Zéro Déchet à l’échelle d’une ville, c’est possible, et c’est à… Roubaix

Rédigé par Emma, le 29 Jun 2015, à 12 h 04 min
Zéro Déchet à l’échelle d’une ville, c’est possible, et c’est à… Roubaix
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1ère action : communiquer ! Pour dédramatiser et expliquer

Dès le début, la ville a décidé de mettre en place une communication ludique et positive de la démarche, vis-à-vis du grand public. Le but : dédramatiser une démarche qui peut sembler contraignante , et expliquer, avec la volonté d’en faire un projet participatif et non institutionnel, l’envie de revendiquer une démarche singulière  et de développer un sentiment de fierté – c’est gagné pour Andrée Nieuwjaer ! -, et la conviction qu’on peut faire d’un problème une opportunité, et ainsi transformer l’image de Roubaix. Le moyen :  un site web dédié : www.roubaixzerodechet.fr.

Roubaix site zéro déchet

Les 3 R du Zéro Déchet

Réduction des déchets à la source = moins d’emballages, de gaspillage alimentaire, de sacs plastiques…

Réemploi, réparation, revente, don d’objets pour prolonger leur vie

Recyclage, pour donner un nouvelle vie aux matières.

2e action : impliquer TOUS les Roubaisiens

Alors, qui fait quoi exactement ? Toute la ville est concernée, des citoyens aux commerçants en passant par les entreprises et les pouvoirs publics.

Les 100 familles en première ligne de bataile :  compostage et ateliers

Ils ont été les premiers à agir. « Dès le départ, nous avons réuni 100 familles, dont les familles des élus, bien réparties sur tout le territoire de la ville », explique le maire. Leur challenge : réduire leurs déchets de 50 %.

Roubaix compost

Pour y arriver, un coaching personnalisé via des ateliers animés par les associations de la ville ont été mis en place. Encore des acteurs du projet,  tous en lien les uns les autres, toujours dans cette idée de transversalité. « Les habitants s’échangent des conseils sur un tchat qui leur est réservé », confie Alexandre Garcin. Une initiative qui fait des envieux : « Des non-Roubaisiens nous appellent pour pouvoir bénéficier de ces conseils », s’amuse le maire !

A l’exercice : le compostage

La ville a mis en place des subventions pour l’achat de composteurs individuels et de lombri-composteurs pour les appartements. Des zones d’apport volontaire, encadrées par un maître composteur sont créées.

Et à Roubaix, on pense à tout ! Dans les quartiers où le compostage n’est pas possible, par absence de jardin et des apports trop faibles, une collecte de biodéchets est mise en place avec un transport doux, à vélo ou en voiture électrique.

Les commerces aussi en action : le vrac à l’honneur

Les emballages, ce sont ceux que les commerces peuvent donner. Donc on les enlève. Cette logique est poussée et pensée jusqu’au bout, c’est le vrac qui est promu. Les commerçants sont donc invités à rejoindre le Label « Commerçant Zéro Déchet » qui implique de :

  • ne pas distribuer automatiquement des sacs, des couverts, des serviettes et de proposer des sacs ou cabs réutilisables ;
  • informer la clientèle pour faciliter le changement des habitudes ;
  • mettre en place une consigne pour les boîtes et les bouteilles, et d’accepter les contenants personnels ;
  • pratiquer la vente directe en cabas et inciter la réutilisation des sachets de vente en vrac
  • mettre à disposition des clients des cageots, des cartons…

A l’exercice : un magasin « Z’Héro ». Celui-ci est conçu pour sensibiliser commerçants et acheteurs. Il proposera une gamme diversifiée de produits en vrac, des contenants en verre et tissu, des sacs réemployables, des boîtes à goûter, des stops pub…

Les entreprises : le Zéro Déchet par la RSE

« Dans nos entreprises, nous ne sommes pas là pour produire des déchets. Il faut montrer l’exemple, vulgariser la démarche pour que ce ne soit plus un acte super-écolo, mais banal », revendique Jeff Squalli, Pdg d’Ecodas à Roubaix, un site de compostage de plastique et cartons, et Président du Club des entreprises Zéro Déchets, le club dédié créé dans le cadre du projet.

Pour inciter les entreprises à réduire leur déchets, rien de tel que des subventions. Qu’il faut toutefois aller chercher en répondant à des appels à projets territoriaux qui subventionnent les nouveaux modèles économiques, comme ceux de l’économie circulaire, ou ceux qui répondent à l’Economie Sociale et Solidaire.

Les associations  : les animations d’ateliers

Roubaix est riche en assocations. On en compte pas moins de 1.500. Nombreuses sont celles déjà concernées par le Zéro Déchets. ll y a celles qui animent les zones d’apport volontaires de biodéchets, d’autres qui les collectent, d’autres qui donnent des conseils sur le jardinage, etc.

Réparer une tondeuse, une cafetière électrique qui ne marchent plus, mais réparer aussi un accro dans un vêtement, remettre un bouton ou refaire un ourlet : voilà le but de ces ateliers pratiques, très en vogue et surtout très utiles. « C’est aussi un moyen de créér du lien et de la création tout court », note le maire.

En matière de création, Roubaix mise beaucoup sur son FabLab. Une version maxi devrait voir le jour à la fin de l’année 2015. En attendant de boucler un budget de plus de 200.000 euros.

Les institutions publiques : donner l’exemple

Evidemment, c’est à l’institution de donner l’exemple. En plus de l’investissement personnel des équipes de la mairie de Roubaix, la Ville s’est donné des objectifs Zéro Déchets :

  • suppression des bouteilles d’eau en plastique dans toutes les réunions ;
  • remplacement de la vaisselle jetable par de la vaisselle réutilisable ;
  • réduction massive de la consommation de papier par la dématérialisation ;
  • incitation des agents à signer une charte d’engagement Zéro Déchets.

Roubaix bouteilles plastique

Les bâtiments publics sont aussi visés, et notamment les établissement scolaires, avec des actions pour diminuer les déchets : limiter le gaspillage à la cantine en valorisant les déchets ; créer des zones d’apports volontaires de biodéchets au sein des écoles ; mettre en oeuvre le tir systématique, supprimer les emballages des goûters.

Une reconnaissance nationale

Pour ces actions, Roubaix a inspiré le label national « Zéro déchets, zéro gaspillage », dont elle a logiquement été la lauréate en 2014. Elle continue à le mettre en oeuvre, en partenariat avec l’association Zéro Waste France et la Métropole Européenne de Lille. Guillaume Delbar veut même créer une Université du Zéro Déchets à Roubaix. Pour que l’exemplarité se transmette. Pionnière, et bientôt copiée ?

A lire aussi : Découverte d’un champignon mangeur de plastique

Illustration bannière : Roubaix La Piscine entrée – © Camster2 Own Work Licensed under CC BY-SA 3.0 via Wikimedia Commons
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4 commentaires Donnez votre avis
  1. tous les dechets sont jetés dans les rues, c’est facile comme ça, la ville de roubaix est de plus en plus considérée comme une poubelle, il suffit de s’y « promener » a pieds et constater

  2. Je suis contente de voir que nous sommes plusieurs à avoir le même fonctionnement ! Depuis 30 ans j’achète beaucoup de choses en vrac (les Biocoops y ont largement contribué) et je réutilise même leurs sacs en papier qui sont très solides. J’ai un chouette panier à roulettes pour aller au marché (et mes sacs en papier d’avance dedans). Quand on a des épluchures à jeter, elles vont au compost direct, je mets de l’eau au frigo dans des bouteilles en verre recyclé qu’on remplit à loisir…
    On peut tous faire quelque chose si on veut réduire nos déchets : il suffit juste de le vouloir et de s’y mettre en commençant par quelque chose ! Après, ça devient tellement un réflexe qu’on n’y pense même plus 😉

  3. Je suis contente de voir que nous sommes plusieurs à avoir le même fonctionnement ! Depuis 30 ans j’achète beaucoup de choses en vrac (les Biocoops y ont largement contribué) et je réutilise même leurs sacs en papier qui sont très solides. Qu épluchures à jeter, elles vont au compost

  4. GENIAL !! A quand un lancement national ??
    Pour ma part je réduis au maximum mes déchets, et tente de réutiliser le maximum de choses. Je jette le moins possible, recycle, donne, récupère, échange, et nous faisons pousser des légumes au jardin. On supermarché et au marché je prends toujours mes sacs (sac à dos, panier, sachets en papier) avec moi et refuse les sacs plastiques.
    C’est tellement plus simple pour tout et tout le monde, c’est juste un coup à prendre au début mais ça vient vite et on est très vite satisfaits de nos actions, et les résultats sont là, sous nos yeux, et (plus) dans nos poubelles 😉
    Quand vous lancez-vous ?
    A qui le tour ?

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