Le bookcrossing veut faire du monde une bibliothèque

Rédigé par Jean-Marie, le 23 Nov 2014, à 12 h 04 min
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Poursuivons notre tour du monde de l’économie collaborative avec le cas particulier des livres  autour desquels se forment de nouvelles pratiques de partage. Au-delà du don ou du troc de livres que consoGlobe vous propose d’ailleurs de pratiquer depuis 2005, c’est le bookcrossing qui retient notre attention aujourd’hui.

Le bookcrossing remet les livres en liberté

Le bookcrossing, aussi appelé BC ou BX, variante du troc ou du don de livres, le bookcrossing est assez amusant, bien que cantonné à des rares quartiers : le bookcrossing est une initiative lancée par et pour des lecteurs enthousiastes de New-York.

Le principe du bookcrossing est simple

Il s’agit de faire circuler des livres en les « relâchant » dans la nature. Des ouvrages, qui ont préalablement été indexés sur Internet, sont «déposés» dans un parc, un jardin, un restaurant (comme le Café Citoyen de Lille par exemple) afin qu’ils changent de mains de manière aléatoire et tournent de lecteurs en lecteurs.

troc-bouquin-bookcrossing

Choisir un lieu public est très important puisque la visibilité du livre permet qu’il soit trouvé plus ou moins vite. Quand un «bookcrosseur» «tombe» sur un ouvrage, il peut l’indiquer sur internet grâce à une étiquette d’identification (s’il y en a une). Mais rien n’est obligatoire, le processus est libre et chaque peut ou non passer par, notamment par l’intermédiaire des sites web passe-livres ou bookcrossing.

Le système est facile à pratiquer ; une personne peut faire du bookcrossing simplement en trouvant un livre et en le redéposant quelque part. Elle peut aussi écrire ses commentaires au crayon et les laisser dans le libre à destination des personnes suivantes. Et prolonger la discussion littéraire sur des forums.

Les nouvelles vies des ouvrages

Ce système permet ainsi à chacun de suivre le chemin de son roman et de savoir qui le lit. Le must : chacun peut lire à son rythme. (bookcrossing.com [1]) L’idée est de tisser un réseau de lecteurs à l’échelle mondiale, selon un concept novateur dans le domaine du livre et de la lecture qui fait voler en éclats un certain nombre de traditions dans le souci d’une autre économie du livre. C’est ce qu’affichent clairement les sites de bookcrossing :

« Notre but, tout simplement, est de faire du monde une bibliothèque ! Le BookCrossing est un moyen d’échange des livres aux proportions infinies, le seul dans son genre. »

« Le but du Passe-Livre est de lire des livres, puis de les “libérer”, c’est à dire de les faire circuler, de voir où ils atterrissent et, si vous en avez envie, de faire connaissance et de rentrer en relation avec d’autres lecteurs-joueurs. »

bookcrossing-troc-livres

Une autre économie du livre

Depuis peu, le phénomène atteint les bibliothèques.

Une fois encore, ce type d’initiative soulève bien des questions aux professionnels de l’édition qui se demandent s’il faut y voir une menace pour l’équilibre économique de leur filière (moins de ventes) ou bien au contraire une opportunité à terme (en démocratisant la lecture). Ce qui est intéressant dans cette nouvelle pratique sociale est qu’elle donne naissance à une nouvelle forme de la critique littéraire sur Internet publiée par une communauté faites à la fois de rencontres physiques et virtuelle.

Se profile ainsi une nouvelle forme éditoriale dans la mouvance de la consommation collaborative, qui fait vivre les livres dans un nouvel espace.

*

Je veux témoigner

Grâce à la plate-forme des services de consoGlobe, il est très simple de revendre, d’échanger ou de donner des livres.

Livre papier ou numérique, lequel est le plus écolo ?

bookcrossing livres

 

[1] http://bookcrossingfrance.apinc.org/
http://www.passe-livre.com/
http://www.voguentleshistoires.com/
Certaines bibliothèques pratiquent le bookcrossing : //passlivres.eklablog.com/, www.mediatheque-orthez.fr

Pour vous c'est un clic, pour nous c'est beaucoup !
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Jean-Marie Boucher est le fondateur de consoGlobe en 2005 avec le service de troc entre particuliers digitroc. Rapidement, il convertit ses proches et sa...

10 commentaires Donnez votre avis
  1. nous avons à CHOLET un coin aménagé près du bureau de postes du quarteron 2 placards à l’ abri de surcroit ou l’ on pratique le bookcrossing on peux donc à tous moments allé chercher de la lecture livres et revues sont les bien venus je suis moi même une fidèle du coin et ça marche bien

  2. Pour avoir déjà récupérer plusieurs livres et remis en liberté un certain nombre des miens, je crois plutôt que cela fait une bonne pub’. Car quand on découvre, au hasard des ballades, un auteur inconnu qui nous plait, on a envie d’en savoir plus sur ses autres ouvrages. Et alors, on se les procure en librairie,car pas toujours facile de tous trouver dans la nature.

  3. Je pratique le bookcrossing depuis 2011 et je suis « addict ».
    Je lis beaucoup plus qu’avant, mes lectures sont plus éclectiques et j’ai découvert bon nombre d’auteurs dont je ne soupçonnais même pas l’existence.
    Le site officiel sur lequel référencer vos livres avant de les « relâcher »/ « libérer » c’est bookcrossing.com.
    Lors de l’enregistrement, un N° est attribué au livre, ce qui permet (en théorie)d’en avoir des nouvelles lorsque son nouveau détenteur se manifeste.
    Pour éviter la revente (comme dit plus haut), j’inscris des notes en page de garde, le livre est étiqueté comme GRATUIT et NE POUVANT ETRE VENDU et j’explique pourquoi.

    J’en ai enregistré près de 300. Nous sommes nombreux en France et quelques-uns seulement à se retrouver sur le forum francophone du SITE pour papoter ou échanger des livres (par la poste).

    J’ai rencontré une communauté passionnée de lectures, sympa et partageuse et je ne saurai m’en passer 😉

    Alors venez à votre tour, comprendre le fonctionnement et essayer le bookcrossing 😉

    • Ben ca n’est pas nouveau sauf pour les ignorants : des gens pratiquent cela depuis longtemps, bien avant 2011, puisqu’il y a plus de 15 ans j’en trouvais déjà dans la laverie à côté de chez moi, sur des bancs parisiens, etc… mais il est vrai que cela se faisait sans site Internet et qu’ils laissaient ca un peu partout….mais c’est ce qui faisait et fait son charme : l’inattendu.
      De plus, pour les idiots actuels doublés d’ignorants, rien n’existe tant que cela n’arrive pas des « States » car il faut surtout croire que c’est nouveau grâce à son petit anglicisme.

  4. le système de circulation de livres est pratiqué depuis un bon moment mais sans référencement internet. par exemple, circul’livre a un très gros réseau qui essaime en province.

  5. @lazoe2
    Bonjour, dans quel support avez vous mis vos livres à céder ??? Je trouve l’idée intéressante à plus d’un titre. Je vais commencer ça dans ma ville, ce samedi, je distribue plusieurs livres, je verrais s’il y a un retour, je mettrais à disposition une adresse mail, pour que les gens qui ont récupérés,un livre mette une appréciation. Nous verrons bien s’il y a un engouement pour ce procédé. Salutations.
    Altobert.

  6. Plus la pratique se développera, plus le risque grandira que des personnes s’organisent pour récupérer systématiquement les livres afin de les revendre, à l’encontre de l’économie du partage.
    Le « référencement préalable » empêche-t-il cela (sur le modèle des codes-barres des bibliothèques) ? Est-il systématique ? Qui s’en charge ?

    • Les revendre ? A moins que ce soit un « beau » livre de collection ou le dernier best-seller d’un auteur très prisé, je doute que ce soit très rentable… il suffit d’aller faire un tour sur les vide-grenier, voire sur les sites genre priceminister, pour s’en rendre compte, ça rapporte une misère !

  7. j ai mis en ligne plusieurs livres à donner..Personne n a été intéressee. J ai du m en débarrasser. Quel dommage !!!

  8. Je pratique le bookcrossing ´a Montreal depuis quelques années. Excellent moyen de donner une seconde vie aux livres. Je ne pense pas que cela porte atteinte aux éditeurs et auteurs. C est au contraire une forme de pub, un moyen de faire connaître : la pulsion de lecture n est pas obligatoirement accompagnée d une pulsion d achat, c est parfois une question de moyens financiers, et si on souhaite entretenir le goût pr la lecture, c est une chose à banaliser. Tiens, si on le faisait pr les livres jeunesse ? Les albums pour enfants ?

Moi aussi je donne mon avis