Nitrates : alerte sur les points de captage d’eau

Rédigé par Consoglobe, le 20 May 2013, à 12 h 12 min
Nitrates : alerte sur les points de captage d’eau
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Les cours d’eau français ne sont pas en bon état. Les pesticides et les nitrates polluent les sols agricoles. Pour le consommateur, il est difficile de trouver des légumes qui ne sont pas touchés par la pollution aux nitrates, même bio (1) ! Cette omniprésence des nitrates pousse les collectivités locales à réagir et à instaurer des plans de protection.

Protection des points de captage d’eau potable : rattraper le retard

Ces derniers mois, de nombreuses communes ont dû prévenir leur population du dépassement des normes des nitrates ou pesticides dans les eaux locales, conséquence d’une succession de pluies qui ont lessivé les sols, et entraîné les molécules toxiques dans les nappes phréatiques et donc vers les points de captage.

La présence de nitrates, produits phytosanitaires et pesticides issus de l’agriculture dans les eaux superficielles et souterraines conduisent les collectivités à mettre en place des traitements de l’eau de plus en plus sophistiqués.

La dégradation au niveau des teneurs en nitrates sur certains captages a poussé les Autorités à instaurer des périmètres de sécurité autour des points de captages (immédiat, rapproché, éloigné). Ces périmètres visent à visent à limiter les pollutions diffuses, essentiellement les nitrates et les pesticides, ou les pollutions accidentelles.

Qu’est-ce qu’un captage d’eau potable

Un captage d’eau potage est une installation de pompage ou de prélèvement passif d’eau potable issue d’une source naturelle, d’un puits artésien, d’un cours d’eau, du lac d’un barrage, ou bien sûr d’une nappe phréatique (aquifère).

Quand on parle de point de captage d’eau on désigne souvent toute la zone où cette eau est captée et pas seulement le « point de captage » en lui-même.

La protection des zones de captage est régie par des règles propres à chaque département, mais avec une logique commune : il s’agit notamment de faire en sorte que les agriculteurs respectent certaines obligations dans ces zones :

  • maintien de toute la surface en herbe,
  • interdiction de fertiliser,
  • interdiction de traiter à l’aide de phytosanitaires (désherbage mécanique autorisé),
  • interdiction de drainer…

Le Grenelle de l’Environnement a donné comme objectif d’atteindre 66 % des masses d’eau superficielles en bon état d’ici 2015, notamment via la mise en place d’un plan de sauvetage de près de 500 captages d’eau dits « prioritaires ».

Dans chaque région, il y aura donc des points de captage protégés par un plan d’action. Aujourd’hui, seulement un peu plus d’un tiers de ces captages prioritaires disposent d’un plan d’actions effectif. Cette politique de protection est bienvenue mais les résultats ne seront pas spectaculaires à court terme : en effet, il faudra entre 20 et 30 ans avant d’apurer les eaux car les sols sont souillés et imprégnés depuis les années 1950.

Les nitrates, 50 ans dans le sol

Une étude réalisée sur un site agricole français consacré à la betterave à sucre et au blé d’hiver donne des résultats inquiétants. 12 à 15 % des engrais azotés se retrouvent dans les sols et persistent pendant au moins 50 ans avec toutes les conséquences que cela entraîne sur la pollution des nappes phréatiques. Pourtant, l’étude souligne que les agriculteurs peuvent aujourd’hui réduire leurs coûts d’utilisation des engrais de 30 à 40 % sans abaisser les rendements et diminuer ainsi la pollution par les nitrates.

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Nitrates, les repères

> 95 % des captages pompent l’eau depuis les nappes souterraines (puits, forages, sources), mais ils ne représentent que les 2/3 de la ressource utilisée pour l’eau potable.
> Les eaux d’origines souterraines pour l’alimentation en eau potable sont majoritaires (> 50 % des volumes captés) dans 73 départements. Les eaux superficielles (1/3 de l’eau potable produite) alimentent les 5 % des captages restants. Elles sont majoritaires dans 27 départements (Bretagne, Île de France…).
> Ainsi, les captages sont majoritairement réalisés dans les nappes souterraines ( plus de 32.000 captages en France), car elles offrent l’avantage de contenir une eau épurée par le sol qui est généralement de bonne qualité et moins vulnérable aux pollutions que les eaux superficielles (1393 prises d’eau superficielle).

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Je réagis

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(1) seuls les choux de Bruxelles, poivrons et les fruits sont relativement épargnés par les nitrates. Les polluants les plus fréquents dans notre alimentation…
Source s : European Environment Agency, www.eea.europa.eu ;  lyonnaise des eaux

 

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