La biodiversité et le réchauffement climatique
Les écosystèmes les plus riches, comme la grande barrière de corail en Australie, sont les plus menacés. Une étude publiée en février 2004 par l’Université australienne du Queensland prévoit que la grande barrière, qui s’étend sur 2 000 km, aura perdu l’essentiel de sa couverture corallienne dans 50 ans.
Les conséquences de la hausse des températures sur les paysages sont déjà palpables. Au Canada, le permafrost de l’Arctique (sol gelé en permanence) a perdu 80 000 km2 en 30 ans et la saison des glaces a raccourci, menaçant la survie des ours polaires.
En France, l’Inra (Institut national de recherche agronomique) constate que depuis 20 ans les arbres fleurissent de plus en plus tôt, et que les vendanges sont plus précoces en moyenne d’une quinzaine de jours.
On constate un accroissement du nombre de jours de croissance en plus chez les espèces animales et végétales : elles vont se réveiller plus tôt et retourner en sommeil plus tard : au total 5 jours de différence par décennie.
L’élévation du niveau de la mer inquiète également. Chaque année depuis cent ans, celui-ci monte en moyenne de 1 à 2 mm à cause de la dilatation de l’eau sous l’effet de la chaleur et de la fonte des glaces terrestres.
Le niveau de la mer pourrait gagner entre 5 et 30 cm d’ici à 2050. Si cette tendance se poursuit, de grandes métropoles côtières seront menacées d’inondations massives d’ici la fin du siècle.
Le réchauffement nuit aux récoltes de céréales
Selon une étude de David Lobel, chercheur de l’Université de Standford, menée sur les cultures de céréales dans le monde, le réchauffement climatique a un impact négatif sur les récoltes.
- Sur la période 1980 – 2008, les récoltes mondiales de maïs ont été inférieures de 3,8 % à ce qu’elles auraient été sans le réchauffement.
- Pour le blé, la perte de rendement a été de 5,5 %. Un des pays les plus touchés est la Russie où la perte de production agricole a été de 15 %
Les conséquences sanitaires du réchauffement
Par ailleurs, le réchauffement risque d’avoir de graves impacts en matière sanitaire. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une élévation de température de 1 ou 2°C dans les prochaines décennies pourrait étendre vers le nord le territoire des moustiques vecteurs de maladies tropicales, comme le paludisme ou la dengue.
- En 2009, l’Organisation mondiale de la santé estimait à 140 000 le nombre de décès causés en raison des changements climatiques soit 0,2 % de la mortalité globale
- «On découvre une maladie émergente à peu près chaque année ». Le constat est dressé par le Pr Alice Dautry, directrice générale de l’Institut Pasteur. Ces nouvelles maladies trouvent de plus en plus souvent leur origine dans le réchauffement climatique.
On constate une multiplication des espèces invasives que le réchauffement climatique favorise parfois, notamment en Outre-Mer. Qu’il s’agisse de micro-organismes, des plantes ou encore des algues, des champignons, des insectes ou des vertébrés, toutes ces espèces, en se développant très rapidement, sont responsables de la moitié de l’ensemble des extinctions des 400 dernières années ;
Augmentation des catastrophes dues au réchauffement
La multiplication des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes ou sécheresses) risque également d’entrainer la propagation des épidémies, en provoquant des mouvements de population et des pénuries d’eau potable. Avec 950 catastrophes de grande ampleur, les catastrophes naturelles ont été particulièrement dévastatrices en 2010 avec 295 000 morts et 130 milliards de dollars de dégâts.