Une usine aux rejets toxiques « 190.000 fois supérieurs » à la norme

L’usine Sanofi du bassin de Lacq à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) polluerait 190.000 plus que les normes autorisées. L’association FNE a porté plainte.

Rédigé par Paul Malo, le 9 Jul 2018, à 10 h 48 min
Une usine aux rejets toxiques « 190.000 fois supérieurs » à la norme
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C’est une plainte de l’association France Nature environnement, déposée ce lundi 9 juillet, qui révèle l’affaire : l’usine Sanofi du bassin de Lacq à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) polluerait bien plus que les normes autorisées.

Sanofi mis en demeure

L’usine qui fabrique de la Dépakine, un médicament anti-épileptique, aurait rejeté  en avril dernier  jusqu’à 190.000 fois la norme autorisée de bromopropane. Or cette substance inodore est classée comme un cancérigène mutagène dont les effets sont susceptibles d’altérer la fécondité et de causer des troubles du développement chez le foetus. Mis en demeure d’effectuer des travaux avant juillet, Sanofi estime que son site ne présente aucune risque « inacceptable » pour la santé. En sus de la plainte déposée ce lundi, une réunion est prévue ce mercredi, entre services de l’état, élus et associations.

Les laboratoires Sanofi mis en cause ©360b

Ce même site de production est également suspecté de rejeter chaque année plusieurs tonnes de valporate de sodium, élément de base de la Dépakine. Cette substance peut provoquer des malformations physiques et des retards intellectuels chez l’enfant si elle est ingérée pendant la grossesse. Un rapport daté d’avril dernier rédigée par la  Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) confirmerait l’existence de ces rejets qui constituent un grave danger de par leur ampleur et la nature même de ces produits.

Vers un scandale sanitaire ?

Tristement célèbre, la Dépakine aura nécessité une lente et douloureuse prise de conscience, bien que les risques de malformation qu’elle engendre soient connus depuis les années 80. Pourtant, selon l’Igas, en 2008 encore, un médecin sur cinq et un pharmacien sur trois ne connaissait pas les effets négatifs du valporate sur les enfants à naître… La Dépakine n’aura été que récemment interdite aux femmes en âge de procréer ou enceintes. Au total, entre 50 et 70.000 personnes auraient été victimes de cet antiépileptique au fil des années, selon l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac).

Serait-on à l’aube d’un vaste scandale sanitaire, quelques années après celui du Mediator ? La cour d’appel d’Orléans a en effet condamné, en novembre dernier, Sanofi à verser 3 millions d’euros d’indemnités à une femme prenant ce médicament depuis son enfance, et dont la fille présente de graves malformations physiques. Si cette décision faisait jurisprudence, ce sont des milliers de parents qui pourraient faire de même, la Dépakine étant commercialisée par Sanofi depuis près de 50 ans.

Illustration bannière : La dépakine au coeur de la polémique – ©capture d’écran Youtube
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. En plus de nous intoxiquer avec leur « merde » de médicaments ils polluent à outrance la nature, que font nos politiques dans l’affaire??????? RIEN!!!!!!! Pauvre FRANCE

  2. Coup double pour Big Pharma: on intoxique les femmes enceintes, les foetus et l’environnement. 2 poids, 2 mesures quand on voit le battage médiatique, parfois mensonger et presque toujours très partial, autour du glyphosate?

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