Formule 1 – l’impact environnemental d’un Grand Prix

Rédigé par Annabelle Kiéma, le 10 Jan 2014, à 17 h 17 min
Formule 1 – l’impact environnemental d’un Grand Prix
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A la question « quel est le sport le plus polluant ? », on a intuitivement envie de répondre la Formule 1. Des voitures polluantes qui foncent à toute allure dans un vacarme tonitruant, forcément, ça n’a rien de très écolo ! Qu’en est-il réellement ? Un grand prix de F1 pollue-t-il vraiment plus qu’une autre manifestation sportive ?

La pollution des bolides sur la 1ère marche du podium ?

La Formule 1 n’a pas bonne presse du côté des défenseurs de l’environnement. Le sport mécanique est en effet systématiquement associé à la pollution atmosphérique et sonore qu’il engendre. Et c’est vrai bien sûr : les voitures de Formule 1 sont des sources importantes de gaz à effet de serres avec leur consommation record de 75L de carburant pour 100km.

circuitF1

Un Grand Prix, en bref…

La majorité des circuits où se déroulent les Grands Prix sont des circuits routiers fermés, la plupart du temps permanents, mais parfois tracés en ville et temporaires comme à Monaco par exemple.

Un cahier des charges prévoit toutes les conditions de sécurité et une capacité d’accueil de plus de 50 000 spectateurs. Le développement du tracé est compris entre 3 et 7 kilomètres. Un Grand Prix se déroule le dimanche en début d’après-midi. La course doit faire au minimum 305 kilomètres et ne pas dépasser une durée de 2 heures

Pollution atmosphérique et pollution sonore

Prenons donc l’exemple du Grand Prix d’Australie en 2013 avec ses 21 pilotes sur la ligne de départ, pour un parcours de plus de 307 km.

bonhomme-croissanceUne voiture de Formule 1 consomme approximativement 75 litres de carburant aux 100 km(1). Ceci correspond à 2 221 g CO2/km.

>>> On peut évaluer la pollution engendrée par ce Grand Prix à  : 21 x 307 x 2221 = 14,3 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère.

Un universitaire belge, Pierre Ozer, avait calculé les émissions de CO2 relatives au Grand Prix de Formule 1 à Spa-Francorchamps (16 septembre 2007) et est arrivé à un total de 8.400 tonnes de CO2 émises durant les 90 minutes du Grand Prix !

Cela correspond à plus de 5 A/R Paris – New York !

La pollution atmosphérique n’est pas la seule mise en cause : la pollution sonore est également très caractéristique d’une course automobile.

Voyez cette échelle du bruit : on note qu’une conversation à voix basse correspond à 30 dB, un téléviseur 65 et un avion au décollage 130… En outre, le seuil de douleur est fixé à 130 dB (parfois, on peut lire 120dB)

EchelleBruit

fleche-suiteEn moyenne, une voiture de F1 émet de 130 à 150 décibels !

Une exposition régulière et prolongée peut donc entraîner des perturbations au niveau auditif. Il ne faut pas oublier non plus que le bruit, s’il a un impact direct sur les oreilles, en a également sur tout le corps. En effet, à chaque bruit, notre organisme réagit en stimulant des réflexes de défense : le coeur bas plus vite, on transpire et le sang afflux plus rapidement vers les muscles et vers le cerveau.

 CO2 et événements sportifs

Selon les chiffres fournis dans le Journal du dimanche, le 1er janvier 2011,le rallye Dakar a émis 42 000 tonnes de CO2, en 2014 plus que 15000 tonnes de CO2. À titre de comparaison, l’étude menée par le cabinet Espere (agréé par l’Ademe) :

> Le Grand Prix de F1 de Spa Francorchamps en Belgique en émet 24 000 t. de CO2,
> La Coupe du monde de football,  2 700 000 tonnes,
> Le tournoi de Roland-Garros, 156 000 tonnes de CO2.

*

suite > L’effet de masse coiffe les bolides au poteau

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Je fais partie de ce qu’on appelle désormais les « slasheurs » : je suis rédactrice / sophrologue / et j’enseigne le français comme langue...

16 commentaires Donnez votre avis
  1. Les Anges sont offusqués lorsqu’ils entendent « faire l’amour » au lieu de relations sexuelles. Aimer n’a rien à voir avec le sexe mais avoir des relations sexuelles avec une personne que l’on Aime « C’est le pied ! »
    Tony

  2. Super cet article qui remet les choses en place 🙂
    Les gens feraient bien de regarder où sont les véritables émissions de CO2 plutôt que de juger attivement les sports.
    Je me permet de préciser (mais ça ne change rien) qu’aujourd’hui une F1 est hybride (600 ch essence et 150 ch électrique), ce qui a réduit sa consommation à environ 40 L/100km

  3. En considérant que le déplacement est le premier pollueur de la planète, un sport de déplacement a un coté ubuesque incontestable….

    • Ce qui est incontestable, c’est le côté hypocrite de la critique des sports mécaniques, l’hypocrisie grossière à crier un haro de khmer vert sur les rallies tout en ignorant soigneusement le côté proprement massif des émissions générées par le transport maritime.

      Il faut dire que c’est plus vendeur de taper sur les méchants pays occidentaux que de sermonner la Chine. Et ça permet de se donner une bonne conscience à peu de frais, tout en ne prenant aucun risque (un peu comme, à une certaine époque, les pacifistes qui manifestaient ici contre l’armement nucléaire mais n’ont jamais essayé d’aller à l’Est pour faire de même. Beaucoup de bons hypocrites, bien lâches).

  4. Vous avez oublié de préciser que la Fédération Internationale Automobile est la SEULE fédération sportive à se préoccuper de l’impact environemental des compétitions qu’elle organise et que, par exemple, elle finance chaque année la plantation d’arbres en nombre suffisant que pour compenser la pollution émises par ses activités. Aucune autre fédération sportive n’agit de la sorte !

  5. Moi je commencerai déjà par m’occuper de toutes les entreprises (industrie) dans le monde qui polluent à des niveaux inimaginable avant de parler de 20 têtes brûlées qui se courent après deux heures par mois et qui consomment 150 euro d’essence….. c’est pas avec des F1 qu’on va faire disparaître l’humanité! mais si on continue à laisser des centrales nucléaires, des entreprises de métallurgie et autres super producteurs mondiaux qui n’ont aucune scrupule poluer a tout va la oui on va avoir des autres problèmes bien plu sérieux que les 150db d’une F1.

  6. Je me permets ici de vous signaler la sortie d’un ouvrage de vulgarisation qui fait le point sur tous les sujets que vous abordez les uns et les autres dans vos commentaires: comparatif des sports et des manifestations sportives; impact des pratiquants et des spectateurs; impacts transports, eau, déchets, énergie; etc. Et qui propose également une foultitude de solutions aux pratiquants-consommateurs que nous sommes tous: sportifs, organisateurs, responsables associatifs, spectateurs, financeurs ou médias du sport… L’ouvrage (325 pages, 125 illustrations, 4 années de travail pour le produire) s’intitule « un sport vert pour ma Planète », notre association SVPlanète (www.SVPlanete.blogspot.com) est chargée d’en assurer la promotion et distribution, au profit de nos actions de sensibilisation auprès de tous les acteurs du sport… Contactez-nous si vous désirez en savoir davantage ! Très bonne année 2014 à vous, Didier

  7. Difficile de tout comparer car il faudrait le faire dans sa globalité. Si on prend le tour, il faut calculer sur les 20 étapes. La F1, c’est pareil, 19 GP au 4 coins du monde. Tout le monde bouge et en avion…
    La coupe du monde, c’est tous les 4 ans….Et il y a les jeux, d’hiver et d’été, tous les 2 ans on recommence…
    Le problème c’est que quoique l’on fasse on consomme de l’énergie et on produit du C02, des déchets. Alors, critiquer un sport plus que l’autre est compliqué.
    Je préfère le vélo à la F1 mais effectivement, on peut constater que les spectateurs se déplacent en masse, en camping-car pour beaucoup…
    Et c’est pareil tous les dimanches, tous ces sportifs amateurs se rendant sur les lieux de compétitions (athlé, foot, natation, escrime…) au 4 coins de la France et du monde…
    Alors, vite, vite des solutions réfléchies grâce à un cercle vertueux de recyclage des déchets, de transports….
    Pas facile la vie

    • Ce n’est pas tant l’impact des coureurs qui pèse dans la balance, que celui de la construction et utilisation des équipements nécessaire à la pratique de la F1: pièces constitutives des monoplaces, pneumatiques, recours aux souffleries, etc., ou celui des spectateurs (transports, production de déchets, consommation d’eau…).
      L’impact des grandes manifestations sportives planétaires: JO, Coupes du monde de fb ou de rugby, Tour de France, tournois du Grand Chelem en tennis, Super Bowl, etc. est en fait bien plus lourd que celui de la F1: de l’ordre de 3 millions de tonnes de C02 pour les JO ou la Coupe du monde de football, 1 million de bouteilles d’eau consommées par les 4 grandes courses à pied parisiennes, 100 millions de m3 d’eau utilisés pour produire de la neige artificielle dans le massif alpin chaque année, 16 millions de produits promotionnels jetés en 3 semaines sur les bas-côtés par la caravane publicitaire du Tour de France, etc.

  8. Bonsoir
    Du pain et des jeux …
    Si on veut trouver du gagnant-gagnant, pourquoi ne pas suggérer aux spectateurs de réfléchir à ceci : je m’offre le plaisir d’un spectacle sportif, donc je pollue, par conséquent je dois trouver une compensation dans ma vie courante en réduisant d’autant mes déplacements futurs : tenir un compte-kilomètres pour que mon voyage à MonteCarlo n’alourdisse pas mon bilan carbone. La FIA ou la FIFA ont tout à fait les moyens de lancer ce genre de campagne, en auront-elles la volonté, au risque de froisser le lobby automobile, qui va encore crier à la perte d’emplois ?

    • Le monde de la F1 a diminué drastiquement ses coûts environnementaux (et économiques) ces dernières années: diminution du nombre d’heures passées par chaque écurie en soufflerie, diminution des effectifs de chaque écurie, optimisation des consommations, etc. De plus, plusieurs prototypes expérimentaux sont en cours de développement, qui recourent à un moteur électriques, possèdent des composants 100% naturels (siège, volant, …) ou issus du recyclage (châssis, …), etc. Je ne me fais pas l’avocat du diable, mais souligne que certains efforts sont engagés pour faire évoluer les choses.

  9. Difficile d’évaluer la pollution du TdF apparemment.
    Une étape = 20t de déchets.
    On peut comptabiliser le nombre de kms parcourus par les véhicules du TdF a quoi il faut rajouter les kms des spectateurs.
    Je crois qu’on comptabilise 15 millions de spectateurs sur les routes mais avec combien de kms parcourus pour voir l’étape ?
    J’ai suivi une étape dans ma région un jour avec mes enfants : résultat 100kms !
    Je vous laisse faire le calcul des milliers de tonnes de CO2…
    Mon avis : une manifestation dépassée par son gigantisme, qui n’est même plus une manifestation sportive et que je ne regarde même plus à la Tv. Un leurre pour consommateurs irresponsables !

    • Le Tour de France, c’est un staff de 4500 personnes et de 2200 véhicules, 15 millions de spectateurs sur les bords des routes, 12 000 tonnes de déchets produits en 3 semaines, 16 millions de goodies promotionnels distribués par la caravane publicitaire dont la durée de vie moyenne est de 1h30, l’image peu glorieuse de cyclistes jetant leur bidon en pleine nature, etc.
      A côté de cela, c’est un superbe outil de promotion de la Petite Reine, le moyen de transport le plus écologique qui soit: universel, non polluant (hors impact de fabrication & valorisation en fin de vie), bon pour la santé, qui prend peu de place sur les routes et autres aires de stationnement, etc…
      Alors, ne regardez pas le Tour mais faites du vélo !

  10. Et le tour de France avec environ 2 voitures par coureur pendant 3 semaines,ça pollue plus qu’un grand prix de Fl!

  11. La F1 n’est peut être pas la plus polluante elle même, mais c’est avant tout une vitrine et un outil d’amélioration formidable.
    Alors, souhaitons longue vie au tout nouveau championnat de F1 ELECTRIQUE.

    • Championnat de F1 électrique ? Quelle blague. L’électricité nécessaire, l’énergie à déployer pour extraire les composants des batteries, les acheminer au lieu de transformation/conditionnement, puis les acheminer au lieu de vente, c’est du « clean », peut-être ?

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