Tapis et moquettes : une image à dépoussiérer !

Tapis et moquettes ont parfois mauvaise réputation. Ils ont en effet des inconvénients, mais quelques bonnes pratiques permettent de faire le bon choix et de garder une maison saine.

Rédigé par Consoglobe, le 4 Mar 2009, à 12 h 30 min
Tapis et moquettes : une image à dépoussiérer !
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L’art de nouer des tapis s’est probablement développé dans les steppes d’Asie centrale il y a des milliers d’années. Les tapis sont pour la plupart du temps en laine et plus rarement en soie, mais le coton et le chanvre sont également utilisés pour réaliser la chaîne et la trame du tapis.

Les tapis les plus reconnus sont les « tapis d’Orient » fabriqués en Iran, Turquie, Caucase, Chine, Inde et Pakistan. Mais aujourd’hui, la plupart des revêtements de sol textiles, moquettes ou tapis, sont importés de Belgique (56 %) et des Pays Bas (12 %) … 7 % seulement sont importés d’Inde.

Les moquettes et les tapis ont mauvaises réputation

La moquette, c’est chaud, sécurisant, ça amortit les chocs et c’est agréable quand on marche pieds-nus. Mais il faut avouer qu’elle se traîne une mauvaise réputation en matière d’hygiène depuis quelques temps…

Entre les impacts indirects sur la santé, les impacts sur l’environnement en raison des matières premières utilisées et à la fin de vie des produits, ou encore les impacts sociaux liés aux conditions de fabrication des tapis en Asie entre autres, nos sols ne sont pas innocents.

Les questions santé

 

Les allergologues conseillent d’ailleurs de ne pas avoir de tapis ou moquettes chez soi s’il y a un asthmatique à la maison, à moins de faire le ménage de façon régulière et d’utiliser un aspirateur avec filtres, de préférence en l’absence de l’asthmatique.

Les moquettes est tapis sont-ils polluant ?

De plus, leur fin de vie est un problème, notamment du fait des sous-couches en polyuréthane ou bitume qui rejètent des composés chimiques toxiques à l’incinération ou lorsqu’elles sont mises en décharge.

En fait, les avis sur l’impact des tapis et moquettes sur l’environnement de la maison sont différents selon les sources. En effet, pour certaines d’entre elles, le tapis peut jouer le rôle de réservoir en « adsorbant » la pollution. Pour d’autres, les tapis en laine libèrent des substances chimiques potentiellement nocives.

La moquette piège effectivement des acariens dans ses fibres, elle présente aussi l’avantage de ne pas laisser les particules en suspension dans l’air.

Dans tous les cas, les pouvoirs publics et les autorités européennes devraient bientôt établir un système d’évaluation des émissions chimiques de ce type de produit et un étiquetage adéquat pourrait être mis en place car aucun repère n’existe actuellement pour guider le consommateur.

Par ailleurs, pour choisir entre matériaux synthétiques ou matériaux naturels,  il serait utile d’analyser, étape par étape, sur tout le cycle de vie du produit ses effets sur l’environnement.

Les problème sociétaux liés à leur fabrication

D’autre part, la conception des tapis au Pakistan, en Inde, au Népal, en Iran ou au Maroc demeure entachée du travail des enfants, puisque l’industrie du tapis reste le secteur d’activité qui fait le plus appel au travail des enfants.

Ces derniers travaillent dans des postures inconfortables, dans la poussière, parfois jusqu’à 20 heures par jour, 7 jours par semaine. En Inde, selon l’Unicef, 14 % des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent, dont beaucoup pour fabriquer des tapis.

Passés de mode en déco ?

La moquette est également boudée depuis quelques années en décoration d’intérieur pour la difficulté à l’entretenir, pour le fait qu’elle soit un “nid à poussière” ou encore parce que l’usage de solvants ponctuait tout son cycle de vie.

« Cette période été très dure car nous avons vu progressivement notre produit tomber complètement en disgrâce, confie Louis Bourgeois, directeur commercial de la société Balta. La situation était telle qu’en vingt ans, le volume de m2 vendus est passé de 55 millions à seulement 20 millions ».

Les moquettes et tapis ont pourtant des atouts

La moquette est un excellent isolant

Pourtant, la moquette reste l’un des meilleurs isolants sonore et thermique :  comparée aux sols rigides, elle réduit le bruit de moitié et plus la moquette est épaisse, plus le son est absorbé.

Des labels existent pour informer sur les polluants

Pour diminuer la pollution de l’air intérieur causée par les tapis, les industriels allemands de la moquette ont créé en 1990 le label GuT. Les moquettes portant ce label répondent à un nombre important d’exigences qui concernent les émissions de COV, les odeurs et la présence de produits toxiques tels que les colorants azotiques (composant cancérigène) par exemple.

De plus, les moquettes constituées de plus de 50 % de fibres de laine subissent des tests supplémentaires sur la présence de résidus de pesticides dangereux ou sur les procédés de traitement anti-mites.

Les produits disposant du label GuT sont soumis chaque année à des tests de contrôle effectués sur les sites de production et avec des prélèvements aléatoires sur les points de ventes.

Ainsi, des centaines de moquettes sont contrôlées par le GuT. Seules celles qui répondent aux normes inscrites dans le cahier des charges GuT obtiennent le numéro de licence qui, apposé au dos de la moquette, signifie que celle-ci a été testée par un organisme de contrôle agréé.

le GuT collabore activement avec les industriels depuis plusieurs années pour développer une nouvelle génération d’adhésifs sans incidence sur le bien-être des consommateurs, garantissant ainsi une meilleure qualité de l’air intérieur.

Parmi les fabricants dont certains produits vendus en France sont labellisés, on trouve Berry TuftPST, Tecsom mais aussi Balsan.

Des associations militent contre le travail des enfants

Par ailleurs, de plus en plus d’organisations militent contre le travail des enfants et labellisent les tapis :

  • Rugmark, établi en 1994, ce label a permis de faire reculer le problème du travail des enfants notamment au Népal.
  • Care & Fair, établi en 1994, ce label lutte contre le travail illégal des enfants dans la production des tapis en Inde, au Népal et au Pakistan.
  • Step, créé en 1995, ce label de commerce équitable représente 40 % des ventes de tapis en Suisse.

Enfin, de nouvelles solutions adaptées à une pose saine pour l’utilisateur sont également promues. En effet, toutes les poses ne demandent pas d’adhésif : une petite surface pourra être couverte sans faire usage de colle.

Les moquettes peuvent aussi être placées en pose tendue. De nouvelles techniques existent, telles que le Velcro ainsi que la fixation par points adhésifs.

Ne laissant rien au hasard, les fabricants proposent également des fibres plus faciles à entretenir dont certaines complètement recyclables.

Actuellement, l’élimination et le recyclage sont au centre des préoccupations et l’attention portée à des solutions écologiques commence dès la production : les déchets de fils sont récupérés sur place et réutilisés pour produire de nouvelles matières premières.

Le GuT a également participé au projet RECAM (qui cherchait à mettre en place un système en circuit fermé économiquement viable pour les déchets de post-consommation et de moquettes industrielles, ce qui a donné naissance  en 1998- à Carpet Recycling Europe (CRE) qui a d’ores et déjà établi des canaux de récupération sur les sites de construction, dans les entreprises, les points de vente et à proximité des consommateurs.

Alors que faire si on adopte un tapis ou de la moquette ?

  • Pensez à aérer un tapis neuf ou une moquette que vous allez poser : ils peuvent émettre des substances polluantes au début.
  • Evitez d’installer un tapis dans une entrée : c’est le meilleur endroit pour accumuler toutes sortes de polluants venant de l’extérieur.
  • Si vous ne pouvez résister au tapis dans l’entrée, déplacez-vous en chaussons ou chaussettes dans la maison et laissez les chaussures dehors. Oui bon, pas toujours facile d’initier les invités à cette habitude…
  • Préférez les tapis aux moquettes collées : ils peuvent être retournées pour être battus, sortis de la maison pour être nettoyés ou mis à sécher ou tout simplement … retirés.
  • Si vous n’êtes pas du genre à nettoyer régulièrement tapis et moquettes et que vous avez des asthmatiques à la maison, évitez d’en poser et préférez par exemple le parquet.
  • Lors de l’achat d’un tapis, renseignez-vous au magasin si il existe une certification ou si des contrôles sont réalisés.

Article rédigé par Elwina

Image de bannière – Moquette et tapis © Africa Studio – Shutterstock
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2 commentaires Donnez votre avis
  1. bonjour
    j’ai acheté 2 tapis chez carpetvista.com ces 2 tapis dégagent des odeurs tres forte et je me demande si ce n’est pas ça qui me provoque mes maux de tête
    est ce que quelqu’un à deja eu des soucis avec les tapis vendus sur ce site

  2. Votre article fait bien resortir le travail des enfants en la matiére. Je puis confirmer l’exactitude de ces faits puisque avec notre associationb « AUM.NEPAL » nous oeuvrons au NEPAL depuis plus de 15 ans.
    Malheureusement pour les acheteurs, lorsque ces tapis ne seront plus fabriqués par des enfants, mais par des adultes payés normalement, ils deviendront hors de prix.
    Mieux vaudrait dans un premier temps limiter l’âge des enfants employés à ces travaux.
    Mais en fait le problème est beaucoup plus complexe que celà et il faudrait au moins un Forum d’une journée pour en débattre.

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