sur l’effondrement économique de leur modèle.
En cause :
- Explosion des volumes collectés, liée à l’essor de la fast fashion et aux dons massifs.
- Saturation des centres de tri, incapables d’écouler tous les textiles.
- Chute des débouchés internationaux, notamment vers l’Afrique où plusieurs pays ont restreint les importations de seconde main.
- Baisse de la valeur des matières recyclées, qui ne compense plus les coûts croissants de la collecte.
Face à cette situation, Le Relais a même suspendu temporairement sa collecte en France en juillet 2025 et organisé des actions spectaculaires, comme le déversement de vêtements devant des enseignes, pour alerter les pouvoirs publics.
Un effort financier de plus pour les marques de prêt-à-porter
Selon la revue spécialisée Déchets Infos, l’augmentation décidée en août 2025 par le gouvernement représente +15 millions d’euros par rapport à 2024, soit environ +10 % des contributions totales collectées. Rapporté au produit, cela correspond à une hausse d’environ 0,5 centime par pièce textile, en plus des 4 centimes déjà versés en moyenne en 2024. Un montant jugé supportable pour les industriels, mais vital pour la survie de la filière.
Si cette revalorisation constitue une bouffée d’oxygène, elle ne règle pas les problèmes structurels. Le gouvernement a promis une réforme de la REP textile à compter du 1er janvier 2026. L’objectif : rendre le modèle économiquement viable, améliorer les débouchés du recyclage, et favoriser l’écoconception pour réduire en amont la masse de vêtements jetés.
Les associations de réemploi et de recyclage appellent à une stratégie de long terme, rappelant que la France produit près de 700 000 tonnes de textiles chaque année, dont seule une partie est effectivement réutilisée ou recyclée.
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